26 décembre 2007

Fêtes

Ah, la fin décembre! Le moment tant attendu par les chroniqueurs et les blogeurs pour avoir une bonne excuse de ne rien faire honteusement; et oui, mes amis, en raison des fêtes de fin d'année et de scandaleuses envies de fainéantise, l'Alain Rémond Fan Club ne sera remis à jour qu'à partir du 8 janvier...En attendant,joyeux noël et bonne année.

17 décembre 2007

Brevet

Brevet

Créé en 1947 puis supprimé en 1977, puis rétabli en 1986, le diplôme national du brevet (BEPC) est un examen se déroulant à la fin du cycle secondaire. Son taux de réussite moyen est de 78,9% .Il se est composé du B2I(Brevet d’Informatique ), d’une épreuve en langue étrangère du contrôle continu et de trois épreuves : mathématiques histoire, et français. Cette dernière est généralement la plus redoutée. Elle se déroule ainsi : questions de compréhension sur un texte, réécriture puis dictée, rédaction, durée 3 h, coefficient 2. Les textes choisis pour cette épreuve appartiennent généralement à la littérature française reconnue et faisant l’unanimité, classique ou contemporaine. Ainsi, Guy de Maupassant en 2003, Edmond Rostand et J-M G Le Clézio en 2002, Jean-Claude Izzo et Alexandre Dumas en 2001, Victor Hugo en 2000, ou encore Alain Rémond, en 2005. Oui mes amis, vous avez bien lu, nos chères petites têtes blondes ont eu à planché sur ce chef-d’œuvre incommensurable de la littérature française, la « Gloire de mon père, le Château de ma Mère »breton, le « Du côté de chez Swann » armoricain, je veux bien sûr parler de « Chaque Jour est un adieu ».

Ainsi dans un souci louable de faire partager à notre jeunesse les lumières éternelles de la Littérature Française, le sujet du Brevet portant sur un extrait de ce roman permet de saisir tout à fait le sens du texte présenté, de le comprendre à fond, de l’étudier jusqu’au moindre détail, de le disséquer et de lui faire subir d’étranges expériences stylistiques. Cette analyse indispensablement sérieuse d’une telle œuvre est donc proposée dans ce sujet, à travers des questions et des exercices d’une rare poésie et d’une logique admirable. Néanmoins, parfois les questions ont besoin d’être complémentés pour explorer de façon vraiment complète l’extrait choisi. C’est ce que nous nous sommes permis de faire, voilà donc le sujet de l’épreuve du brevet de français 2005, portant sur un passage de « Chaque jour est un adieu » :

« Question 1 a) A quel temps est-écrit ce texte ?b) Donnez deux valeurs de ce temps ? » Aide : pour la question b), nous vous proposons un choix de réponse : a)la valeur travail b) la valeur imparfait d’habitude c) la valeur imparfait d’actions longues d) ce temps est immoral et n’a donc pas de valeurs.

« Question 2 : « Fallait surtout pas être pressés ». a)De quel niveau de langue relève cette phrase ?justifiez votre réponse. b) Dans le premier paragraphe relevez deux expressions du même niveau de langue. c) Pourquoi le narrateur utilise-t-il ce niveau de langue ?d) Réécrivez cette phrase dans un autre niveau de langue. » Oui c’est vrai ça, pourquoi, un tel niveau de langue et pas un autre ? Et puis est-ce qu’on n’apprécierait pas un peu mieux cette phrase dans un autre niveau de langue ? Et d’abord, est-ce bien raisonnable d’utiliser ce niveau de langue ? Justifiez vos réponses.

« Question 3 : Dans l’expression « ça impressionnait, remplacez le pronom « ça » par un substitut nominal plus approprié. »C’est tout à fait juste cette remarque. Il est vrai qu’Alain Rémond est un grand écrivain/journaliste/homme. Mais dans son œuvre, aussi admirable soit-elle, les substituts nominaux sont-ils bien appropriés ? N’en abuse-t-il pas trop, des substituts nominaux ? Ces interrogations sont elles aussi valables pour les substituts adverbiaux ? Ou pronominaux ? Et d’abord, est-ce que ça existe des substituts adverbiaux ou pronominaux ? Barème sur 3points.

Passons sur la 4 et la 5 et arrêtons nous à la sixième : « 6)Quel rapport logique unit les deux propositions de la première phrase du texte ? » Mais avant toute chose, y-a-t-il bien un rapport logique entre ces deux propositions (pour rappel « Quand on voulait se faire couper les cheveux, on allait chez le menuisier ») ? Cette phrase est-elle : a)tout à fait admirable b) admirable, sans plus c) un tout petit peu admirable d) bien, mais je trouve qu’il y a trop de substituts nominaux (rayez les mentions inutiles). « 6 b) Quel est l’effet produit ? »Autrement dit, cette phrase vous a-t-elle :a)fait rire b) rappeler des mauvais souvenirs c)je ne suis pas un grand sensible d) je n’ai pas compris la question (si vous avez répondu petit d), relevez en à la place les substituts nominaux transitifs directs du texte. En cas d’échec, passez à la question suivante, sans passer par la case prison.

« 7.a) Dans l’expression : « ils y passeraient à leur tour »(ligne 9), identifiez la forme verbale « ils y passeraient » ». Est-ce une forme verbale a) simple b) moyennement simple c) pas si simple que ça d) ce n’est pas une forme verbale, mais un substitut nominal. « 7 b) Que veut dire le narrateur par cette expression ? » Question subsidiaire : Le narrateur veut-il vraiment dire quelque chose par cette expression ? Si vous avez répondu oui, passez à la question suivante qui est la précédente, après avoir justifié votre réponse, sans utiliser de substituts nominaux. Si vous avez répondu non, vous ne pouvez pas répondre à la question 7b). Appliquez alors la même procédure que pour la question 6 ; si vous avez déjà effectué la procédure indiquée lors de votre réponse à la question 6, recommencez en relevant cette fois les substituts nominaux transitifs indirects. Si vous doutez de l’existence de substituts nominaux transitifs indirects, vous êtes un esprit tatillon. Passez alors à la question 8).

« Question 8 : Relevez quatre indices qui situent ce texte en 1952. » Précision : le fait que par une étrange coïncidence on vous pose justement cette question ne peut en aucun cas figurer comme indice. NB : Si vous n’en relevez que trois, rajoutez pour compenser deux substituts nominaux intransitifs directs.

« Question 9 : Quelles sont les deux activités pratiqués dans la cour du boucher ? »Coup de pouce : ce n’est pas de l’aquagym. « 9.b) Dans la phrase « Mais la cour du boucher, c’était aussi le rite de la lessiveuse » (ligne 14), justifiez l’emploi des liens logiques « mais » et « aussi » ». Questions complémentaires : « Mais » et « aussi » sont-ils réellement des liens logiques ? Ne serait-ce plutôt des substituts nominaux adjectivaux ? Si oui, cela ne prouve-t-il pas qu’Alain Rémond abuse des substituts nominaux de toutes sortes ? Tirez en des conclusions logiques en vous servant des mots « gratte-papier », »écrivaillon » « indigne », « pathétique », « France-Soir ». (Sur 3pts)

« Question 10.a) Quelle figure de style constitue l’expression « un feu d’enfer » ». Faisceau d’indice :a)un triple salto cabré b) je ne voudrais pas paraître lourd, mais je crois bien que c’est un substitut nominal c)une métaphore. « 10.b) Expliquez l’expression « le rite de la lessiveuse .c) Faîtes une phrase ou le mot « rite » sera employé dans un autre contexte » Coup de pouce : exemple de phrase : J’ai fais une phrase ou le mot rite est employé dans un autre contexte.

« Question 11.a) Dans le passage des lignes 17 à 22 relevez des répétitions de verbes conjugués à des modes différents. b) Par ces répétitions que cherche à exprimer le narrateur ? » Questions bonus : De cette façon, le narrateur ne va-t-il pas mettre des significations obscures un peu n’importe où ? Est-ce bien sérieux de mettre des sens cachés en plein milieu d’une répétition de verbes conjugués à des modes différents (ligne 17 à 22) ? ».

Dernière question : Qu’avez-vous pensez de ce texte ? Etait –il a) affligeant b) un peu affligeant c) beaucoup affligeant d) un tout petit peu affligeant mais moi j’ai bien aimé le passage où il tue l’agneau e) serait-il déplacé de reparler de l’abondance excessive de substituts nominaux ?

Pour finir, rédaction : A l’aide du texte d’Alain Rémond, en respectant le style de l’auteur, la ponctuation, la syntaxe, mais surtout l’ambiance du texte présenté, racontez vos vacances en 2O lignes. Sujet facultatif : « L’emploi des substituts nominaux, un tabou dans les sociétés occidentales ? »

Voilà, tout est clair je pense, dans deux heures et demi je ramasse les copies, bonne chance, Brichot et Cottard, c’est bien, vous avez gagné, vous viendrez me voir en heure de retenue lundi de quatre heures et demi à cinq heures et demi.

11 décembre 2007

Chine

Cette semaine dans « Marianne », Alain Rémond nous fait découvrir cette révolution dans la façon de concevoir le dîner d’affaires, le « speed networking », une fantastique innovation. En effet pour les hommes d’affaires importants, il est fini le temps déjà oublié où l’on s’ennuyait à discuter du dossier Chassaing avec un seul interlocuteur pendant toute une soirée. Non, à présent, avec le « speed networking » vous prenez l’apéritif avec le directeur du service étranger, dès qu’ « une troupe de sonneurs de cors » fait sonner le clairon, hop, vous changez de table et vous vous retrouvez avec le responsable marketing avec lequel vous n’avez le temps que de prendre le plat principal car déjà, de nouveau le clairon, et paf, vous voilà à la table d’un client potentiel. Les patrons sont des grands enfants. Sauf que, bien que cette méthode puisse au premier abord paraître assez surannée voire franchement risible, elle a pourtant fait ses preuves, il y a une semaine, en Chine. Oui, chers amis, aujourd’hui grâce à une enquête d’investigation d’une rigueur exceptionnelle vous allez découvrir les dessous de ce dîner d’affaires où le Président Français a réussi à faire signé d’importants contrats au gouvernement chinois grâce, en plus de son incroyable talent de persuasion, au « speed networking », car Nicolas Sarkozy c’est bien connu est toujours à la pointe de la modernité et de l’innovation…

Alors voici le contexte. Nous sommes lundi dernier, à Pékin, lors du voyage présidentiel en Chine et la délégation française accompagnée des représentants du gouvernement chinois vont dîner « Chez Luigi, Cuisine Sino- Napolitaine », adresse bien connue des gourmets pékinois en vue de s’entretenir de la signature éventuelle d’importants contrats. Pour cette occasion, le Président français est entouré de son entourage, de ses ministres et de divers patrons : Andrée sa mère, Pierre son fils, Jean-Pierre Raffarin, Henri Guaino Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bernard Laporte, Eric Besson, Christine Lagarde, Rachida Dati et Rama Yade, Anne Lauvergeon (AREVA), Louis Gallois (AIRBUS). Du côté chinois le président Hun Jintao, le premier ministre et le maire de Pékin Wang Quishan représentent leur pays. IL est 20h et le dîner commence.

On se place dans un premier temps selon le hasard et les amitiés. Puis, on apporte l’entrée, des rouleaux de printemps à la Bolognaise, et déjà, les conversations vont bon train.

Ainsi, à la première table, Christine Lagarde a pris la parole : « Ils sont épatants ces Chinois, eux au moins quand le pétrole est trop cher, ils prennent leur vélo, pas comme en France.-Nicolas Sarkozy : Oui c’est vrai et puis le jogging aussi, plus que chez nous.-Rachida Dati : Ah, le vélo, ça me rappelle toute mon enfance, quand je devais aller à l’école le ventre vide dans la neige et que…-Louis Gallois, au président chinois : Donc, monsieur le président, ces Airbus, ça vous intéressent ?-Christine Lagarde : C’est tellement pratique quand il ya des grèves-Hun Jintao : Oui bien entendu, nous serions très intéressés. Mais d’autre part je crois savoir que Airbus voudrait délocaliser en Chine ?-Louis Gallois : Euh, c’est en effet envisagé, hum.-Rachida Dati : Si vous ne savez pas comment faire accepter la fermeture d’usine, je peux toujours vous être utile, j’ai de l’expérience pour les tribunaux-Nicolas Sarkozy : Elle est remarquable. » A la deuxième table, l’ambiance est nettement moins chaleureuse : « Andrée Sarkozy discute à part avec Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Lauvergeon tente de vendre ses centrales nucléaires au premier ministre chinois. Ce dernier ne l’écoute que distraitement car il remarqué que Jean-Louis Borloo semble bien morne en fixant une bouteille d’eau : « Qu’avez-vous cher ami ? Vous avez l’air songeur est-ce à cause de l’eau que nous avons à table –J-L Borloo : Hum, hum, non, non pas du tout, je n’ai absolument rien contre l’eau, ce n’est pas cela, qu’allez vous chercher là.-Alors, goûtez la elle est excellente, elle vient du Chang Jiang, le fleuve bleu, qui, il faut cependant le reconnaître est appelé ainsi bien qu’il tire sur le rouge. –Andrée Sarkozy : Oui, mais en Chine il est interdit de tirer sur quelque rouge que ce soit… »A la dernière tablée l’ambiance est encore plus morne , la conversation sur le rugby s’enlise : « Jean-Pierre Raffarin :Le rugby, c’est la communion des forces, c’est faire des passes en arrière en allant en avant-Henri Guaino : Le problème du rugby c’est qu’il n’est pas assez rentré dans l’Histoire tout comme l’homme africain ou Bernard Henri Lévy qui n’est qu’un sale…-le maire de Pékin : Je m’intéresse pour ma part beaucoup au rugby, mais je dois dire que j’ai toujours soutenu l’Angleterre- Eric Besson : Comme moi, je supporte également les anglais.-Bernard Laporte : Comment, Eric, tu as toujours supporté les Bleus. C’est parce qu’on a perdu que tu te renies ? »

Soudain le cor se fait entendre dans la salle et chacun change aussitôt de place, tandis que le plat principal (pizza au canard laqué) est apporté. A l’un des tables, les discussions commerciales reprennent : Anne Lauvergeon, patronne d’AREVA s’adresse au premier ministre chinois: « Nous avions je crois évoquer l’éventualité d’un contrat pour des centrales nucléaires ? Christine Lagarde : Ah, je croyais que c’était dangereux et polluant les centrales nucléaires-Sarkozy, gêné : Voyons, Christine. Elle plaisante, monsieur, elle plaisante.-Jean-Louis Borloo : Mais oui, c’est formidable les centrales, ça rejette moins de Co2 dans l’atmosphère, et je vais vous dire que grâce au Grenelle...-Sarkozy : Ah, il est remarquable. » A la deuxième table, la discussion est plus politique : «Nathalie Kosciuszko-Morizet interpelle le maire de pékin : « Je voulais aborder avec vous le problème de la justice et du Tibet-Henri Guaino :Le problème c’est que l’homme tibétain n’est pas assez rentré dans l’Histoire -Rachida Dati :Mais oui Nathalie, leur justice est formidable, il n’ya qu’un seul centre de rétention pour prisonniers politiques par district, et un seul établissement d’exécution des peines capitales par province, moi ça me laisse rêveuse. » Chez les autres convives, on s’emporte : « Louis Gallois : Alors monsieur le président Jintao, qu’en est-il de notre partenariat commercial ? –Ah, je suis désolé mais certaines informations sur ce sujet me penchent à préférer Boeing -Raffarin : L’Amérique c’est comme la vie, elle a toujours une longueur d’avance-Laporte : d’ailleurs le football américain me semble en cela plus intéressant que celui pratiqué en Europe et qui…-Louis Gallois estomaqué : Mais enfin qui vous a révélé de telles informations ?-Hun Jintao : Mais c’est votre aimable secrétaire d’Etat Mr Besson, avec lequel je viens de m’entretenir, cher ami. »

Nouveau coup de cor, on apporte le dessert (panna cotta au saké), tout le monde s’agite change de place puis se rassoit. « Nicolas Sarkozy à Louis Gallois et Anne Lauvergeon: Nous en avons donc, pour 20 milliards de contrats, c’est bien cela-Bernard Laporte : Auxquels il faut ajouter bien sûr le contrat que je viens de décrocher pour l’ouverture d’un casino à Shanghai sans compter une campagne de pub pour des boîtes de nems que je…-Andrée Sarkozy : Il est remarquable. » A la deuxième table on en est aux confidences : « Rachida Dati : Je vais te confier un secret Nathalie (Kosciuszko-Morizet), et bien voilà, je peux te le dire, j’ai menti, je ne pais de licence en lettres chinoises ni de diplôme de l’université de Canton-Raffarin : Moi par contre je parle couramment l’anglais : To win against the no, the yes needs the no because –-Nathalie Kosciuszko-Morizet : Tu sais Rachida, je le savais déjà-Ah bon ? Mais, ce secret je ne comprends pas je ne l’ai dit qu’à Eric Besson. » A la dernière table : « Christine Lagarde aux dignitaires chinois : Et bien messieurs, ça s’est très bien passé, pour des communistes je dois dire que vous êtes très convenables-Jean Louis Borloo : Voyons Christine, hem, bien, quel humour, hein, hé hé. –Henri Guaino : Le problème de l’homme communiste c’est qu’il ne s’est jamais… »

Et oui mes chers amis, voici comment s’est déroulé cet incroyable dîner, où grâce a cette incroyable méthode d’affaires, le speed networking, nos représentants, en plus de ramener pour 20 milliards de contrats, ont présenté la meilleure image de la France éternelle devant leurs homologues étrangers.

04 décembre 2007

Ile et Vilaine

Cette semaine dans « Marianne », la chronique d’Alain Rémond nous faisait réfléchir sur cette donnée majeure des futures conflits internationaux aux conséquences géopolitiques innombrables, sur cet enjeu majeur du XXIeme siècle concentrant toutes les problématiques sociaux-culturelles et économiques de notre société, je veux bien sûr parler, vous l’aurez compris, de la réhabilitation touristique de l’Ile et Vilaine.

Oui, mes amis, les Fêtes de Fin d’année approchent et ce sont l’occasion de prendre quelques jours de repos bien mérités. Or, il existe une région superbe aux paysages magnifiques et au mode de vie délicat honteusement ignorée par la plupart des vacanciers et qui pourtant est l’endroit idéal pour passer le Jour de l’An au soleil, vous aurez sûrement deviné, d’autant plus que je l’ai déjà dit y a pas trois lignes, qu’il s’agit bien entendu de l’Ile et Vilaine.

Ainsi, pout tous ceux qui seraient tenté par ce fabuleux voyage, voici un guide digne des plus fiables, gratuit et sérieux sur l’Ile et Vilaine et sa capitale, Brest :

C’est loin, et puis d’abord c’est où ? : L’Ile et Vilaine se trouve au nord-ouest de la France, dans la région Bretagne, qui est on peut le dire la plus belle des régions, enfin, une des plus belles régions, du nord-ouest de la France, bien entendu. L’Ile et Vilaine est limitrophe d’autres départements si banals par comparaison qu’on a du mal à croire qu’ils ne soient pas en Auvergne. De plus, ce département possède une portion du littoral de la Manche, appelée également Cote d’Emeraude nom dans lequel il serait très malvenu de voir un hommage au résultat des pesticides et des nitrates phosphoriques sur la lande bretonne. Alors est-ce loin, je dirais que c’est relatif : l’Ile et Vilaine est à 2h 45 de Paris en voiture, de 3 semaines d’Oulan-Bator (Mongolie) et enfin d’à peine 10 mn de Dinan.

Mais ne voilà-t-il pas une contrée sauvage et inhospitalière ? Les habitants sont-ils civilisés ? Parlent-t-ils notre langue ?: Ah, voilà de légitimes interrogations mais je peux vous rassurer immédiatement, l’Ile et Vilaine est certes en province, mais on y respecte les normes et les valeurs de notre société, ce n’est tout de même pas le Pas-de-Calais. Un habitant de l’Ile et Vilaine est quant à lui tout a fait semblable à un Parisien malgré une certaine rusticité d’outre-périphérique, à la seule différence que lui, contrairement à vous ou moi, ne lit pas « Le Figaro » mais « Ouest-France » et ne regarde pas TF1 mais TV Breizh. Un dernier détail des plus significatifs sur la normalité des autochtones et sur leur bon sens paysan : Alain Madelin fut élu maire de Redon. Enfin, ils parlent notre langue, bien sûr mais de manière peu naturelle car sachez qu’entre eux ils préféreront le dialecte indigène, qu’il est préférable de connaître (voir pour l’apprendre et le maîtriser « My bigouden is rich, Méthode Assimil ».)

Quels en sont les us et coutumes ? Y a-t-il des mœurs spécifiques à respecter ?Bien sûr. Comme chaque fois que l’on entre en contact avec une culture différente, il ne faut pas s’étonner de quelques différences de mentalités où de l’existence de traditions exotiques. Cependant, n’ayez surtout pas de préjugés idiots ou d’idées préconçues, les Bretons en plus d’être radins sont très susceptibles.

On y fait-quoi ? J’avoue ne pas saisir très bien le sens de votre question, mais sachez qu’on y cultive du blé, du maïs, des plantes fourragères et si peu de bananes que ça ne vaut que très peu la peine d’être mentionné.

Je voulais dire : « Quelles sont les visites et activités possibles ? » : Comme je vous l’ai dit, Rennes est à seulement 2h 45 de Paris, vous pourrez donc faire aisément un agréable aller-retour pour admirer Le Louvre, la Tour Eiffel, Montmartre ou les Invalides. Sinon, sachez qu’il y a des vols réguliers pour Nice ou pour Marseille, l’occasion idéale de visiter la Côte d’Azur !

Pour finir quelques conseils ou bonnes adresse ? Bien sûr, quelques bonnes tables permettant de goûter une gastronomie typique et locale ou des hôtels de qualité sont présents dans les environs : « Le Ritz, 15 Place Vendôme » ou encore « La Tour d’Argent » qui proposent des menus autour de la Bretagne (sur demande).

26 novembre 2007

Rage

Rage

Je ne sais pas vous, mais moi, depuis quelque temps, je ne regarde plus mon chat comme avant. Je m’en méfie. Rapport à cet évènement dont l’importance gigantesque a honteusement été minimisé, la découverte d’un cas de rage sur un félin de Vendée car cela ne signifie pas seulement que nos chères petites bêtes sont menacées, non, cela veut dire et ce contrairement à ce que nous répète les médias, et je le dis sans pessimisme excessif, que toute l’Humanité, la Terre entière est à la merci de ce genre de fléau. Attention, je m’entends, je ne parle pas seulement de ces quelques milliards de gens vivant au dessous d’une latitude Perpignan-Ajaccio, de ces personnes vivant dans des pays lointains et pour lesquels, ah non moi je ne donne pas, on ne sait pas, si c’est pour enrichir des dictateurs ou des pourris d’humanitaires, non je préfère la SPA , non mais de toute les hommes, mêmes civilisés, comme vous et moi, ou Christine Lagarde !C’est pourquoi aujourd’hui, chers amis, nous allons parler dans un but pédagogique de prévention de ce sujet si propice aux chroniques drôles et légères, la rage humaine.

En effet, comme je l’ai déjà dit, je me répète, c’est gentil à vous de me le faire remarquer, devant ce nouveau risque d’une si grande ampleur à mi chemin entre la grippe aviaire et le choléra, il est urgent de s’armer pour lutter contre ce terrible fléau, bref, de savoir quoi faire.

Alors, pour commencer, il faut vous le dire, aussi triste et affreux que cela puisse être, il faut absolument que vous vous débarrassiez de vos animaux domestiques, sources premières de transmission à l’homme. Oui, je sais c’est totalement cruel de dire cela, mais croyez moi, c’est indispensable, le risque est trop grand, et puis quand c’est fait avec un tant soit peu d’humanité, cela n’est vraiment pas dramatique. Par exemple, vous n’avez aucune idée de cadeau de Noël pour votre grand-tante ? Offrez lui donc votre chat suspect que vous lui direz avoir trouvé la veille, dans le XVIème arrondissement qui plus est, c’est une donnée rassurante. Comment, tata ? Il ressemble étrangement au mien ? Mais non, pas du tout, voyons, le mien bave beaucoup moins.

Ensuite, sachez reconnaître les symptômes typiques de la maladie, pour vous en protéger. Par exemple, si votre voisin est couvert de pustules verts et qu’il n’est pas bénéficiaire de la CMU, vous pouvez légitimement vous en inquiétez. Ne vous laissez pas néanmoins devenir totalement paranoïaque : si vous êtes en présence d’une quarantaine de personnes salivant excessivement et tremblotant étrangement, ne vous affolez, c’est juste votre rendez-vous à l’Académie Française !

Enfin, si vous-même, avez été mordu par un chien contaminé, que vous avez des soupçons et surtout que vous ne savez pas la conduite à suivre, ne vous affolez pas, il existe quelques petits gestes appropriés qui vous éviteront une mort trop douloureuse : d’abord, protégez votre entourage et vos concitoyens, prévenez les et éloignez les de vous pour éviter toute contamination. Si vous n’avez pas assez d’argent pour faire passer un avis dans « Le Monde » ou bien si vos proches ne vous croient pas et continuent à vouloir vous fréquenter, employez les méthodes radicales et déclarez leur par exemple « Je soutiens François Hollande dans son action à la tête du Parti Socialiste pour lequel je compte voter aux prochaines élections » , aussitôt, vous vous retrouverez fort heureusement tout a fait esseulé et rejeté pat tous votre entourage, les protégeant ainsi. Si cela ne suffit toujours pas, rajoutez « Jean-François Copé est un homme très bien », mais le résultat risque d’être un peu excessif, je le crains.

Une fois que vous êtes coupé du monde et enfermé à double-tour dans votre chambre, n’allez pas voir votre médecin, voyons, soyez responsables et voyez les choses en face : vous êtes foutu, autant ne pas contribuer à creuser le déficit de la Sécurité Sociale. Non, attendez dans votre lit, et regardez une dernière fois vos programmes préférées (personnellement je vous conseille « Columbo », au moins si vous ne voyez pas la fin à cause de votre maladie, vous saurez déjà le nom de l’assassin). Une fois bien installé, patientez, si vous succombez dans les trois jours suivants, j’en suis sincèrement navré, la rage a fait une nouvelle victime, et j’ai perdu un client, euh… un lecteur, m’a langue a fourché, enfin je voulais dire un ami, bien sûr, un frère, etc. Sinon, si dans l’hypothèse où vous résistez à ces trois jours, et que vous décédiez le quatrième, félicitations, c’était cette douleur à l’estomac, non voyons chérie, un ulcère, qu’est ce que tu vas donc chercher là ? Cependant si vraiment vous voulez restez absolument en vie, pour voir je lequel des pôles fondra le premier à cause du réchauffement climatique, je ne vois plus qu’une solution, appelez Nicolas Sarkozy.

Voilà, j’espère qu’ainsi vous saurez vous protégez de la rage, ou tout du moins ne pas la propager. Au moins je vous aurais prévenu.

19 novembre 2007

Déçu

Déçu

Il est toujours douloureux de constater que ce sont les personnes que vous admirez qui vous déçoivent le plus. Non, je ne parle pas cette fois-ci de Nicolas Sarkozy mais bien, aussi inimaginable que cela puisse être, de SAS Alain Rémond. Et oui, chers amis, ma déception est à la hauteur de ma tristesse car, j’ose à peine l’écrire, Alain Rémond m’a déçu, profondément, pas plus tard qu’hier. Je mesure bien l’énormité de mes propos que j’aurais sans doute conspués il y a encore quelque temps s’ils s’étaient trouvés dans la bouche de quelqu’un d’autre. Cependant, je tiens à dire qu’une admiration passée et future n’en est aucunement anéantie par une désillusion présente et que mon grief actuel n’entachera nullement mon entouthiasme philorémond.

Mais me direz-vous, pourquoi un tel volte-face ? Je vous en prie, tout de même, ne me lancez pas des questions comme ça à l’improviste, ça bousille tout mon beau schéma narratif. Bien, disais-je avant d’être interrompu assez grossièrement, pour tenter d’expliciter ma profonde désillusion, commençons donc par établir les faits.

Tout cela a commencé ce week-end avec la chronique tant attendue d’Alain Rémond, intitulée cette fois-ci« Moi, Alain R, ex tête de liste dans le VIIème arrondissement à Paris ». Alors là, je dois vous dire, que j’ai immédiatement été piqué au vif par ce titre, parce que, sans me vanter, je crois pouvoir dire que je connais très bien le VIIème arrondissement, puisque j’ai vu au moins trois fois « Amélie Poulain », hein, tout de même, je vous en prie.

Mais lez pire, ce n’est pas le titre. Non, c’est un plutôt bon titre, vraiment pas mal, bicolore, mi-mystérieux, mi-exotique, pas de jeux de mots sortis de l’ « Almanach Vermot 1897 », non franchement très bien, mais bon, c’est vrai qu’on est même quand habitué. Par contre, on ne peut vraiment en dire autant du contenu, édifiant, décevant. Ca commence plutôt bien, un paragraphe émouvant et drôle, sur la solidarité intergénérationnelle, jeunes-vieux, expérience-fougue, une solidarité noble et idéale dépourvue de toute notion d’héritage, prix de maison de retraite, mauvaise surprise chez le notaire etc. …

C’est ensuite que ça se gâte. Alain Rémond parle de la candidature prochaine de Rachida Dati, Son Excellence la Garde des Sceaux, dans le VIIème, puis il établit le lien entre lui et elle, à savoir que lui aussi était, je cite« tête de liste d’extrême-gauche, moitié PSU, moitié Lutte Ouvrière, fièrement intitulée « Paris aux travailleurs » ». Première grosse désillusion. Mais Alain Rémond ne se contente pas de déclarer, comme ça, là, qu’il fut voire peut-être, je n’ose y penser, qu’il est encore, un affreux bolcheviko-communiste-arc-bouté-sur-des-privilèges-d’un-autre-temps-qu’il-faut-réformer, il en rajoute et il commet l’impensable, tenez vous bien, il se moque ouvertement sur Rachida Dati, oui on peut le dire, c’est proprement honteux.

Il entame une rengaine insupportable, comme quoi Rachida Dati serait parachutée, qui plus est sans grands risques, dans un quartiers le, VIIème sur lequel il ironise, dessinant l’image à demi-mots d’un arrondissement censé être tranquille, grand-bourgeois, touristique, propre,( !) et où il y aurait, où va-t-il chercher tout ça, « des ministères aux magnifiques façades dans des avenues distinguées » !

On voit bien qu’Alain Rémond, excusez-moi de le dire, n’y connaît rien au VIIème . Qu’il ne sait rien de ce quartier, ouvrier, industrieux, dont la richesse ne se trouve ni dans d’inutiles monuments grotesques qu’on trouve plus loin, ni dans ces usines de travail à la chaîne qui ont depuis longtemps fermé, ni dans ces tristement célèbres mines de charbon ou de houille près de l’Ecole Militaire (cf : « Germinal Boulevard Raspail » de Guy de Maupassant d’Emile Zola ou « Cosette mendie au Quai d’Orsay » de Victor Hugo), ni dans ce petit-commerce, de proximité écrasé par les grandes surfaces, ni dans ces marchés populaires, ni dans la diversité des origines de sa population, ni dans ces rues boueuses où piétine la carriole familiale qui va chercher l’eau rance au puits de la Rue de Varennes, pour la soupe du soir qui constitue l’unique repas quotidien et dans laquelle on met un bout de lard, parce que demain, tu iras faire les vendanges du Champ de Mars, il faut que tu prennes des forces, non, elle est dans le cœur de ces gens simples et bons, souvent d’ailleurs, qui souffrent mais sont dignes, qui n’ont rien mais qui n’ont besoin que de peu, et qui eux, travaillent certes moins que trente sept années et demi (l’espérance de vie entre la Rue des Saints-Pères et l' Avenue de Suffen ne dépasse pas malheureusement les quarante-deux ans) mais beaucoup plus dur en tous cas que de vulgaires cheminots cégétistes . De plus deux preuves viennent nous confirmer que le VIIème n’est définitivement pas ce quartier aisé et tranquille que fantasment certains : la rue de Grenelle, symbole des luttes sociales et des avancées sociétales ainsi que le siège du PS, parti du peuple ouvrier par excellence, s’y trouvent, qui pourrait donc imaginer qu’ils ne se soient pas implantés dans l’arrondissement le plus populaire, le plus ouvrier et le plus vivant, autre part que dans ce VIIème ?

Ainsi, Alain Rémond n’y connaît rien, tout l’inverse de Rachida Dati, dont il se gausse injustement. Elle, au moins, a son diplôme de l’Institut International du VIIèmearrondissement comme l’indique son CV, sans parler du fait qu’elle ait étudié entre son année à Harvard et celle à Cambridge (ou est-ce l’inverse ?) à Sciences-Po, rue Saint-Guillaume, dont, faut-il le préciser elle est diplômée. Alors qu’en dites-vous messieurs les commentateurs aigris ?

C’est pourquoi aujourd’hui, chers amis, je peux dire avec tristesse, qu’Alain Rémond m’a déçu, mais je pense et j’espère que c’est la première et la dernière fois ; et je vous invite à crier avec moi , d’un ton résolu mais plein d’espoir « Allez Rachida ! ».

Déçu

Déçu

Il est toujours douloureux de constater que ce sont les personnes que vous admirez qui vous déçoivent le plus. Non, je ne parle pas cette fois-ci de Nicolas Sarkozy mais bien, aussi inimaginable que cela puisse être, de SAS Alain Rémond. Et oui, chers amis, ma déception est à la hauteur de ma tristesse car, j’ose à peine l’écrire, Alain Rémond m’a déçu, profondément, pas plus tard qu’hier. Je mesure bien l’énormité de mes propos que j’aurais sans doute conspués il y a encore quelque temps s’ils s’étaient trouvés dans la bouche de quelqu’un d’autre. Cependant, je tiens à dire qu’une admiration passée et future n’en est aucunement anéantie par une désillusion présente et que mon grief actuel n’entachera nullement mon entouthiasme philorémond.

Mais me direz-vous, pourquoi un tel volte-face ? Je vous en prie, tout de même, ne me lancez pas des questions comme ça à l’improviste, ça bousille tout mon beau schéma narratif. Bien, disais-je avant d’être interrompu assez grossièrement, pour tenter d’expliciter ma profonde désillusion, commençons donc par établir les faits.

Tout cela a commencé ce week-end avec la chronique tant attendue d’Alain Rémond, intitulée cette fois-ci« Moi, Alain R, ex tête de liste dans le VIIème arrondissement à Paris ». Alors là, je dois vous dire, que j’ai immédiatement été piqué au vif par ce titre, parce que, sans me vanter, je crois pouvoir dire que je connais très bien le VIIème arrondissement, puisque j’ai vu au moins trois fois « Amélie Poulain », hein, tout de même, je vous en prie.

Mais lez pire, ce n’est pas le titre. Non, c’est un plutôt bon titre, vraiment pas mal, bicolore, mi-mystérieux, mi-exotique, pas de jeux de mots sortis de l’ « Almanach Vermot 1897 », non franchement très bien, mais bon, c’est vrai qu’on est même quand habitué. Par contre, on ne peut vraiment en dire autant du contenu, édifiant, décevant. Ca commence plutôt bien, un paragraphe émouvant et drôle, sur la solidarité intergénérationnelle, jeunes-vieux, expérience-fougue, une solidarité noble et idéale dépourvue de toute notion d’héritage, prix de maison de retraite, mauvaise surprise chez le notaire etc. …

C’est ensuite que ça se gâte. Alain Rémond parle de la candidature prochaine de Rachida Dati, Son Excellence la Garde des Sceaux, dans le VIIème, puis il établit le lien entre lui et elle, à savoir que lui aussi était, je cite« tête de liste d’extrême-gauche, moitié PSU, moitié Lutte Ouvrière, fièrement intitulée « Paris aux travailleurs » ». Première grosse désillusion. Mais Alain Rémond ne se contente pas de déclarer, comme ça, là, qu’il fut voire peut-être, je n’ose y penser, qu’il est encore, un affreux bolcheviko-communiste-arc-bouté-sur-des-privilèges-d’un-autre-temps-qu’il-faut-réformer, il en rajoute et il commet l’impensable, tenez vous bien, il se moque ouvertement sur Rachida Dati, oui on peut le dire, c’est proprement honteux.

Il entame une rengaine insupportable, comme quoi Rachida Dati serait parachutée, qui plus est sans grands risques, dans un quartiers le, VIIème sur lequel il ironise, dessinant l’image à demi-mots d’un arrondissement censé être tranquille, grand-bourgeois, touristique, propre,( !) et où il y aurait, où va-t-il chercher tout ça, « des ministères aux magnifiques façades dans des avenues distinguées » !

On voit bien qu’Alain Rémond, excusez-moi de le dire, n’y connaît rien au VIIème . Qu’il ne sait rien de ce quartier, ouvrier, industrieux, dont la richesse ne se trouve ni dans d’inutiles monuments grotesques qu’on trouve plus loin, ni dans ces usines de travail à la chaîne qui ont depuis longtemps fermé, ni dans ces tristement célèbres mines de charbon ou de houille près de l’Ecole Militaire (cf : « Germinal Boulevard Raspail » de Guy de Maupassant d’Emile Zola ou « Cosette mendie au Quai d’Orsay » de Victor Hugo), ni dans ce petit-commerce, de proximité écrasé par les grandes surfaces, ni dans ces marchés populaires, ni dans la diversité des origines de sa population, ni dans ces rues boueuses où piétine la carriole familiale qui va chercher l’eau rance au puits de la Rue de Varennes, pour la soupe du soir qui constitue l’unique repas quotidien et dans laquelle on met un bout de lard, parce que demain, tu iras faire les vendanges du Champ de Mars, il faut que tu prennes des forces, non, elle est dans le cœur de ces gens simples et bons, souvent d’ailleurs, qui souffrent mais sont dignes, qui n’ont rien mais qui n’ont besoin que de peu, et qui eux, travaillent certes moins que trente sept années et demi (l’espérance de vie entre la rue des Saints-Pères et l'avenue de Suffren ne dépasse pas malheureusement les quarante-deux ans) mais beaucoup plus dur en tous cas que de vulgaires cheminots cégétistes . De plus deux preuves viennent nous confirmer que le VIIème n’est définitivement pas ce quartier aisé et tranquille que fantasment certains : la rue de Grenelle, symbole des luttes sociales et des avancées sociétales ainsi que le siège du PS, parti du peuple ouvrier par excellence, s’y trouvent, qui pourrait donc imaginer qu’ils ne se soient pas implantés dans l’arrondissement le plus populaire, le plus ouvrier et le plus vivant, autre part que dans ce VIIème ?

Ainsi, Alain Rémond n’y connaît rien, tout l’inverse de Rachida Dati, dont il se gausse injustement. Elle, au moins, a son diplôme de l’Institut International du VIIèmearrondissement comme l’indique son CV, sans parler du fait qu’elle ait étudié entre son année à Harvard et celle à Cambridge (ou est-ce l’inverse ?) à Sciences-Po, rue Saint-Guillaume, dont, faut-il le préciser elle est diplômée. Alors qu’en dites-vous messieurs les commentateurs aigris ?

C’est pourquoi aujourd’hui, chers amis, je peux dire avec tristesse, qu’Alain Rémond m’a déçu, mais je pense et j’espère que c’est la première et la dernière fois ; et je vous invite à crier avec moi , d’un ton résolu mais plein d’espoir « Allez Rachida ! ».

12 novembre 2007

Cintres

Quand on y pense, et c’est justement ce que je fais présentement, c’est fou comme Internet offre, par sa faculté incroyable à ouvrir de nouveaux horizons, des possibilités passionnantes et insoupçonnables (amis lecteurs, c’était la séquence « Soyons novateurs et prenons des risques dans nos opinions »). Aussi plat et bateau que cela puisse paraître, c’est pourtant vrai, comme vient nous le prouver une toute récente plongée, effectuée par moi-même, dans l’univers ténébreux du Net.

Prenez un sujet rabâché, quand ils sont en manque évident d’inspiration, par vos chroniqueurs favoris, je veux parler bien sûr des cintres (et je souligne avec force ici que cette propension à resservir ce sujet lorsqu’ils n’ont rien à dire les a toujours déshonorés). Vous pensiez avoir été suffisamment prévenu du danger qu’il y a de les côtoyer dans leur environnement naturel, de la menace qu’ils représentent pour nous tous, de leurs ruses, de leurs méthodes abjectes, de leurs fourberie, vous y songez de nouveau avec insouciance car vous croyez assez naïvement que, ça y est, c’est bon, je suis au courant. Et bien non. Vous vous trompiez. Ce n’est pas moi, c’est Internet qui vous le dit.

En effet, allez négligemment, comme ça, par hasard sur un des sites les plus compétents de la toile, Wikipédia et vous verrez toute l’immensité de votre crédulité. Examinez en particulier l’article sur les cintres, il est édifiant. Le cintre y est proprement décortiqué, de fond en comble. La matière, la forme, l’historique, tout est passé au peigne fin nous révélant des choses insoupçonnées et terrifiantes. Saviez-vous, par exemple que le cintre est l’objet central d’une scène du film inoubliable « Maman très chère » ou pire qu’on peut s’en servir pour fabriquer, un « trémomètre » ! Je parie que non. Ah ! Il est bel et bien fini le temps de l’insouciance, où vous viviez gais et joyeux sans savoir ce qu’était des « valets de nuits »…

Mais il y a mieux, il y a pire, il y a les sites de fabriquants. Par exemple « Le Géant du cintre », site qui réalise ses meilleurs ventes avec le bien-connu modèle « LGDC-81112-OO, 26-52cm(5O pcs) » et dont la conscience n’est apparemment pas proportionnelle à la taille, car il propose en effet des « cintres givrés »( !) qui déjà, rien qu’à l’énoncé de leur nom vous font perdre votre sourire et glacer le sang.

Ou encore la sinistre société « SOS-cintres » dont nous parle cette semaine Alain Rémond et qui met, en page d’accueil de son site, un vêtement cauchemardesque, composé en grande partie de cintres !

Sans oublier « Midi-cintres » qui nous jettent à la figure des chiffres effrayants (15 millions de cintres fabriqués annuellement depuis 14ans ce qui mis bout à bout représente « 45 OOO km soit un tour du monde ! ») ; sans parler des « Cintres du Jura », spécialistes du « sur-mesure » et qui, « en association avec les lapidaires et diamantaires, autre spécialité haut-jurassienne », proposent « un cintre incrusté de pierres » !

Et je ne vous parle pas de« PMP » qui se vante d’être, comme chacun le sait, « aujourd’hui seul en mesure de vous proposer une impression directe sur velours » ni même de « Gohé Cintres » qui écoulent sa funeste marchandise en « Italie, Espagne, Norvège, Royaume Uni, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Japon, Taiwan, Etats Unis ». Victimes de tous les pays unissons-nous !

La liste n’est pas exhaustive mais cela donne un bon aperçu de l’ampleur de l’affreux problème qui nous reste à résoudre pour vivre dans un monde où les penderies seraient libérées, mais qui n’est, à ce jour, que peu pris en compte, malheureusement, par les pouvoirs publics. Vite ! Un Grenelle des cintres !

06 novembre 2007

Grenelle

Grenelle


Le chat d’Alain Rémond est mort. Vous avez bien lu. Décidemment les mauvaises nouvelles s’accumulent en ce début novembre. Personnellement, il me faut bien deux mois pour me remettre d’Halloween. Et puis je ne vous parle pas de cette météo détraquée, des grèves ou du Prix Goncourt. Je crois donc pouvoir dire, et je pense que vous serez d’accord avec mois, que le mois de Novembre est un mois pourri, ennuyeux et déprimant. D’où notre sujet du jour : « Chers amis pleins d’idée et de bonne volonté, supprimons donc les mois pourris. Exemple concret : débarrassons-nous du mois de Novembre. »

Tout d’abord, je vous en prie, n’écoutons pas les habituels et inévitables esprits chagrins qui ne manqueront pas à coup sûr de s’arrêter à quelques légers détails mesquins de faisabilité. Et là, je dis non. Non, ne nous laissons pas arrêter dans notre mouvement généreux de réformisme éclatant sur la route du Progrès par les gardiens réactionnaires d’un ordre établi ne jurant que par les notions d’immobilisme et d’inaction quasi (attention je vais être violent) cégétiste. Car par exemple, que disaient-ils, ces gens-là, à propos du vaste problème écologique ? « Oui, c’est impossible, on va tous mourir, personne ne fera rien, on est foutu, l’Etat est en faillite etc. » Or que s’est-il passé ? Le Grenelle de l’environnement. Parfaitement. Il y a eu le Grenelle qui, vous en conviendrez, a fait taire ces mauvaises langues, puisqu’il a sauvé le monde du péril environnemental, et Jean-Louis Borloo de la déprime entre autre chose.

Ainsi, aux mêmes problèmes, opposons les mêmes solutions. Faisons donc un Grenelle des mois pourris. (J’attirerais votre attention sur un détail technique subtil : les commissions, type Balladur ou Attali, ne sont utilisées uniquement pour des problèmes de moindre importance, au contraire des Grenelle, usités pour des gros pépins. Démonstration au quotidien : Je ne me souviens pas où j’ai pu poser mes clés de voiture, donc, commission. On m’a volé ma voiture avec laquelle on a braqué une banque, et la police me soupçonne, donc Grenelle).

Ainsi, ce Grenelle des Mois Pourris réunirait, par exemple, tous les acteurs de la société civile française (à part, bien sûr, n’ayons pas peur des discriminations arbitraire et fantaisiste, les philatélistes bourguignons). Tous ces gens (environ 60 millions de personnes) se réuniront autour d’une table (d’environ 937km de long) et discuteront pendant quelques semaines des modalités du redécoupage de l’année, dans des tables rondes et des ateliers de travail, le tout, sous le haut-patronage de, je ne vois que lui pour s’acquitter d’une tâche de telle ampleur, François Fillon.

Pour finir, en prévision de ce Grenelle, voici quelques propositions préliminaires, (vous pouvez si le cœur vous en dit en faire de même dans vos commentaires) concernant ce qui me semble une priorité, le redécoupage de l’année et ses modalités :

-Je l’ai dit Novembre est lugubre. A la place, rallongeons donc de deux semaines le gai Décembre, et de deux autres Janvier, avec la neige qui tombe dans les sapins, les cadeaux, les étrennes mais surtout les fêtes de fin d’année, où la dinde aux marrons, les huîtres et les galettes des Rois nous sensibilisent un peu plus aux problèmes de la fin en Afrique subsaharienne.

-Supprimons par contre le ridicule février, qui par ses 28-29 jours nous complique la vie et nous perturbe. Répartissons les quatre semaines gagnées sur Mars et Avril, annonciateur des beautés printanières.

-Mai, où les jours fériés sont pléthoriques, est un vrai délice. Pour perpétuer cet état d’esprit, augmentons-le de trois semaines, entièrement fériées.

-Arrivent Juin et Juillet les raffinés, synonymes de joie, plage, repas sous la tonnelle, cigales (chers amis de Charleville-Mézières, préservez donc votre moral, sautez ce passage), soleil, vacances, sieste, châteaux de sable, glace sur le port, etc. A contrario, Août est étouffant et vulgaire, des hordes de congés payés sales et affreux, parfois même communistes, quand ce ne sont pas des étrangers-pas-de-chez-nous, y viennent envahir nos plages. Le bonus de temps sera réparti entre les trois mois précédents, ainsi rallongés.

-Enterrons également Septembre car avec lui vient l’angoisse, le stress, le désespoir, la dépression liée à la rentrée scolaire ou professionnelle mais surtout à celle, littéraire, de Bernard Henri Lévy.

-Une seule modification pour Octobre, qui n’est pas mal avec ses couleurs rougeoyantes d’automne, supprimons seulement les deux derniers jours pour nous débarrasser d’Halloween.

Alors, qu’est-ce qu’il en pense Al Gore ?

29 octobre 2007

Numismate


En ces temps froids de fin octobre, on s’aperçoit soudain que la neige qui tombe sur Aurillac et le début du mois de novembre sont des signes infaillibles de l’approche ferme et résolue de ce jour heureux de fin décembre tant attendu par absolument tout le monde (à part, il est vrai, par quelques dindes de mauvaise volonté), je veux bien entendu parler, vous l’aurez compris, de Noël.

Déjà, les magasins se remplissent de jouets, les catalogues arrivent dans nos boîtes aux lettres, et de fait, l’angoisse étreint le consommateur et membre d’une famille nombreuse, ce doute inquiet, cette crainte sourde, celle qu’on éprouve dans les rayons face aux livres et aux cédés, et qui n’est autre que le stress du choix du cadeau. En effet, comment peut-on trouver un présent original, qui fasse plaisir à moindre prix et qui, en cas de rejet de la part de son destinataire, puisse être facilement revendu sur e-bay ? Un vrai casse-tête, qui se répète chaque année. Et là mes amis, je tiens à vous rassurer, ne soyez plus inquiets, j’ai LE cadeau, celui qu’il vous faut, celui qui vous délivrera et vous permettra de passer les prochaines semaines dans une relative paix intérieure.

Ainsi, mes amis, grâce à « Trésor du Patrimoine », voilà tous vos soucis résolus, car cette noble institution nous propose, tenez vous bien, un objet économique, raffiné, rare, qui illuminera les yeux de ses propriétaires au pied du sapin et qui confortera la solidité de vos relations sociales. Je parle de Noël, mais sachez que c’est en fait un cadeau qui ira de pair avec tous les évènements heureux de la vie, vous pouvez donc l’offrir avec assurance et bonhomie lors d’anniversaire, pot de départ en retraite, baptême, mariage, communion, bar mitzva, demande d’augmentation, que sais-je…

Mais, me direz vous, de quel objet s’agit-il donc, car vous-êtes, je le sens, impatients de la savoir. Et bien, vous répondrais-je, c’est une magnifique pièce de monnaie de 41mm de diamètre et, gage assuré de qualité, en cupro-nickel et livrée sous capsule. On pourrait tout à fait acquérir cette œuvre remarquable uniquement pour la qualité technique de sa réalisation mais il y a un plus évident, un élément déterminant, son sujet, bien sûr.

Car que ce soit côté pile ou côté face, il n’y a pas ces figures convenues de Marianne ou de cartes si banales de l’Union Européenne. Non. Il y a mieux. Il y a la tête de Monsieur le Président de la République Française Nicolas Sarkozy, un visage ou la confiance sereine et l’assurance tranquille d’un incontestable et grandiose talent, ou la perspective joyeuse d’un pouvoir si bien exercé illuminent d’un délicat sourire cette auguste figure placide d’empereur romain, où les yeux pleins de malice semblent fixer l’avenir avec une imperturbable volonté (et ben, si TF1 cherche un remplaçant à Jean-Pierre Pernault, ils sauront qui trouver), cette tête donc, encadrée de ce nom synonyme désormais de félicité majestueuse, « Nicolas Sarkozy » et de cette date passée à la postérité, « 2007 ». Au revers, pour parachever la magnificence de l’œuvre, SA demeure, notre demeure à tous, l’Elysée, et sa perspective vers son fameux palier sont reproduit avec maints détails(en plissant les yeux on peut même voir Henri Guaino à la fenêtre).Alors mes amis, si vous n’êtes toujours pas convaincus, ce dont je doute sérieusement, voici quelques éléments pour vous décider.

D’abord, vous vous êtes peut-être dit que toute cette somptuosité, et le privilège incroyable de voir la figure céleste du Président dans son porte-monnaie justifierait sans doute un prix exorbitant. Que nenni, cette pièce « gratuite » ne coûte que « 3,98 euros » !

Et puis le temps presse, les stocks devant la ferveur populaire vont sans doute bientôt s’épuiser, il n’en restera peut-être pas, quelle horreur, pour vous. Ensuite il s’agit de la « Première frappe Nicolas Sarkozy », éditée pour « rendre hommage au 23e (le « et plus grand » a malencontreusement été oublié) président de la République », et donc, cela « les collectionneurs et les investisseurs (car enfin acquérir cet objet est somme toute un véritable investissement à long terme) le savent bien, la première pièce à l’effigie d’un personnage célèbre est toujours très recherchée car les portraits évoluent au fil des années ». Et oui, imaginez que cette noble figure devant l’usure inévitable du pouvoir, se barre de plis, de rides, s’arrondisse et vieillisse, chose heureusement peu probable car cela n’arrive qu’au gens peu extraordinaires, et bien vous pourrez dire dans quelques années « C’est vrai qu’il s’est un peu décati, et c’est bien dommage, mais regarde donc sur cette pièce comment il était il y a à peine X ans. Je peux te dire, que grâce à ça, ma pièce que j’ai acquis pour la modeste somme de 3,98euros, a pris une valeur considérable ».

Alors, mes amis, vous voilà, je l’espère décidés, pour que le 25 décembre au matin, vous fassiez vraiment plaisir, n’hésitez pas achetez cette magnifique pièce Nicolas Sarkozy !

( Au vu des propos que je viens de tenir, je tiens a préciser que je ne perçois aucune rémunération du Trésor du Patrimoine).

15 octobre 2007

Nobel

Nobel

Déjà bien éprouvés par la publication de la liste de présélection du Prix Goncourt où, ô rage, ô désespoir, ne figure pas ,comme l’exigerait la qualité de son ouvrage,(« Les Romans n’intéressent pas les voleurs »)SAS Alain Rémond , nous voilà définitivement anéantis par la divulgation des noms des lauréats du Prix Nobel de Littérature dont, emption et damnafer, Alain Rémond ne fait malheureusement pas partie. En effet, le jury du prix suédois a préféré à notre chroniqueur préféré l’obscure Madame Doris Lessing, c’est, disons tout le net, tout à fait mesquin.

Cependant mes amis, pour faire face à la cruelle vérité s’offrant à nos yeux révulsés, pour affronter l’amertume et le désespoir, pour pouvoir se rasséréner et se redresser, continuons ensemble, comme il ya trois semaines, à conspuer gaiement les prix littéraires incompétents, et raillons nous avec notre honnêteté et notre bonne foi caractérisée de nos amis les Suédois.

En effet, comme son nom l’indique, le Prix Nobel a été créé par le suédois Alfred Nobel qui , par sa généreuse invention aux valeurs universelles de respect, d’amour et de fraternité, la dynamite, a amélioré un peu plus encore les relations entre êtres humains qui en avaient bien besoin(ce pourquoi « Le Prix Nobel de la Paix » est aussi crédible que « Le Prix François Fillon de l’humour en politique» ou « Le Prix Jean-Marc Morandini de la culture »).

Donc, le Prix Nobel récompense ce qui serait, et la tragique non-reconnaissance d’Alain Rémond impose légitimement ici le conditionnel, l’élite de la littérature mondiale, ce qui est tout à fait absurde, car, je vous le demande, quelle légitimité peut donc avoir un suédois en matière de littérature ?

Qui connaît en France et dans le monde un seul auteur suédois, mise à part bien sûr, Hans Andersen ? Tenez, amusez vous un peu, faîtes ce test distrayant autour de vous, demandez donc à vos proches de citer un auteur de ce pays. Tout le monde vous bégaiera confusément au nez ou alors, si ce n’est pas le cas, félicitations, c’est que Jean d’Ormesson fait partie de vos intimes (si vous avez des amis rusés qui retourneraient mesquinement le jeu contre vous, énoncez avec aplomb et assurance « …mais, oui, bien sûr, Olaf Nölghensenpaf pour le XVIIème, ou encore Sven Khojöörpenk plus récemment, bien que je préfère encore Peter Häjänsen, pas toi ?»).

C’est pourquoi les Suédois ne sont aucunement qualifiés pour juger de la qualité de la littérature mondiale. Ainsi, mes amis, il ne faut aucunement s’émouvoir que les diaboliques inventeurs des meubles IKEA n’aient honoré de leur récompense misérable celui qui auraient mérité beaucoup mieux, car assurément, si les Suédois le lui avait décerné, au vu des antécédents du jury en matière d’ameublement qui ont causé la perte de millions de bricoleurs désespérés, SAS Alain Rémond, par solidarité avec ces derniers ,comme Sartre en son temps, l’aurait à n’en pas douter, refusée. Il n’y a donc pas de regrets à avoir, le Prix Nobel de Littérature est indigne et peu enviable, ce pourquoi je n’aurais qu’un seul mot, « ABBA le Nobel ! » (oui , je sais).

09 octobre 2007

Petit rigolo, suite et fin

Petit rigolo, suite et fin

Il n’a pas laissé son nom, ce qui est bien dommage, mais un message réagissant à ma chronique précédente. Je vais, si vous le voulez bien et même en cas contraire, mettre à profit ces colonnes pour lui répondre.

Alors, pour résumer, Monsieur « Courageux anonyme », comme on dit sur Rue 89, déclare dans son commentaire que , en gros, mais ce n’est que mon interprétation personnelle, face aux graves évènements politiques qui agitent et la France et le monde, Alain Rémond pourrait tout de même nous parler d’autre chose que des photos floues et des cintres, et que en conséquence, Alain Rémond est soit un amateur , soit un tire-au-flanc. Et mon correspondant de citer en exemple absolu de sérieux journalistique, je vous le donne en mile, Guy Konopnicki.
Cher monsieur, je vous invite, pour prouver la vacuité de votre raisonnement et ce sans contestation possible, à lire le « Marianne de cette semaine. De quoi, je vous le demande, parle dans ces colonnes celui que vous tenez pour un parangon de billettiste vertueux, j’ai nommé Guy Konopnicki ? D’une sombre affaire concernant le communisme, Sarkozy et un intellectuel médiatique. Est-ce bien sérieux en ces temps de guerre en Irak, de crise ne Iran et de scandale chez EADS ? Tout être normalement sensé, dont je ne doute pas que vous fassiez partie, répondrait, vous en conviendrez aisément. Et de quoi, en revanche parle Alain Rémond ? D’un sujet, je suis désolé de le dire d’une incroyable pertinence, l’accroissement constant de l’intelligence électronique conduisant de fait à un modèle de société inacceptable, blabala, humain, machine, privation de liberté, gnagnagnignagna, on est touS fichés, etc., sujet ô combien actuel. Ha,ha,ha ! Voilà qui prouve définitivement que oui, Alain Rémond est un journaliste consciencieux, alors que Guy Konopnicki, hum, bon ; de quoi clore une bonne fois pour toute le sujet.

Enfin, mon correspondant précise, à la fin de son intervention, vil flatteur, qu’il « aime bien retrouver [mon]papier du mardi », ce qui tombe très bien vu que c’est essentiellement grâce à lui que les prairies arides de mon inspiration vacillante se sont de nouveau reverdies et que si il va pouvoir ce soir apprécier mes écrits il ne pourra que s’auto-congratuler.

01 octobre 2007

Petit rigolo (2)

c Petit rigolo (2)

Parmi les innombrables missives de lecteurs que publie à chaque numéro « Marianne », il y en a une cette semaine qui, c’est le moins que l’on puisse dire, attire particulièrement l’attention, celle de Monsieur Pascal Gené, du Plessis-Trévisse (94).

Elle s’intitule, je cite, « Questions sur la productivité d’Alain Rémond » et est sous-titrée « Que la qualité soit là, certes mais et la quantité ? Comment votre protecteur de souris occupe t’il donc son temps ? » A ce stade de la lecture, si tant est que vous ayez survécu à d’éventuelles crises d’apoplexie, on pourrait penser que Monsieur Gené a manifestement largement outrepassé les bornes de la décence et les limites du bon goût, mais la suite nous prouve malheureusement que non.

L’auteur pour (mal) commencer s’adresse en effet, à « vous, Alain Rémond », l’ignominieuse virgule nullement suivie d’un élémentaire « cher », « distingué », « sympathique » ou tout autre expression de convention réglementaire quand on s’adresse à quelqu’un comme Alain Rémond(ou même, peu importe, à son trésorier général). Monsieur Gené le vouvoie, certes, mais on voit bien qu’il ne fait cet incroyable effort que pour se montrer plus accusateur.

Puis, le correspondant productiviste commence, une fois achevé son laborieux préambule à développer son tout aussi vaseux exposé, ce qu’il fait, preuve de la complexité intense de celui-ci en deux phrases et que l’auteur résume ne cette formule incroyable : « Avez-vous vraiment besoin d’une semaine pour écrire une chronique d’une page ? ».

Je vous épargnerai, mes chers amis déjà bien éprouvés, le reste du courrier, galimatias confus d’idées navrantes que l’auteur a du mal à conclure et qu’il ne vaut mieux pas aider à propager en les retranscrivant ici. Tout juste vous en donnerai-je cette surprenante citation : « Seriez vous le nègre de JFK ? Occupez-vous […]un sous secrétariat d’état aux cintres que notre président aurait renoncé au dernier moment à annoncer par crainte du ridicule pour vous ( !) ». Non, concentrons-nous, voulez-vous, sur le contenu. Reprenons cette question, adressée sur un ton vaguement goguenard : « Avez-vous vraiment besoin d’une semaine pour écrire une chronique d’une page ? ». D’abord, on ose imaginer ce qu’aurait dit Monsieur Gené rencontrant Marcel Proust : « Dîtes-donc, vous Marcel Proust, avez-vous vraiment besoin de 15 ans pour écrire un seule livre ? », remarque qui en amène une autre, c’est que, à mon humble avis, parler de productivité pour un artiste, c’est comme mettre la fourchette à droite et le couteau à gauche, ça ne se fait pas. Et puis, comme l’explique magnifiquement SAS Alain Rémond lui-même, l’écriture est un processus long, difficile et sans cesse soumis au gré incertain d’une inspiration parfois capricieuse, nécessitant une présence toujours assumée dans les locaux de « Marianne » de son meilleur chroniqueur et ce qui explique, que oui, il faut bien une semaine pour écrire une page. Par contre, pour écrire comme ce tire au flanc de Guy Konopnicki, une demi-page, c’est quand même nettement moins sûr…

25 septembre 2007

Prix

Chaque jour, le flot continu d’actualités brûlantes nous apporte son lot sinistre de déceptions moroses et de sourdes désillusions. Hier, c’était les résultas piteux du sport français tant en basket qu’en football qui plombait encore un peu plus notre moral déjà bien bas, mais, hélas, mes amis, il y a dix, cent, mille fois plus grave car, tenez vous bien, c’est à peine croyable, mais on en est désormais assuré, Alain Rémond n’aura pas, cette année, le Prix Goncourt. En effet, la liste de pré-selection vient de paraître et, horreur, le livre (bouleversant, sublime, incroyable, époustouflant, superbe, fantastique) de SAS n’y figure malheureusement pas. Aussitôt, on se sent poindre les larmes et percer, comme Napoléon sous Bonaparte, la colère sous l’amertume. Il faut cependant, je vous l’assure, se raisonner, et se dire que, non, malgré toutes les apparences, cela n’est pas si grave. Par ce que, je vous le demande, qu’est ce que le Prix Goncourt ? Pourquoi tant de prestige pour un prix, certes créé en 1903, mais qui n’a jamais récompensé Rabelais ou Victor Hugo ?Qui se souvient de ses lauréats ? De André Savignon (1912) ? De Henri Barbusse (1916) ? De Marcel Proust (1919) ? Personne. D’ailleurs, la non reconnaissance de SAS dans le classement prouve que cette récompense est indubitablement dilettante et bancale. Tenez, Yasmina Reza n’y est même pas. C’est dire. Il ne faut pas par conséquent s’en faire. Pour le Nobel, les jeux restent ouverts, car assurément, « Les Romans n’intéressent pas les voleurs », le livre (merveilleux, grandiose, excellent, magnifique, génial) d’Alain Rémond le mérite vraiment.

Je ne me risquerais pas à tenter de vous faire, comme Patrick Besson chaque semaine dans Marianne, une critique fine et accérée, avec des références super pointues entre deux vacheries, ni même un résumé qui en dirait soit trop, soit la même chose que la quatrième de couverture. Tout ce que je vous dirais, c’est que sur 180 pages que l’on ne voit pas passer, cela parle
(très bien), entre deux doses d’humour, d’amitié et de passion, de l’état de la littérature et de ce qu’elle a de plus beau sur fond d’enquête quasi poilicière. En plus, le papier provient « dun bois issu de forêt qui adoptent un système d’aménagement durable". Dans la poche, le Nobel, je vous dis.

17 septembre 2007

DVD

On imagine souvent le siège des grandes revues de presse comme de vastes bureaux au sommet d'un gratte-ciel en verre où se pressent de fringants et gominés journalistes avec des noms comme "Ted Levaillant", "Jack Silver" ou "Bob Coeurdacier" qui, entre deux coups de fil d'un correspondant de Singapour dicte, tasse de café à la main, une enquête exclusive sur un dérapage de la CIA tout en négociant une petite mais juste augmentation à un patron débonnaire et fumeur de gros cigare.

Autant dire qu'on est tout de même assez déçu à la vision du DVD d'Ariel Nathan sur les coulisses de "Marianne". On tombe de haut. Les locaux par exemple. Tout au long du film, on se balade à travers les différentes pièces des lieux. Il y fait plutôt sombre d'où un éclairage intempestif à toute heure du jour (cependant, amis écolos, rassurez vous, on voit clairement que Nicolas Domenach utilise des ampoules basse-consommation). Il y fait froid en hiver puisqu'il est apparemment d'usage de porter trois épaisseurs de pulls et il doit y faire chaud l'été vu le nombre de ventilateurs. Passons sur la déco, des photos, c'est original, des unes de "Marianne" ou un étrange portrait de Zidane, avec beaucoup d'étagères débordant de livres et de dossiers et des superbes MacIntosh au fond d'écran bizarroïde.

Question ambiance, c'est plutôt ccol, pas vraiment de pression apparente excessive, sauf les dimanches soirs d'élection où Jean-François Khan/Jack Bauer a très exactement 2h pour pondre un édito sur la victoire de Sarkozy (mon Dieu, mon Dieu). Une atmosphère plutôt détendue donc, sauf, il est vrai dans les conférences de rédaction, qui ressemblent d'ailleurs plus à une séance de vote de motion chez les Verts ou à une réunion de section communiste qu'au congrès bimensuel des experts-comptables du Val de Marne tant c'est houleux et bruyant.

Sinon, on voit comment se déroule la vraie vie d'un journaliste, entre meetings politiques en rase-campagne et tentative insoutenable de corruption politique et de détournement d'éthique journalistique comme cet envoi à Anna Alter d'un tee-shirt "Sexy centrist" par un mystérieux correspondant de l'UDF. Parce que comme j'avais oublié de vous le dire, le documentaire se passe pendanr la campagne présidentielle d'où l'occasion de revoir de très réjouissantes séquences comme ce dialogue avec Hervé Morin ventant les mérites de François Bayrou. On assiste aussi au fascinant processsus d'élaboration d'un journal, du rail (toutes les pages affichées côte à côte sur un tableau devant lequel Laurent Neumann joue nerveusement avec son stylo en le faisant géneralement tomber au bout de quelques minutes et où Maurice Szafran demande tout le temps: "Et ça, c'est prêt, ça? C'est bon, ça? On peut l'envoyer à l'imprimeur? Et machin, il a fini, ça?") à la couverture (Alors ça, en noir, ça en blanc, non pas cette photo, la première, hein, Jean-François, la première? Oui, bon et ça plus à gauche, oui comme ça).

On nous dévoile également les coulisses et le déroulement de la fête des 10 ans de "Marianne". Maurice Szafran nous révèle qu'il a réussi à avoir Cécilia Sarkozy au téléphone alors que, incroyable, il n'était potentiellement acheteur d'aucune centrale thermonucléaire. On reste bouche bée devant le faste des festivités, de la fanfare de clowns étranges vaguement mexicains, à la dame qui lit intégralement "Marianne" à voix haute, de Jean-François Khan faisant son discours sous les projecteurs de la piste ensablée du Cirque d'Hiver ou coupant tant bien que mal un énorme gâteau à la crème, et de Jean-Luc Mélenchon pas content, une fois n'est pas coutume, à Jean-Pierre Chevènement racontant l'anecdote passionante mais malheureusement trop peu connue de la première arrivée d'un ambassadeur soviétique en France en 1924 (!). Il y a même le débriefing le lendemain, de Jean-François Khan qui explique, qu'il avait trouvé les huîtres très bonnes mais que par un atroce concours de circonstances, il s'était trouvé éloigné du buffet de charcuteries , interrompu par les rires d'Alain Rémond. Car le meilleur du film, c'est tout de même cela, les apparitions de SAS; on le voit ainsi, studieux dans des conférences de rédaction, nettoyant ses lunettes et même donnant son avis sur le titre de une sans oublier les deux interviews exclusives sur le cinrisme révolutionnaire et la mort tragique de la souris Ginette. Rien que pour ça, on n'est finalement pas si déçu que cela d'avoir regardé ce DVD. Bob Coeurdacier ou James Mac Field ne remplaceront décidemment pas Guy Konopnocki ou Daniel Bernard...



09 septembre 2007

Chat

Chat

La semaine dernière, emporté par un élan impromptu d’enthousiasme, j’avais promis que je parlerai la semaine suivante du documentaire sorti en DVD sur les coulisses de « Marianne » et de l’incroyable (mais aussi fantastique, exceptionnel, majestueux, splendide, sublime, épatant, formidable, grandiose…) livre de SAS Alain Rémond , « Les Romans n’intéressent pas les voleurs » (par contre, les lecteurs…).

Or, force est de constater que pareillement au premier ministre des Finances venu, je vais être contraint de me renier quelque peu. A ma décharge, si l’on peut toutefois admettre l’existence d’éléments irréfutables pour excuser mon attitude impardonnable, la chronique de SM Alain Rémond de cette semaine m’oblige frontalement à aborder un tout autre sujet. Jugez plutôt.

Cette semaine donc, notre billettiste préféré (remarquez que je dis « notre » d’un ton un peu péremptoire qui pourrait masquer une contre-vérité, cependant j’estime que si Alain Rémond n’est pas votre billettiste préféré, vous êtes autant à votre place qu’un joueur des îles Tonga sur la route d’un « All Blacks » de 2,5m de haut) doit en effet, courrier des lecteurs oblige, répondre à cette toute naturelle question que tout à chacun se pose le matin en se levant et qu’il est tout à fait naturel de formuler à un brillant journaliste compétent, je cite « Pensez vous, demande un de ses lecteurs à Alain Rémond, que les chats existent (au sens –je cite toujours -où Heidegger l’entend, capable de se concevoir comme étant ?), fin de citation ». Je dois dire, monsieur que c’est une très bonne question et laissez moi vous dire qu’on ne sera pas trop de deux avec Son Excellence Alain Rémond pour répondre à votre sympathique et si spontanée interrogation (Dieu merci, je ne reçois pas encore de courrier comme celui-là, et je vous en prie ce n’est pas une raison pour commencer).

Tout d’abord, à ceux qui douteraient de ma légitimité en la question féline, je crois pouvoir affirmer que je suis très compétent dans ce sujet. En effet, comme vous ne le savez sûrement pas, j’ai un chat, dont je tairai le nom pour protéger l’intimité de Patapon. Et sans me vanter, je crois qu’on peut dire que j’ai un chat tout à fait extraordinaire (d’où la légitimité). C’est bien simple, il est hors du commun des autres chats., Toutefois, il est vrai qu’à première vue, mon chat peut sembler normal, voire banal.Le poil gris, l’oeil mi-clos, de vagues rayures, une petite bedaine, une allure de sénateur radical-valoisien pourrait à priori faire croire à la plénitude de sa normalité.Or, pas du tout, et comme je sens que vous êtes de petits coriaces, je crois qu’il vaut mieux vous donner des exemples.

La plupart des chats, d’après ce que j’en sais, ont des loisirs tout à fait aptes à laisser se déverser leur tempérament féroce de prédateur solitaire typiquement félin comme, engager un duel frénétique contre une dangereuse pelote de laine étonnamment vive, tenter d’attraper un canari horripilant ou bien tout simplement partir à la découverte de ce vaste monde un peu inquiétant avec ses dangers de l’inconnu mais prometteur en même temps de félicité à venir. Mon chat, lui, dort. Tout le temps. Entre sa sieste et son coucher nocturne, il dort. Même quand il mange, il semble à tous moments prêts à relâcher, faute de volonté, toute pression musculaire, déjà peu élevée dans ses cervicales et ainsi piquer un petit somme au milieu du bol de ronron pourtant « super-vitaminé ». Ce n’est quand même pas bien gênant, me diriez vous. Quoi en effet de plus sympathique après tout qu’un vieux chat ronronnant au coin du feu. Certes. Mais mon chat ne ronronne pas. Il vrombit. Quand il est content, on vérifie, inquiets, la machine à laver. Et puis et surtout, mon chat dort étrangement. En fait, c’est surtout la façon très particulière qu’il a de choisir ses lieux de repos qui confine au curieux burlesque.

Ainsi, je crois que je puis dire que ma demeure offre un nombre d’endroits douillets et confortables n’attendant que la venue régulière d’un quelconque félin tout à fait conséquent : canapés, lits, fauteuils…Or, mon chat à une passion pour les lieux les plus insolites. Par exemple, il adore le piano qui, avec tout le respect que je dois à cet instrument exceptionnel, fait un matelas très moyen. Mais, par une curieuse habitude il va tout les soirs se coucher là, sur ce meuble si possible en plein milieu de la nuit et en passant avec un soin minutieux sur toutes les touches dudit piano nous offrant la bienheureuse et toujours agréable surprise d’écouter une tentative d’exécution du concerto en ré majeur de Maurice Ravel à trois heures du matin. Quand il ne va pas sur le piano, il se résout à aller sur un lit non occupé. Mais là (mon chat est un non-conformiste) au lieu de se blottir au creux des draps ou sur un coussin, il préfère, devinez quoi, aller sur le traversin à qui il voue une bien étrange fascination. Le problème, c’est que vu sa corpulence, au bout de 5 mn, il glisse petit à petit puis il tombe immanquablement du traversin, se réveillant du coup en sursaut, mais regagne aussitôt son siége, et ce des dizaines de fois en une nuit,avec une conviction dans la répétition obstiné dont ne rougirait pas un poisson rouge. Sinon, il ne trouve rien de mieux que de dormir en plein milieu du salon, là, gisant, patte en l’air sur le carrelage glacé. L’autre jour, pour vous dire, mais je pense qu’à ce stade du raisonnement vous êtes probablement convaincu, il y a avait dans ces yeux blasés de fauve domestique comme un peu d’agacement condescendant en voyant mon indécrottable mauvaise volonté à lui ouvrir, pour qu’il rentre, la fenêtre de la cage d’escalier située à trois mètres du sol et à autant de portée de n’importe quel bras. Et c’est dans ces moments là, cher lecteur curieux aux questions insondables ,que je me demande ce qu’en aurait dit Heidegger…

01 septembre 2007

Rentrée

Rentrée

Après deux semaines de repos au soleil et deux semaines de menus problèmes informatiques (avez vous déjà essayé de travailler sur un ordinateur démarrant au son d’un sympathique vombrissement, genre base de méchant de James Bond en phase d’auto-déstruction ?), revoici, de nouveau audible, l’écho insondable de la rumeur bruyante du philorémondisme éructant*.

Or pour effectuer une rentrée sourire aux lèvres, plusieurs nouvelles tout à fait excellentes viennent comme qui dirait à point nommé.

Premièrement, le Pass Navigo. Souvenez vous, il n’y a pas si longtemps, il était ici fait question, en écho à une de ces incroyables chroniques dont Alain Rémond a le secret, d’un nouveau système électronique de la RATP,destiné à remplacer la carte Orange mais qui, sous couvert de modernité , accélérait un peu plus la mise en place d’un processus de fichage technologique des mouvements des individus. Mais voilà, le vent impétueux de la résistance républicaine et de la révolte citoyenne a fait trembler les soldats pernicieux de l’idéologie liberticide puisque, reculant, terrifiée, devant les assauts philorémonds, la régie parisienne a annoncé qu’elle mettait enfin en vente un nouveau Pass Navigo, qui préservera l’anonymat et par là même, la liberté (contre la modique somme de 5 euros, on va pas chipoter) .

Ensuite, mais vous serez dans les semaines suivantes beaucoup mieux abreuvés d’informations et de commentaires sur ces sujets, comme le proclame fièrement plusieurs publicités dans « Marianne », un DVD sera prochainement en vente avec l’hebdomadaire, un reportage sur les coulisses du journal pendant la campagne présidentielle et où comme on peut le voir ICI, SAS Alain Rémond aura une place de choix (ne prêtez qu’une attention méprisante au pitoyable texte situé en dessous notamment le « sic » de fin de page).

Enfin, qui dit mois de septembre, dit rentrée littéraire, on nous l’a suffisamment répété. Et LE phénomène de la rentrée ce n’est absolument pas « L’aube, le crépuscule, le soir, la nuit, le jour ou l’aube » de Yasmina Reza (regardez plutôt TF1, ça vous coûtera moins cher), mais plutôt « Les Romans n’intéressent pas les voleurs » de SAS Alain Rémond, futur Prix Goncourt dont on n’a pas fini de parler.

Voilà de quoi, je pense, repartir d’un pied énergique et enjoué vers une année riche en joies philorémondes…

*Licence poétique n°458-AB3

30 juillet 2007

Vacances


Vacances

Le récit par Alain Rémond de ses vacances bretonnes dans « Marianne » a soulagé ma conscience de dur travailleur méritant du moindre soupçon de lâche oisiveté et de fainéantise excessive et c’est le cœur léger que je peux vous dire aujourd’hui que moi aussi, je vais prendre quelques jours de congé. Et oui mes amis, hélas, hélas, hélas, hélas, trois fois hélas, vous serez privés pendant quelques temps de la voix bienfaitrice du philorémondisme triomphant (au passage, je note que même l’incorruptible Charles Bremmer, toujours prêt à râler contre les grèves su secteur public est parti lui aussi se mettre au vert, feignasse). Cependant, ne vous inquiétez pas, pour vous faire patienter, bande de petits malins, sentant bien votre esprit taquin de joueur rigolard avide de se divertir pour pas cher en cet été pourri ressurgir, voilà pour vous un ô combien amusant petit exercice ludique. Il s’agit de deviner (hi !hi !) où se trouve mon lieu de villégiature (vous saisissez le côté follement trépidant de la chose) à l’aide, qu’est ce qu’on se marre, de deux indices bienvenus, je le sens : l’étrange photo ci-dessus ainsi que cette phrase mystérieuse digne du Père Fouras « Entre Pétrarque, Begnini et Machiavel » (ha !ha ! c’est quand même autre chose que la Carte aux Trésors ).

Pour tous les petits futés qui trouveraient la solution, ce qui je dois dire me stupéfierais fortement , ils seront, les petits veinard, gratifiés en plus de mes plus sincères félicitations et de ma franche admiration de, c’est à peine croyable 200 000€ * ! A bientôt et bonnes vacances !

*Après tirage au sort. Le ou les éventuels gagnants après avoir fait valoir leur droit peuvent en effet participer à un tirage au sort (le coût du billet est environ de 199 999€ l’unité). Une fois acquis, le ou les billets ne sont ni repris ni échangés. Le tirage au sort aura lieu le 31 Janvier 2016 en présence de Me Lefonthin, huissier de justice aux îles Caïman. Le bienheureux gagnant remportera la somme de 200 000€, une fois déduits de celle-ci les frais d’huissier (montant non communiqué). Bonne chance.

23 juillet 2007

Téléphone

Téléphone

Après Nicolas Sarkozy, dont les humeurs matinales nous sont racontées cette semaine par Alain Rémond dans « Marianne », c’est François Fillon et son réveil de faire l’objet d’une enquête exclusive. Un document exceptionnel de nos équipes d’investigation reproduit ci-joint :

« Il est tôt. 6h du matin. A l’Hôtel Matignon, le Premier Ministre vient de se réveiller. Son épouse, Pénélope, elle, dort encore. Le silence qui règne jusqu’alors est troublée soudain par le bruit familier du téléphone. François sursaute. Son sourcil (celui du milieu) se lève. Une lueur s’allume dans son œil. Il n’ose y croire. Il décroche. Fausse alerte. C’est Philippe Douste-Blazy. Il dit qu’il veut postuler pour une place d’attaché parlementaire. Non, lui répond poliment Fillon. Il raccroche. Le Premier Ministre est déçu. Il s’ « Zut », se dit-il « j’aurais du inviter Doute à faire un scrabble jeudi. Tant pis, je vais devoir jouer avec Devedjian. ». Dans la chambre, l’agitation retombe. L’ennui revient. « Tiens, si j’allais regardé l’enregistrement de Thalassa de vendredi », se dit-il.Heureusement, le téléphone sonne. Tout excité, il décroche. C’est Guéant « Allô ? Ah c’est vous Claude. Bonjour.-Oui, salut, machin. Dis donc, tu serais gentil, tu m’apporterais un petit café.-Co…co…comment ?-Ben je sais pas moi, un déca ? - Quoi ? Mais vous avez vu l’heure, Claude ?-Oui, c’est vrai que c’est un peu tôt pour un café - Non, mais c'est-à-dire que je ne suis pas à l’Elysée, là - Ah, bon très bien. Je patienterai. Ben en passant, tu me prendras trois croissants, hin ? Merci - Bien, bien, Claude, je fais au plus vite- C’est ça, à plus ». « Non mais quel culot, quand même ce Guéant » pensa tout-haut Fillon. Pas le temps de philosopher, c’est encore le téléphone. « Quoi ? t’en veux quatre de croissants !explose le premier ministre. Ah, c’est vous Philippe. Non, pas de poste de médecin traitant à l’Elysée. Désolé. Oui. Soyez digne. Regardez Lellouche. Oui. Ca vous dit un Scrabble jeudi ? Non ? Ah. « Les experts ». Je vois. Bien. A bientôt. ». Quoi, encore le téléphone, on se croirait au PS, dis donc. « Allô ? Han ! Bon, bon, bonjour Monsieur le Président. Oui, les croissants arrivent, monsieur le président. Comment ? Oui. Attendez, je vais lui demander… ». « Pénélope ! » »Réveille-toi ». « J’ai le président en ligne ! Oui, le gars de la télé. Oui. Il demande si, grâce à tes origines anglaises, tu n’aurais pas déjà lu le dernier Harry Potter. Il veut s’en servir pour faire pression sur Robert Hue pour qu’il entre à la commission parlementaire sur le Tour de France. Non ? Bon tant pis. »-« Allô, Monsieur le Président. Et non, Monsieur le Président. Oui. Peut-être faudrait-il demander à Gordon Brown. Oui. Merci, monsieur le président. A tout de suite monsieur le président. »-« Oui, Philippe. Quoi ? Un emploi de jardinier…euh, je me renseignerais. Oui, à bientôt »-« Allô. Ben, c’est la journée, dis-donc. Oui ? Ah c’est vous Rachida Dati. Quoi encore un ? Pfft. Pourquoi est-il démissionné celui-là ? Hum, hum. Bien. Pour le remplacer ? Moi ? Ah, ah. Mais j’ai un métier quand même. Premier Ministre, vous vous souvenez ? Par contre, je crois que Philippe Douste-Blazy…Ah excusez moi. Un double appel. »-« Ah, c’est vous, Claude. Un quatrième croissant. OK. A tout de suite. »-Quoi encore !-« Allô ! Tata Yvonne ? Oui. Oublier ton anniversaire ? Non ? Attends, excuse moi.-« Allo ! La boucherie Sanzot ? Non, je regrette. Ah, ah très drôle, Jean-Pierre. Oui mais vous êtes co-président de l’UMP, quand même. Comment ça, justement ? Ah. 4 croissants et un pain au chocolat ? Très bien. A tout de suite. »-« Allô Tata ? Non, patiente un peu. »-« Rachida ? Comment ça. Très bien…un beignet aux pommes. C’est noté. »-« Allô ? Non, il n’y a pas de Sarah Croche, ici. Oui ? très drôle Jean-Pierre. Oui. A tout à l’heure. Comment ? Ca raccroche ? Oui, très fin, Jean-Pierre. »-« Ah, oui, Tata ;a bientôt donc , embrasse bien fort Titine. Comment ça Nicolas Sarkozy. Oh, pardon monsieur le président.Non, je n’ai pas enregistré « Mystères ». Non. Par contre, j’ai « Thalassa ». Très bien. Un dîner avec Alain Krivine. Parfait. Je m’occupe du traiteur. J’achète les croissants et j’arrive. Mais non. Pas du tout. Vous n’aurez qu’à faire 10mn de footing en plus. C’est cela »-« A tout de suite donc. Ah ? Tata. Non je le disais à Sarkozy. Oui, au revoir Tata »-« Oui, donc jeudi, 20h, monsieur le président ?Philippe ? Oui vous me l’avez dit que vous ne pouvez pas jeudi. Très bien. Je disais cela à Sarkozy. Non, Philippe je ne lui demanderai pas si il a poste de garde républicain »-« Comment ? Sarah Pelle ? Ah, ah , ah. Très bon, Jean-Pierre. Oui, faut me laisser maintenant. »-« Bon ça suffit maintenant Jean-Pierre !Rachida Dati ? Comment ? Votre chauffeur a démissionné ? Prêter ma voiture ? C'est-à-dire que c’est un peu délicat…Allô ? Rachida ? Rachida ? »-« Oui ? Allo ? Qui ? Arlette Laguiller ? Vous aussi ? Comment ? Un pain au chocolat ? Très bien. On va bien s’amuser tout à l’heure. Non, je dis, on va se régaler. Oui. Au revoir »-Allô ? Monsieur le président ? Oui. J’arrive. Comment ? Vous n’en pouvez plus. Le stress, la fatigue. Oui, c’est terrible. Comment. Vous dîtes que j’ai de la chance d’avoir un job aussi tranquille. Oui, vous avez bien raison… »

08 juillet 2007

Un peu d'Histoire

Un peu d’Histoire

Décidemment, les temps sont durs. Après la liberté d’expression c’est Son Altesse Sérénissime Alain Rémond que l’on veut assassiner, comme il le raconte cette semaine dans « Marianne ». Qui conduisait le scooter qui, grillant un feu rouge manqua de peu les pieds du génial chroniqueur alors que celui-ci allait de son pas leste et gracile traverser le boulevard de Magenta, sur le passage pour piétons ? Qui se cachait sous le casque de l’étrange policier à la poursuite du scooter et qui lui aussi, faillit foncer dans le fleuron du journalisme français ? Un marchand de cintres ? Un professeur de textique ? Un militant UMP ? Nos services en tous cas, mènent l’enquête.

Cette triste double tentative de meurtre nous amène tout naturellement et par un mouvement de la pensée brillant à un sujet qui lui est fortement lié. En effet comme vous le savez peut-être, en ce mois de juillet 2007, nous commémorons le 93eme anniversaire de l’assassinat de Jean Jaurès, le père du socialisme français, ce qui vous vous en rendez maintenant compte, n’a que très peu de rapport avec le paragraphe précédent, trompés que vous avez été par la périlleuse transition entre les deux. Or, disais-je, pour commémorer, il vaut mieux savoir de quoi on parle. Ainsi mes amis, aujourd’hui, en ce bel été, un peu d’Histoire ne nous fera pas de mal. Sortez vos cahiers et vos stylos, notez, en bleu, s’il vous plaît, Berthin, retournez à votre place immédiatement, je ne veux rien savoir, sinon c’est l’heure de colle.

Il est 8h15 quand Jean Jaurès, flâne dans l’aéroport d’Orly. En forme après ses vacances à l’Ile Maurice, le porte-parole du monde ouvrier appelle un taxi pour regagner Paris par l’A6, s’installe sur la banquette et commence à feuilleter « Points de Vue-Images du Monde ». Il descend Rue Montmartre, puis l’appétit venant, s’installe au Café du Croissant. Tout en savourant quelques viennoiseries il engage la conversation avec Monsieur Rastowkilof, dit « Lulu », le patron des lieux, parle avec lui de choses et d’autres, de l’été pourri, du prix du tabac, de la famille, de politique, des résultats décevants du PSG. Jean Jaurès, pour « se délasser », demande alors à Lulu s’il peut prendre un bain, le Café du Croissant faisant également un hôtel convenable. Peu de temps après, il s’installe dans la baignoire et continue sa lecture passionnante, quand soudain, il voit avec stupéfaction surgir dans la pièce son fils, Louis-Léopold. « Que fais-tu là ? » lui demande Jean. Mais celui-ci n’a pas le temps de répondre car à l’instant, Charlotte Corday vient de sortir de sa cachette où elle se terrait et se précipite à présent sur Jaurès père et le poignarde en plein cœur. « Tu quoque mi fili ? » s’exclame l’ancien député du Tarn, ce à quoi son fils lui répond, pris de remord : « Père gardez vous à gauche, père gardez vous à droite ! ». Mais trop tard, Ravaillac s’extirpe de l’ombre et plante son couteau à l’endroit susmentionné, puis en s’adressant à Corday : « Madame, vous voyez que vous n’avez pas le monopole du cœur ! ». « Pâturages et labourages sont les deux mamelles de la France » lui répond Charlotte. Alors, dans l’obscurité de cette très vieille salle de bains au murs de roche quasi-moisis, Jean Jaurès, mourrant, rassemble ses ultimes forces et dans un dernier souffle susurre : « Du haut de ces pierres humides, quarante siècles vous contemplent. Ah liberté ! Que de crimes commis en ton nom…euh…. Ich beine ein… »Trop tard, le fondateur de l’Humanité s’est éteint, son corps vacille et glisse sur le côté, tachant irrémédiablement la tête du Prince Honoré de Westphalie, souriant sur la couverture du magazine ouvert d’une sombre goutte de sang. Lee Harvey Oswald, jusque là en retrait, s’approche alors de la dépouille du grand homme, le contemple quelques instants puis, remarquant un léger détail, déclame gravement un « Il me semble qu’il est plus grand mort que vivant. ».

Et oui, mes chers amis, c’est ainsi que mourut Jean Jaurès le 31 Juillet 1914, dans des circonstances encore trop mal connues. La suite de cet évènement est quelque peu plus joyeuse, puisque les coupables ont tous été retrouvés, suite à l’enquête menée de main de maître par le commissaire Vidocq et qu’ils ont été justement incarcérés au château d’If, à Sainte-Hélène.

Prions pour que l’Histoire ne soit pas qu’un éternel recommencement et que de tels assassinats ne se perpétuent plus de nos jours…