24 février 2008

Télévision

Nicolas Sarkozy va s'inspirer de la télé des années 60 pour réformer l'audio-visuel public. C'est l'incroyable pari que fait Alain Rémond cette semaine dans sa chronique de Marianne, pari mis en relief par une plongée subtilement narrée dans l'intimité présidentielle. Ce qui donne un chef de l'état ordonnant à Henri Guaino de remettre au goût du jour « Thierry la Fronde » ou « Les Rois Maudits », tout en cherchant à joindre le ministre Alain Peyreffite pour lui parler de la re-progammation d' « Intervilles ». Cruelle désillusion pour le président quand il apprend que Guy Lux est mort. A quoi, cela tient, quand même, une réforme de l'audio-visuel public.


Cependant, je n'ai pas peur de dire (je suis quand même vachement courageux) que le Président se tromperait en voulant exhumer les figures de l'ORTF. Non, on pourrait utiliser des talents actuels inemployés. Tenez, au hasard, un journaliste talentueux. Vous avez deviné? Non, pas Jean-Michel Apathie. Oui, amis lecteurs, vous avez trouvé, pourquoi pas Alain Rémond pour ré-hausser le niveau du service public?


Mais où, me direz vous? Un peu partout, vous répondrai-je, avec le sourire, car en plus d'être courageux, je suis poli. Au 20h, par exemple. Je vois ça d'ici : « Madame, monsieur, bonsoir, dans l'actualité de ce jeudi 28 Avril, nouvelle agression de cintres, cette fois sur une riveraine de Montargis, sur place, nos envoyés spéciaux... ». Et puis, à « C'est pas sorcier ». C'est vrai, les deux rigolos sont assez sympathiques, mais sont-ils rééllement aussi compétents pour expliquer comment fonctionne une centrale thermo-nucléaire qu'Alain Rémond? Bien évidemment, dans le rôle du deuxième comparse qui va sur le terrain, Guy Konopnicki serait parfait, au beau milieu de la forêt amazonienne. La pédagogie mérite tous les sacrifices. Dans un autre genre, Alain Rémond serait également très bien en présentateur météo: « Et il ne pleuvra pas du tout sur la Bretagne, hin, parce qu'il ne pleut pratiquement jamais en Bretagne, contrairement à ces clichés indignes qui... ».


Sinon, Alain Rémond remplacerait avantageusement Joël Robluchon dans « Bon apétit bien sûr », où il nous apprendrait (presque) comment ouvrir des huîtres sans perdre un bras ou nous dévoilerait sa recette exclusive du kouign-amann de son enfance. Je le verrais très bien aussi à la place de Jean-Luc Delarue. Un plateau d'invités aux témoignages bouleversants, avec des sujets comme « J'ai un conflit relationnel avec trois cintres de ma penderie, que faire? » ou « Une taupe a sauvagement éliminé mon parterre de bégonias, peut-on éviter que cela se reproduise? ».


Tout bien réflechi, je crois que le plus simple, ça serait de nommer Alain Rémond ministre de la Culture à la faveur du prochain remaniment. Alors, vivement le 17 Mars!

17 février 2008

Resto

Alain Rémond, dans sa chronique hebdomadaire de « Marianne » nous laisse de précieux indices quant au déroulement de sa vie passionnante de star de la presse française et internationale. Oui les amis, comment peut donc bien se passer l'existence, quand tu es Alain Rémond? C'est la bouleversante question qui déterminait, je le sens, votre raison d'être et que nous allons tenter de résoudre aujourd'hui.


Alors, pour commencer, quand tu es Alain Rémond, tu bouscules régulièrement les règles figées de l'orthographe française en de géniales trouvailles dont l'Académie Française prend note, par exemple, tu écris à la 7eme ligne de ta chronique « super sympa » tout attaché. « Oh, lalala, vous jouez à Maître Cappello, maintenant, me direz-vous, ce n'est sûrement qu'une banale erreur typographique pour laquelle Alain Rémond n'y est probablement pour rien, et c'est très mesquin de votre part de relevez ça. Oui c'est très décevant, on s'attendait quand même à mieux», ce en quoi vous avez totalement raison. Des fois, je me demande ce que je ferais sans vous.


Où en étais-je? Oui, quand tu es Alain Rémond, et bien, le midi, quand tu as fini ta demi-journée de travail, tu ne rentres pas chez toi manger. Tu vas au restaurant. Donc on peut en déduire que a) un journaliste de « Marianne » a les moyens de manger tous les jours au restaurant b) Alain Rémond habite loin de son lieu de travail c) plus vraisemblable: qu'il a des collègues « supersympas » ce qui l'incite à déjeuner avec eux d) que si ça continue on trouvera bientôt « Le Guide Alain Rémond des restos de l'Est parisien ».


Ensuite quand tu es Alain Rémond, tu mènes des enquêtes d'investigation hyper poussées pour voir, si oui ou non, ce resto de la Rue Beaurepaire qui vient de passer par un « changement de propriétaire », il est pas mal ou totalement affreux. Et oui, être un journaliste d'investigation doit te pousser à faire n'importe quel sacrifice.


Sinon, quand tu es Alain Rémond et que tu as quitté tes charmants petits bistrots où tu as tes habitudes et où tu es volontiers casanier, tu remarques avec une lueur de désapprobation que le patron de ta nouvelle cantine met du Dalida en fond sonore et te place sur la banquette qui est visible de la rue, pour attirer les clients. Quand tu es Alain Rémond, tu as perdu toutes illusions sur les patrons de restos et le genre humain en général.


Et puis quand tu es Alain Rémond et que tu vas au resto avec deux copains, tu prends trois harengs pommes à l'huile en entrée et deux foies de veau et un confit de canard, avec, c'est tellement mieux, des pommes sautées. Oui, quand tu es Alain Rémond, tu vis dangereusement, tu t'en fous de ton cholestérol et de ton bilan cardio-vasculaire, tu n'en as que faire des cinq fruits et légumes par jour, et tu manges lourd et gras, comme les messages du ministère de la santé te le déconseillent sévèrement, mais Alain Rémond est un rebelle.( Cependant, un homme comme Alain Rémond peut-il vraiment avoir du cholestérol comme n'importe quel autre mortel? J'en doute.)


Enfin, quand tu es Alain Rémond, tu n'hésites pas à aller dans un établissement en difficulté, à le redresser, à l'aider à le faire entrer dans les champs fertiles de la prospérité rayonnante. Tu viens en secours à ces artisans culinaires, au nom des valeurs immarcescibles de liberté d' entreprendre et d'audace économique. En un mot, quand tu es Alain Rémond, tu fais vivre le petit commerce. Et rien que pour ça, tu es un type bien.

10 février 2008

Mails

Cette semaine, dans "Marianne ", Alain Rémond nous entretient de deux mails qu'il a reçu, le premier indiquant comment " dominer ses émotions par des excercices ludiques", le second n'étant qu'un sombre galimatias d'obscurs termes informatiques comme "répartiteur de charge applicatif" et "ferme" (je tenais bêtement le mot "ferme" pour un des mots les plus limpides et les plus sympas du dictionnaire, associé dans mon esprit à tout un tas de chouettes trucs, en réalité, le scélérat, il peut vouloir dire d'autres choses bien plus mystérieuses), le tout traité évidemment avec le brio habituel, ce que je précise uniquement pour le rythme de ma phrase.

Ceci intervient quelques semaines après une chronique sur un mail traitant du "speed networking", et d'autres encore, au sujet, elles aussi, de mails étranges. D'où quelques interrogations et réfelexions que l'on peut en tirer:

1)Alain Rémond ne varie pas beaucoup ses sources d'inspiration, et a tendance à faire une chronique sur absolument tout ce qui lui tombe sur la main, notamment ses mails. Et bien c'est une remarque très désobligeante que, voyez vous, je ne me serais jamais permise, c'est vous qui l'avez dite, d'abord.

2) On a l'air de se méprendre tout à fait sur la personnalité d' Alain Rémond pour lui envoyer des mails pareils. Apparemment, il passe pour un chef d'entreprise cardiaque et super doué en informatique.

3) Alain Rémond est vraiment une homme très ouvert, pour prendre le temps de lire des messages comme ça. Remarquez, un chroniqueur à l'affut du moindre sujet de chronique se doit de scruter sa boîte aux lettres électroniques, la preuve.

4) Les relations homme-cintres doivent aller mieux, vu qu'Alain Rémond ne leur consacre plus ses chroniques.

5) Pour en revenir aux mails, les gens qui les envoient espèrent-ils vraiment une réponse d'Alain Rémond du genre: "Désolé mais dans ma ferme, le répartiteur de charges applicatifs garantit déjà la haute disponibilité des serveurs à la criticité performante."

6) Si, la semaine prochaine, Alain Rémond reçoit un nouveau mail du style de ceux déjà tournés en dérision, pourra-t-on en conclure que la lecture de "Marianne" n'est pas très courante dans le milieu des services informatiques?

7) Y a-t-il réélement des gens intéressés par ce genre de mails? Si vous êtes dans ce cas, ne culpabilisez pas, contactez une assistance psychologique spécialisée.

8) Si Alain Rémond reçoit des mails, on peut légitimement en déduire qu'il possède un ordinateur en parfait état de marche, avec une connexion internet fonctionnant à merveille. Cette découverte ne vient elle pas réduire en cendres les affreuses insinuations d'incompétences informatiques d'Alain Rémond, formulées par quelques malveillants?

9) L'émetteur de ces mails ne serait il pas Nicolas Sarkozy? Et oui, pendant que Alain Rémond ne parle plus des cintres mais de ses mails, silence aussi sur les agissements autrefois ridiculisés du président français...D'où ce vaste stratagème mis en place par le chef de l'état pour détourner l'attention du chroniqueur sarcastique (Il paraît qu'il a fait pareil avec des SMS pour le "Nouvel Observateur". Bizarre, bizarre.)

10) C'est très bien de se gausser des mails que reçoit Alain Rémond mais ne viens-je pas de m'en servir honteusement pour en faire l'essence de ma chronique? Ces pratiques schizophrènes sont elles bien raisonnables?

11) Vu que je suis à cours d'idées, ne vaudrait-il pas mieux que je me taise avant de dire d'autres choses moins pertinentes.? Mais, écoutez, puisque c'est vous qui le dîtes, les amis, à la semaine prochaine, alors!

02 février 2008

Cheval

Pascal Meunier de Nantes (44) écrit cette semaine à « Marianne » en ces tes termes: « J'adore Alain Rémond[...], si il parlait des chevaux, j'irais au PMU », courrier à ne toutefois pas confondre avec celui, assez similaire, sur la même page, de Philippe Boniface de Dijon (31): « J'adore Maurice Szafran, [..], si il soutenait le président, j'irais à l'UMP. »


Et bien on peut dire que Pascal Meunier de Nantes (44) nous ouvre un horizon de possibiltés surprenantes, si tant est, mais j'en doute, que l'on puisse sérieusement et sans se blesser, « ouvrir un horizon », mais ça doit être une image poétique. En effet, bien que cette éventualité (un brusque départ d'Alain Rémond pour « Paris-Turf » ou « L'hebdo du cheval » ) ne soit vraisemblablement plausible-Alain Rémond spécialiste hippique, et puis quoi encore, critique de cinéma, peut-être?- c'est à n'en pas douter une éventualité tout à fait intéressante. Oui, mes amis, imaginons un instant un monde fantastique, où, si l'on ouvrait un magazine dédié aux turfistes, on pourrait peut-être lire ceci:



« Les Meilleurs chances du jour, par Alain Rémond*.

Les meilleurs chances du jour sont, comme on dit, à chercher dans la 5eme, à Vincennes( A propos, avez vous déjà pris le RER jusqu'à Vincennes? Moi, oui. Grâce à mon Pass Navigo. Dans la station de métro, y a une publicité étrange. Qui intrigue les gens curieux. Et moi, voyez-vous je suis curieux. Terriblement. Mais, me direz vous, que vient faire le métro dans cet article? Vous avez raison,je m'égare.) Bref, les meilleurs chances du jour. Qui sont donc à Vincennes. Je voudrais pas paraître tatillon mais le concept de meilleurs chances, qui, comme mues par un instinct animal, se retrouverait toutes, là, comme ça, dans la même ville, au même instant moi franchement ça me laisse songeur. C'est comme la textique. Avouez que ce sont de drôles de concept. Mais, que disais-je donc? Oui, les meilleurs chances du jour, qui sont, quelque chose me dit que vous aviez un pressentiment, à Auteuil. Donc, dans la cinquième, pour le quinté, dans l'ordre: l'As « Lady First », qui s'était illustrée, on s'en souvient, au Grand Prix d'Amérique (j'étais arrivé en retard, à ce fameux grand prix. Pourquoi? Devinez: un gros problème de cintres. Très gros.Mais je sens que ce n'est pas le moment de l'aborder.). Bon, le quinté. Alors, l'as, le numéro 3, « Sophie d'Anjou »-ah! L'Anjou. J'y étais allé une fois, en train, un truc incroyable. Décidément, j'ai une forte tendance à parler de moi. On dirait Ségolène Royal chez Drucker. Vous l'avez vue? Oups! Je recommence- Alors le quinté, l'As, le numéro 3, le numéro 5 (c'est marrant c'est tous les chiffres impairs. Il y a des hasards, des fois. Tenez, hier, j'étais dans la file d'attente du cinoche quand...zut, je me laisse encore aller.)Bon, je récapitule (j'aime bien récapituler). Dans les courses, à Vincennes, ça donne dans l'ordre, l'As,le 3, le 5 et le 6.

C'est bon? C'est noté? C'était légèrement laborieux, vous me direz. Mais, bon, il faut dire que ces temps-ci, je suis un peu troublé. Chamboulé, voyez. Rapport à mon chat. Vous ne connaissez pas sa dernière? Et bien...pffft, voilà, c'est reparti. Je ne m'arrête jamais. Comme Musardin de Villebois, dans le tiercé à Auteuil. Mais je crois qu'il vaut mieux qu'on en parle demain... »


*Certaines personnes s'étonneront qu'Alain Rémond, quand il écrit dans des journaux hippiques, comme plus haut, fasse des fautes de syntaxe, voire d'orthographe, qu'il ait un style assez plat, n'ayant rien à voir avec celui d'ordinaire, et moins d'humour que d'habitude, je leur dirai d'être indulgent...