17 février 2008

Resto

Alain Rémond, dans sa chronique hebdomadaire de « Marianne » nous laisse de précieux indices quant au déroulement de sa vie passionnante de star de la presse française et internationale. Oui les amis, comment peut donc bien se passer l'existence, quand tu es Alain Rémond? C'est la bouleversante question qui déterminait, je le sens, votre raison d'être et que nous allons tenter de résoudre aujourd'hui.


Alors, pour commencer, quand tu es Alain Rémond, tu bouscules régulièrement les règles figées de l'orthographe française en de géniales trouvailles dont l'Académie Française prend note, par exemple, tu écris à la 7eme ligne de ta chronique « super sympa » tout attaché. « Oh, lalala, vous jouez à Maître Cappello, maintenant, me direz-vous, ce n'est sûrement qu'une banale erreur typographique pour laquelle Alain Rémond n'y est probablement pour rien, et c'est très mesquin de votre part de relevez ça. Oui c'est très décevant, on s'attendait quand même à mieux», ce en quoi vous avez totalement raison. Des fois, je me demande ce que je ferais sans vous.


Où en étais-je? Oui, quand tu es Alain Rémond, et bien, le midi, quand tu as fini ta demi-journée de travail, tu ne rentres pas chez toi manger. Tu vas au restaurant. Donc on peut en déduire que a) un journaliste de « Marianne » a les moyens de manger tous les jours au restaurant b) Alain Rémond habite loin de son lieu de travail c) plus vraisemblable: qu'il a des collègues « supersympas » ce qui l'incite à déjeuner avec eux d) que si ça continue on trouvera bientôt « Le Guide Alain Rémond des restos de l'Est parisien ».


Ensuite quand tu es Alain Rémond, tu mènes des enquêtes d'investigation hyper poussées pour voir, si oui ou non, ce resto de la Rue Beaurepaire qui vient de passer par un « changement de propriétaire », il est pas mal ou totalement affreux. Et oui, être un journaliste d'investigation doit te pousser à faire n'importe quel sacrifice.


Sinon, quand tu es Alain Rémond et que tu as quitté tes charmants petits bistrots où tu as tes habitudes et où tu es volontiers casanier, tu remarques avec une lueur de désapprobation que le patron de ta nouvelle cantine met du Dalida en fond sonore et te place sur la banquette qui est visible de la rue, pour attirer les clients. Quand tu es Alain Rémond, tu as perdu toutes illusions sur les patrons de restos et le genre humain en général.


Et puis quand tu es Alain Rémond et que tu vas au resto avec deux copains, tu prends trois harengs pommes à l'huile en entrée et deux foies de veau et un confit de canard, avec, c'est tellement mieux, des pommes sautées. Oui, quand tu es Alain Rémond, tu vis dangereusement, tu t'en fous de ton cholestérol et de ton bilan cardio-vasculaire, tu n'en as que faire des cinq fruits et légumes par jour, et tu manges lourd et gras, comme les messages du ministère de la santé te le déconseillent sévèrement, mais Alain Rémond est un rebelle.( Cependant, un homme comme Alain Rémond peut-il vraiment avoir du cholestérol comme n'importe quel autre mortel? J'en doute.)


Enfin, quand tu es Alain Rémond, tu n'hésites pas à aller dans un établissement en difficulté, à le redresser, à l'aider à le faire entrer dans les champs fertiles de la prospérité rayonnante. Tu viens en secours à ces artisans culinaires, au nom des valeurs immarcescibles de liberté d' entreprendre et d'audace économique. En un mot, quand tu es Alain Rémond, tu fais vivre le petit commerce. Et rien que pour ça, tu es un type bien.

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