30 juillet 2007

Vacances


Vacances

Le récit par Alain Rémond de ses vacances bretonnes dans « Marianne » a soulagé ma conscience de dur travailleur méritant du moindre soupçon de lâche oisiveté et de fainéantise excessive et c’est le cœur léger que je peux vous dire aujourd’hui que moi aussi, je vais prendre quelques jours de congé. Et oui mes amis, hélas, hélas, hélas, hélas, trois fois hélas, vous serez privés pendant quelques temps de la voix bienfaitrice du philorémondisme triomphant (au passage, je note que même l’incorruptible Charles Bremmer, toujours prêt à râler contre les grèves su secteur public est parti lui aussi se mettre au vert, feignasse). Cependant, ne vous inquiétez pas, pour vous faire patienter, bande de petits malins, sentant bien votre esprit taquin de joueur rigolard avide de se divertir pour pas cher en cet été pourri ressurgir, voilà pour vous un ô combien amusant petit exercice ludique. Il s’agit de deviner (hi !hi !) où se trouve mon lieu de villégiature (vous saisissez le côté follement trépidant de la chose) à l’aide, qu’est ce qu’on se marre, de deux indices bienvenus, je le sens : l’étrange photo ci-dessus ainsi que cette phrase mystérieuse digne du Père Fouras « Entre Pétrarque, Begnini et Machiavel » (ha !ha ! c’est quand même autre chose que la Carte aux Trésors ).

Pour tous les petits futés qui trouveraient la solution, ce qui je dois dire me stupéfierais fortement , ils seront, les petits veinard, gratifiés en plus de mes plus sincères félicitations et de ma franche admiration de, c’est à peine croyable 200 000€ * ! A bientôt et bonnes vacances !

*Après tirage au sort. Le ou les éventuels gagnants après avoir fait valoir leur droit peuvent en effet participer à un tirage au sort (le coût du billet est environ de 199 999€ l’unité). Une fois acquis, le ou les billets ne sont ni repris ni échangés. Le tirage au sort aura lieu le 31 Janvier 2016 en présence de Me Lefonthin, huissier de justice aux îles Caïman. Le bienheureux gagnant remportera la somme de 200 000€, une fois déduits de celle-ci les frais d’huissier (montant non communiqué). Bonne chance.

23 juillet 2007

Téléphone

Téléphone

Après Nicolas Sarkozy, dont les humeurs matinales nous sont racontées cette semaine par Alain Rémond dans « Marianne », c’est François Fillon et son réveil de faire l’objet d’une enquête exclusive. Un document exceptionnel de nos équipes d’investigation reproduit ci-joint :

« Il est tôt. 6h du matin. A l’Hôtel Matignon, le Premier Ministre vient de se réveiller. Son épouse, Pénélope, elle, dort encore. Le silence qui règne jusqu’alors est troublée soudain par le bruit familier du téléphone. François sursaute. Son sourcil (celui du milieu) se lève. Une lueur s’allume dans son œil. Il n’ose y croire. Il décroche. Fausse alerte. C’est Philippe Douste-Blazy. Il dit qu’il veut postuler pour une place d’attaché parlementaire. Non, lui répond poliment Fillon. Il raccroche. Le Premier Ministre est déçu. Il s’ « Zut », se dit-il « j’aurais du inviter Doute à faire un scrabble jeudi. Tant pis, je vais devoir jouer avec Devedjian. ». Dans la chambre, l’agitation retombe. L’ennui revient. « Tiens, si j’allais regardé l’enregistrement de Thalassa de vendredi », se dit-il.Heureusement, le téléphone sonne. Tout excité, il décroche. C’est Guéant « Allô ? Ah c’est vous Claude. Bonjour.-Oui, salut, machin. Dis donc, tu serais gentil, tu m’apporterais un petit café.-Co…co…comment ?-Ben je sais pas moi, un déca ? - Quoi ? Mais vous avez vu l’heure, Claude ?-Oui, c’est vrai que c’est un peu tôt pour un café - Non, mais c'est-à-dire que je ne suis pas à l’Elysée, là - Ah, bon très bien. Je patienterai. Ben en passant, tu me prendras trois croissants, hin ? Merci - Bien, bien, Claude, je fais au plus vite- C’est ça, à plus ». « Non mais quel culot, quand même ce Guéant » pensa tout-haut Fillon. Pas le temps de philosopher, c’est encore le téléphone. « Quoi ? t’en veux quatre de croissants !explose le premier ministre. Ah, c’est vous Philippe. Non, pas de poste de médecin traitant à l’Elysée. Désolé. Oui. Soyez digne. Regardez Lellouche. Oui. Ca vous dit un Scrabble jeudi ? Non ? Ah. « Les experts ». Je vois. Bien. A bientôt. ». Quoi, encore le téléphone, on se croirait au PS, dis donc. « Allô ? Han ! Bon, bon, bonjour Monsieur le Président. Oui, les croissants arrivent, monsieur le président. Comment ? Oui. Attendez, je vais lui demander… ». « Pénélope ! » »Réveille-toi ». « J’ai le président en ligne ! Oui, le gars de la télé. Oui. Il demande si, grâce à tes origines anglaises, tu n’aurais pas déjà lu le dernier Harry Potter. Il veut s’en servir pour faire pression sur Robert Hue pour qu’il entre à la commission parlementaire sur le Tour de France. Non ? Bon tant pis. »-« Allô, Monsieur le Président. Et non, Monsieur le Président. Oui. Peut-être faudrait-il demander à Gordon Brown. Oui. Merci, monsieur le président. A tout de suite monsieur le président. »-« Oui, Philippe. Quoi ? Un emploi de jardinier…euh, je me renseignerais. Oui, à bientôt »-« Allô. Ben, c’est la journée, dis-donc. Oui ? Ah c’est vous Rachida Dati. Quoi encore un ? Pfft. Pourquoi est-il démissionné celui-là ? Hum, hum. Bien. Pour le remplacer ? Moi ? Ah, ah. Mais j’ai un métier quand même. Premier Ministre, vous vous souvenez ? Par contre, je crois que Philippe Douste-Blazy…Ah excusez moi. Un double appel. »-« Ah, c’est vous, Claude. Un quatrième croissant. OK. A tout de suite. »-Quoi encore !-« Allô ! Tata Yvonne ? Oui. Oublier ton anniversaire ? Non ? Attends, excuse moi.-« Allo ! La boucherie Sanzot ? Non, je regrette. Ah, ah très drôle, Jean-Pierre. Oui mais vous êtes co-président de l’UMP, quand même. Comment ça, justement ? Ah. 4 croissants et un pain au chocolat ? Très bien. A tout de suite. »-« Allô Tata ? Non, patiente un peu. »-« Rachida ? Comment ça. Très bien…un beignet aux pommes. C’est noté. »-« Allô ? Non, il n’y a pas de Sarah Croche, ici. Oui ? très drôle Jean-Pierre. Oui. A tout à l’heure. Comment ? Ca raccroche ? Oui, très fin, Jean-Pierre. »-« Ah, oui, Tata ;a bientôt donc , embrasse bien fort Titine. Comment ça Nicolas Sarkozy. Oh, pardon monsieur le président.Non, je n’ai pas enregistré « Mystères ». Non. Par contre, j’ai « Thalassa ». Très bien. Un dîner avec Alain Krivine. Parfait. Je m’occupe du traiteur. J’achète les croissants et j’arrive. Mais non. Pas du tout. Vous n’aurez qu’à faire 10mn de footing en plus. C’est cela »-« A tout de suite donc. Ah ? Tata. Non je le disais à Sarkozy. Oui, au revoir Tata »-« Oui, donc jeudi, 20h, monsieur le président ?Philippe ? Oui vous me l’avez dit que vous ne pouvez pas jeudi. Très bien. Je disais cela à Sarkozy. Non, Philippe je ne lui demanderai pas si il a poste de garde républicain »-« Comment ? Sarah Pelle ? Ah, ah , ah. Très bon, Jean-Pierre. Oui, faut me laisser maintenant. »-« Bon ça suffit maintenant Jean-Pierre !Rachida Dati ? Comment ? Votre chauffeur a démissionné ? Prêter ma voiture ? C'est-à-dire que c’est un peu délicat…Allô ? Rachida ? Rachida ? »-« Oui ? Allo ? Qui ? Arlette Laguiller ? Vous aussi ? Comment ? Un pain au chocolat ? Très bien. On va bien s’amuser tout à l’heure. Non, je dis, on va se régaler. Oui. Au revoir »-Allô ? Monsieur le président ? Oui. J’arrive. Comment ? Vous n’en pouvez plus. Le stress, la fatigue. Oui, c’est terrible. Comment. Vous dîtes que j’ai de la chance d’avoir un job aussi tranquille. Oui, vous avez bien raison… »

08 juillet 2007

Un peu d'Histoire

Un peu d’Histoire

Décidemment, les temps sont durs. Après la liberté d’expression c’est Son Altesse Sérénissime Alain Rémond que l’on veut assassiner, comme il le raconte cette semaine dans « Marianne ». Qui conduisait le scooter qui, grillant un feu rouge manqua de peu les pieds du génial chroniqueur alors que celui-ci allait de son pas leste et gracile traverser le boulevard de Magenta, sur le passage pour piétons ? Qui se cachait sous le casque de l’étrange policier à la poursuite du scooter et qui lui aussi, faillit foncer dans le fleuron du journalisme français ? Un marchand de cintres ? Un professeur de textique ? Un militant UMP ? Nos services en tous cas, mènent l’enquête.

Cette triste double tentative de meurtre nous amène tout naturellement et par un mouvement de la pensée brillant à un sujet qui lui est fortement lié. En effet comme vous le savez peut-être, en ce mois de juillet 2007, nous commémorons le 93eme anniversaire de l’assassinat de Jean Jaurès, le père du socialisme français, ce qui vous vous en rendez maintenant compte, n’a que très peu de rapport avec le paragraphe précédent, trompés que vous avez été par la périlleuse transition entre les deux. Or, disais-je, pour commémorer, il vaut mieux savoir de quoi on parle. Ainsi mes amis, aujourd’hui, en ce bel été, un peu d’Histoire ne nous fera pas de mal. Sortez vos cahiers et vos stylos, notez, en bleu, s’il vous plaît, Berthin, retournez à votre place immédiatement, je ne veux rien savoir, sinon c’est l’heure de colle.

Il est 8h15 quand Jean Jaurès, flâne dans l’aéroport d’Orly. En forme après ses vacances à l’Ile Maurice, le porte-parole du monde ouvrier appelle un taxi pour regagner Paris par l’A6, s’installe sur la banquette et commence à feuilleter « Points de Vue-Images du Monde ». Il descend Rue Montmartre, puis l’appétit venant, s’installe au Café du Croissant. Tout en savourant quelques viennoiseries il engage la conversation avec Monsieur Rastowkilof, dit « Lulu », le patron des lieux, parle avec lui de choses et d’autres, de l’été pourri, du prix du tabac, de la famille, de politique, des résultats décevants du PSG. Jean Jaurès, pour « se délasser », demande alors à Lulu s’il peut prendre un bain, le Café du Croissant faisant également un hôtel convenable. Peu de temps après, il s’installe dans la baignoire et continue sa lecture passionnante, quand soudain, il voit avec stupéfaction surgir dans la pièce son fils, Louis-Léopold. « Que fais-tu là ? » lui demande Jean. Mais celui-ci n’a pas le temps de répondre car à l’instant, Charlotte Corday vient de sortir de sa cachette où elle se terrait et se précipite à présent sur Jaurès père et le poignarde en plein cœur. « Tu quoque mi fili ? » s’exclame l’ancien député du Tarn, ce à quoi son fils lui répond, pris de remord : « Père gardez vous à gauche, père gardez vous à droite ! ». Mais trop tard, Ravaillac s’extirpe de l’ombre et plante son couteau à l’endroit susmentionné, puis en s’adressant à Corday : « Madame, vous voyez que vous n’avez pas le monopole du cœur ! ». « Pâturages et labourages sont les deux mamelles de la France » lui répond Charlotte. Alors, dans l’obscurité de cette très vieille salle de bains au murs de roche quasi-moisis, Jean Jaurès, mourrant, rassemble ses ultimes forces et dans un dernier souffle susurre : « Du haut de ces pierres humides, quarante siècles vous contemplent. Ah liberté ! Que de crimes commis en ton nom…euh…. Ich beine ein… »Trop tard, le fondateur de l’Humanité s’est éteint, son corps vacille et glisse sur le côté, tachant irrémédiablement la tête du Prince Honoré de Westphalie, souriant sur la couverture du magazine ouvert d’une sombre goutte de sang. Lee Harvey Oswald, jusque là en retrait, s’approche alors de la dépouille du grand homme, le contemple quelques instants puis, remarquant un léger détail, déclame gravement un « Il me semble qu’il est plus grand mort que vivant. ».

Et oui, mes chers amis, c’est ainsi que mourut Jean Jaurès le 31 Juillet 1914, dans des circonstances encore trop mal connues. La suite de cet évènement est quelque peu plus joyeuse, puisque les coupables ont tous été retrouvés, suite à l’enquête menée de main de maître par le commissaire Vidocq et qu’ils ont été justement incarcérés au château d’If, à Sainte-Hélène.

Prions pour que l’Histoire ne soit pas qu’un éternel recommencement et que de tels assassinats ne se perpétuent plus de nos jours…