23 juillet 2007

Téléphone

Téléphone

Après Nicolas Sarkozy, dont les humeurs matinales nous sont racontées cette semaine par Alain Rémond dans « Marianne », c’est François Fillon et son réveil de faire l’objet d’une enquête exclusive. Un document exceptionnel de nos équipes d’investigation reproduit ci-joint :

« Il est tôt. 6h du matin. A l’Hôtel Matignon, le Premier Ministre vient de se réveiller. Son épouse, Pénélope, elle, dort encore. Le silence qui règne jusqu’alors est troublée soudain par le bruit familier du téléphone. François sursaute. Son sourcil (celui du milieu) se lève. Une lueur s’allume dans son œil. Il n’ose y croire. Il décroche. Fausse alerte. C’est Philippe Douste-Blazy. Il dit qu’il veut postuler pour une place d’attaché parlementaire. Non, lui répond poliment Fillon. Il raccroche. Le Premier Ministre est déçu. Il s’ « Zut », se dit-il « j’aurais du inviter Doute à faire un scrabble jeudi. Tant pis, je vais devoir jouer avec Devedjian. ». Dans la chambre, l’agitation retombe. L’ennui revient. « Tiens, si j’allais regardé l’enregistrement de Thalassa de vendredi », se dit-il.Heureusement, le téléphone sonne. Tout excité, il décroche. C’est Guéant « Allô ? Ah c’est vous Claude. Bonjour.-Oui, salut, machin. Dis donc, tu serais gentil, tu m’apporterais un petit café.-Co…co…comment ?-Ben je sais pas moi, un déca ? - Quoi ? Mais vous avez vu l’heure, Claude ?-Oui, c’est vrai que c’est un peu tôt pour un café - Non, mais c'est-à-dire que je ne suis pas à l’Elysée, là - Ah, bon très bien. Je patienterai. Ben en passant, tu me prendras trois croissants, hin ? Merci - Bien, bien, Claude, je fais au plus vite- C’est ça, à plus ». « Non mais quel culot, quand même ce Guéant » pensa tout-haut Fillon. Pas le temps de philosopher, c’est encore le téléphone. « Quoi ? t’en veux quatre de croissants !explose le premier ministre. Ah, c’est vous Philippe. Non, pas de poste de médecin traitant à l’Elysée. Désolé. Oui. Soyez digne. Regardez Lellouche. Oui. Ca vous dit un Scrabble jeudi ? Non ? Ah. « Les experts ». Je vois. Bien. A bientôt. ». Quoi, encore le téléphone, on se croirait au PS, dis donc. « Allô ? Han ! Bon, bon, bonjour Monsieur le Président. Oui, les croissants arrivent, monsieur le président. Comment ? Oui. Attendez, je vais lui demander… ». « Pénélope ! » »Réveille-toi ». « J’ai le président en ligne ! Oui, le gars de la télé. Oui. Il demande si, grâce à tes origines anglaises, tu n’aurais pas déjà lu le dernier Harry Potter. Il veut s’en servir pour faire pression sur Robert Hue pour qu’il entre à la commission parlementaire sur le Tour de France. Non ? Bon tant pis. »-« Allô, Monsieur le Président. Et non, Monsieur le Président. Oui. Peut-être faudrait-il demander à Gordon Brown. Oui. Merci, monsieur le président. A tout de suite monsieur le président. »-« Oui, Philippe. Quoi ? Un emploi de jardinier…euh, je me renseignerais. Oui, à bientôt »-« Allô. Ben, c’est la journée, dis-donc. Oui ? Ah c’est vous Rachida Dati. Quoi encore un ? Pfft. Pourquoi est-il démissionné celui-là ? Hum, hum. Bien. Pour le remplacer ? Moi ? Ah, ah. Mais j’ai un métier quand même. Premier Ministre, vous vous souvenez ? Par contre, je crois que Philippe Douste-Blazy…Ah excusez moi. Un double appel. »-« Ah, c’est vous, Claude. Un quatrième croissant. OK. A tout de suite. »-Quoi encore !-« Allô ! Tata Yvonne ? Oui. Oublier ton anniversaire ? Non ? Attends, excuse moi.-« Allo ! La boucherie Sanzot ? Non, je regrette. Ah, ah très drôle, Jean-Pierre. Oui mais vous êtes co-président de l’UMP, quand même. Comment ça, justement ? Ah. 4 croissants et un pain au chocolat ? Très bien. A tout de suite. »-« Allô Tata ? Non, patiente un peu. »-« Rachida ? Comment ça. Très bien…un beignet aux pommes. C’est noté. »-« Allô ? Non, il n’y a pas de Sarah Croche, ici. Oui ? très drôle Jean-Pierre. Oui. A tout à l’heure. Comment ? Ca raccroche ? Oui, très fin, Jean-Pierre. »-« Ah, oui, Tata ;a bientôt donc , embrasse bien fort Titine. Comment ça Nicolas Sarkozy. Oh, pardon monsieur le président.Non, je n’ai pas enregistré « Mystères ». Non. Par contre, j’ai « Thalassa ». Très bien. Un dîner avec Alain Krivine. Parfait. Je m’occupe du traiteur. J’achète les croissants et j’arrive. Mais non. Pas du tout. Vous n’aurez qu’à faire 10mn de footing en plus. C’est cela »-« A tout de suite donc. Ah ? Tata. Non je le disais à Sarkozy. Oui, au revoir Tata »-« Oui, donc jeudi, 20h, monsieur le président ?Philippe ? Oui vous me l’avez dit que vous ne pouvez pas jeudi. Très bien. Je disais cela à Sarkozy. Non, Philippe je ne lui demanderai pas si il a poste de garde républicain »-« Comment ? Sarah Pelle ? Ah, ah , ah. Très bon, Jean-Pierre. Oui, faut me laisser maintenant. »-« Bon ça suffit maintenant Jean-Pierre !Rachida Dati ? Comment ? Votre chauffeur a démissionné ? Prêter ma voiture ? C'est-à-dire que c’est un peu délicat…Allô ? Rachida ? Rachida ? »-« Oui ? Allo ? Qui ? Arlette Laguiller ? Vous aussi ? Comment ? Un pain au chocolat ? Très bien. On va bien s’amuser tout à l’heure. Non, je dis, on va se régaler. Oui. Au revoir »-Allô ? Monsieur le président ? Oui. J’arrive. Comment ? Vous n’en pouvez plus. Le stress, la fatigue. Oui, c’est terrible. Comment. Vous dîtes que j’ai de la chance d’avoir un job aussi tranquille. Oui, vous avez bien raison… »

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