06 novembre 2007

Grenelle

Grenelle


Le chat d’Alain Rémond est mort. Vous avez bien lu. Décidemment les mauvaises nouvelles s’accumulent en ce début novembre. Personnellement, il me faut bien deux mois pour me remettre d’Halloween. Et puis je ne vous parle pas de cette météo détraquée, des grèves ou du Prix Goncourt. Je crois donc pouvoir dire, et je pense que vous serez d’accord avec mois, que le mois de Novembre est un mois pourri, ennuyeux et déprimant. D’où notre sujet du jour : « Chers amis pleins d’idée et de bonne volonté, supprimons donc les mois pourris. Exemple concret : débarrassons-nous du mois de Novembre. »

Tout d’abord, je vous en prie, n’écoutons pas les habituels et inévitables esprits chagrins qui ne manqueront pas à coup sûr de s’arrêter à quelques légers détails mesquins de faisabilité. Et là, je dis non. Non, ne nous laissons pas arrêter dans notre mouvement généreux de réformisme éclatant sur la route du Progrès par les gardiens réactionnaires d’un ordre établi ne jurant que par les notions d’immobilisme et d’inaction quasi (attention je vais être violent) cégétiste. Car par exemple, que disaient-ils, ces gens-là, à propos du vaste problème écologique ? « Oui, c’est impossible, on va tous mourir, personne ne fera rien, on est foutu, l’Etat est en faillite etc. » Or que s’est-il passé ? Le Grenelle de l’environnement. Parfaitement. Il y a eu le Grenelle qui, vous en conviendrez, a fait taire ces mauvaises langues, puisqu’il a sauvé le monde du péril environnemental, et Jean-Louis Borloo de la déprime entre autre chose.

Ainsi, aux mêmes problèmes, opposons les mêmes solutions. Faisons donc un Grenelle des mois pourris. (J’attirerais votre attention sur un détail technique subtil : les commissions, type Balladur ou Attali, ne sont utilisées uniquement pour des problèmes de moindre importance, au contraire des Grenelle, usités pour des gros pépins. Démonstration au quotidien : Je ne me souviens pas où j’ai pu poser mes clés de voiture, donc, commission. On m’a volé ma voiture avec laquelle on a braqué une banque, et la police me soupçonne, donc Grenelle).

Ainsi, ce Grenelle des Mois Pourris réunirait, par exemple, tous les acteurs de la société civile française (à part, bien sûr, n’ayons pas peur des discriminations arbitraire et fantaisiste, les philatélistes bourguignons). Tous ces gens (environ 60 millions de personnes) se réuniront autour d’une table (d’environ 937km de long) et discuteront pendant quelques semaines des modalités du redécoupage de l’année, dans des tables rondes et des ateliers de travail, le tout, sous le haut-patronage de, je ne vois que lui pour s’acquitter d’une tâche de telle ampleur, François Fillon.

Pour finir, en prévision de ce Grenelle, voici quelques propositions préliminaires, (vous pouvez si le cœur vous en dit en faire de même dans vos commentaires) concernant ce qui me semble une priorité, le redécoupage de l’année et ses modalités :

-Je l’ai dit Novembre est lugubre. A la place, rallongeons donc de deux semaines le gai Décembre, et de deux autres Janvier, avec la neige qui tombe dans les sapins, les cadeaux, les étrennes mais surtout les fêtes de fin d’année, où la dinde aux marrons, les huîtres et les galettes des Rois nous sensibilisent un peu plus aux problèmes de la fin en Afrique subsaharienne.

-Supprimons par contre le ridicule février, qui par ses 28-29 jours nous complique la vie et nous perturbe. Répartissons les quatre semaines gagnées sur Mars et Avril, annonciateur des beautés printanières.

-Mai, où les jours fériés sont pléthoriques, est un vrai délice. Pour perpétuer cet état d’esprit, augmentons-le de trois semaines, entièrement fériées.

-Arrivent Juin et Juillet les raffinés, synonymes de joie, plage, repas sous la tonnelle, cigales (chers amis de Charleville-Mézières, préservez donc votre moral, sautez ce passage), soleil, vacances, sieste, châteaux de sable, glace sur le port, etc. A contrario, Août est étouffant et vulgaire, des hordes de congés payés sales et affreux, parfois même communistes, quand ce ne sont pas des étrangers-pas-de-chez-nous, y viennent envahir nos plages. Le bonus de temps sera réparti entre les trois mois précédents, ainsi rallongés.

-Enterrons également Septembre car avec lui vient l’angoisse, le stress, le désespoir, la dépression liée à la rentrée scolaire ou professionnelle mais surtout à celle, littéraire, de Bernard Henri Lévy.

-Une seule modification pour Octobre, qui n’est pas mal avec ses couleurs rougeoyantes d’automne, supprimons seulement les deux derniers jours pour nous débarrasser d’Halloween.

Alors, qu’est-ce qu’il en pense Al Gore ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La fin dans le monde est le seul problème de votre exposé cher professeur, qui ma foi, est un beau programme electoral à soumettre à Ségolène....