21 janvier 2007

Petit Rigolo

« Petit Rigolo »,

plaidoirie de Monsieur le Procureur Baluchard,

représentant le Ministère Publique lors du procès par contumace

de Monsieur Pierre Kerjean, devant le Haut Tribunal Philorémond*.

Dans une tribune parue le 9 Novembre sur le site de « Marianne 2007 », Monsieur Pierre Kerjean a déclaré, je cite : « Alain Rémond est un gros menteur ». Nous allons aujourd’hui, si vous le voulez bien, conspuer gaiement ce petit rigolo au propos blasphématoires.

Etudions d’abord l’objet du délit, pièce à conviction n°25. C’est un texte écrit non sans talent mais dont l’avalanche de métaphores culinaires et l’abondance de comparaisons alimentaires donne presque la nausée. Ainsi Mr Kerjean décrit La Rubrique « Faut Voir » comme « la liqueur coquine qu’on vous sert avec le carré de chocolat et un air abject de complaisance à la fin d’un repas plantureux ». La maxime pourrait être admirable si elle ne servait pas uniquement à mieux dissimuler les sentiments haineux de l’accusé envers SAS Alain Rémond.

En effet, deux paragraphes plus loin, Mr Kerjean écrit « En plus, il est breton comme moi, quoique lui, il confine au normand ». Oui Mesdames et Messieurs les jurés, vous avez bien entendu, l’accusé vient de douter de la véracité de l’origine de Son Honneur. Sachez, monsieur, que Alain Rémond est tout ce qu’il y a de plus breton. Nous le savons avec certitude depuis sa chronique du numéro 417 de « Marianne ». Le chroniqueur nous y narrait ses mésaventures félines, son chat, lâche et couard, l’ayant griffé par traîtrise. Or, ne dit on pas « Ils ont des chats peureux, vive la Bretagne, ils ont des chats peureux, vive les Bretons » ? Si, on le dit, et puisqu’on le dit, c’est que c’est véridique.

Non content de se gausser des la provenance géographique de SAS Alain Rémond, l’accusé échafaude une sinistre théorie dont j’ose à peine vous révéler la teneur. Elle tient en peu de mots. L’accusé imagine que si Le Maître met tant d’ardeur à nous parler de la clim au bureau, des tuyaux au bureau, des travaux au bureau, des collègues de bureau, c’est pour vendre au lecteur l’idée, qu’il y passe sa vie, au bureau. Qu’il y va tous les jours. D’où un sous entendu très net de Monsieur Kerjean de la non présence d’Alain Rémond au bureau formulé ainsi : « Alain Rémond est un gros menteur ».

Ces propos sont honteux. Outrageants. Mensongers. C’est pourquoi, mesdames et messieurs du jury, je propose pou l’accusé la peine capitale, le séjour de trois semaines dans une penderie en compagnie d’une dizaine de cintres. C’est vrai, c’est dur, mais aux grands mots les grands remèdes. »

*Verdict : Le jury a finalement acquitté Monsieur Pierre Kerjean, convaincus de son innocence par Maître Jacqroult, l’avocat de l’accusé.

Cependant, on peut noter que les jurés faisaient, fait étrange, tous partie de la famille de Maître Jacqroult. Le Procureur, mauvais perdant, s’en est plaint.

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