03 janvier 2007

Les Cintres

"Mes chers amis philorémonds ,

Mes chères amies philorémondes,

Si l’on devait désigner lors d’un vote solennel l’objet le plus vil, le plus sadique et le plus mauvais, l’objet qui cause chaque jour partout dans le monde le plus grand nombre de tracas, l’objet qui à tout instant torture le brave citoyen, alors, mes chers amis, ce serait assurément le cintre qui serait élu. Comme le rappelait SAS Alain Rémond dans le dernier numéro de « Marianne », le cintre est dangereux. Déjà, Pierre Desproges l’avait compris en son temps : « Le cintre agresse l’homme par pure cruauté. Le cintre est un loup pour l’homme. Le cintre est foncièrement méchant. » Constatons que tous les matins, l’objet en question démontre la véracité du propos de l’humoriste.

Dès son origine, le cintre était de toute façon conçu pour semer le malheur. Avec son crochet en fer, acéré, prêt à griffer ou à s’emmêler avec l’un de ses congénères, ses épaules tombantes de pauvre bougre, dupant ainsi l’honnête homme venu chercher dans son placard aux senteurs naphtalines, le pantalon à carreaux, le cintre est disons-le tout net, une machine à tuer.

De plus, plusieurs personnes, sans doute inconscientes du mauvais goût terroriste de leurs actes, se disputent la paternité du cintre. Thomas Jefferson qui, comble de l’immondice, a un mémorial à son nom en plein Washington est pour les uns l’inventeur de cet instrument de torture tandis que certains affilient sa création à un certain Albert J. Parkhouse. Sachez que les magasins « Les Jouets du Philorémonds » envisagent de commercialiser des poupées vaudous à martyriser ainsi qu’un jeu de fléchettes dont les cibles seraient à l’effigie des sinistres personnages.

Ainsi, mes chers amis, les cintres nous pourrissent la vie. Dans moins de quatre mois à présent, une élection présidentielle aura lieu. Espérons qu’à cette occasion les hommes et femmes politiques prendront conscience de l’ampleur du problème et qu’ils feront du cintre l’un des enjeux majeurs de cette campagne."

Discours de Mr Sigismond de Lapaffet,

Haut Commissaire à l’Observatoire des Agressions du Quotidien,

A l’occasion du Grand Bal de Fin d’Année des Philorémonds,

organisé par Mme Yvette Le Crouchard.

Aucun commentaire: