05 janvier 2008

Miracle

Miracle

Face à cette nouvelle année qui commence, face à son lot rituel de déprimants et atroces événements comme les guerres, les attentats, les famines, les catastrophes naturelles, l’élection de Miss France, pour ne pas sombrer dans un profond désespoir et un morne découragement, pour faire face, il faut tenter de puiser au plus profond de nous une force nouvelle, une spiritualité retrouvée, une grande « espérance ».

Oui, mes amis, vous qui peut-être lisez Alain Rémond, mais dans « La Croix », c’est, osons le mot, par la religion, en retrouvant nos « racines chrétiennes » comme nous l’a si bien dit Henri Guaino par Président interposé, que nous pourrons positiver, rebondir, aller de l’avant. Oui, être catholique, c’est super, par exemple, comment pouvoir extraire la puissance de l’âme obligatoire, l’énergie de l’esprit nécessaire, l’abnégation totale qu’il est indispensable de posséder pour pouvoir supporter de serrer la main de Jean-Marie Bigard, sinon que par la religion ? Ainsi, dans le prolongement de cette foi retrouvée, pourquoi donc ne pas s’intéresser à cet anniversaire dont vous cesserez d’ignorer l’existence dans 3-4 mots, à cette célébration du cent-cinquantenaire de l’apparition de l’Immaculée Conception à Bernadette Soubirous à Lourdes, en 1858, donc, si je sais bien compter ? En effet, tout le monde ou presque connaît vaguement l’histoire de cette bergère béarnaise rencontrant la Vierge et qui, tous les ans donne lieu à un vaste pèlerinage attirant des centaines de cas désespérés, de lésés par l’existence, d’handicapés par la Vie : aveugles (je les salue au passage car je sais qu’ils sont nombreux à lire ces lignes chaque semaine), sourds, muets, manchots paralysés ou même Philippe Douste-Blazy. Cependant, très peu de gens finalement savent les faits exacts, les détails précis, les anecdotes croustillantes, tout cet amas de petits effets de conversation qui vous permettront, à n’en pas douter, de briller lors des dîner du Rotary Club (ou du Club Youri Gagarine pour la Paix des Peuples Libres, pour nos amis communistes), toutes ces choses que vous trouverez dans le brillant et rigoureusement exact récit suivant :

Nous sommes en 1858 (c’est une figure de style, nous ne sommes pas réellement, aujourd’hui, en 1858), Bernadette Soubirous, jeune paysanne du Béarn, mène une vie simple et douce entre la Ligue de Soutien Local à François Bayrou, pour ainsi dire une assoc’ béarnaise (c’est un jeu de mots assez poussif, voire franchement pathétique pour lequel je remercie mon voisin d’en face) et la vie des champs, dure et triste comme une chronique de Jean-Marc Sylvestre. Mais le 11 Février, sa vie bascule. Ce jour là, la jeune Bernadette doit aller porter, à la demande de sa mère Louise, une galette et un petit pot de beurre à sa mère-grand, et elle prend par conséquent la route sinueuse de la chaumière. Sautillante, guillerette, elle gambade gaiement. Seulement, voilà qu’un pli soucieux s’inscrit sur son doux visage, ses pas en effet l’ont mené tout près du Gave de Pau, figé par la glace. Elle hésite à s’engager sur le sol glissant, reste interdite, quand brutalement, soudain, là, tout à coup, brusquement, tenez vous bien, c’est le moment intense du récit, la Vierge lui apparut. L’être auréolé de lumière, rayonnant, céleste, qui se désignera au cours d’une seconde apparition « l’Immaculada Councepciou »(le fait que la Vierge lui parla avec le même patois que Gérard Schivardi ne doit pas arrêter votre esprit) se tenait face à Bernadette, qui elle restait interdite. Après quelques instants la Vierge, « vêtue de blanc »qui, selon les dires de Bernadette, « portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied », la Vierge, donc rompit alors le silence d’une voix douce au rythme lent : « Allez boire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là. » puis, après une respiration : « Mais, je vous le dis avec des mots simples, parce que la religion, c’est compliqué, faîtes-le sans manque de bravitude et dans le respect de l’ordre juste, pour établir un système gagnant-gagnant avec la fontaine. »

Méditons donc le message que nous enseigne cette histoire, un message de paix, d’amour et d’amitié ; une histoire qui nous prouve ce que chacun devrait admettre depuis longtemps : que les miracles existent, et ce, plus encore que la liaison Bruni-Sarkozy.

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