20 avril 2008

Var

Vu que tout le monde parle de sa région à lui, Dany Boon du Nord-Pas-de-Calais, ou même Alain Rémond de sa Bretagne natale, cette semaine dans « Marianne »; et vu que jusqu'à preuve du contraire, j'ai le droit de faire à peu près ce dont j'ai envie sur mon blog, il n'y a strictement aucune raison pour que ne puisse pas parler de ma région à moi-même personnellement, de ce département où chantent les cigales et où poussent les immeubles, au charme exotique envoûtant, le plus beau de France, vous voyez forcément duquel je veux parler, surtout que c'est écrit en bien gros au dessus de cette chronique, oui, amis lecteurs, intéressons-nous aujourd'hui au Var (83).


En effet, j'habite le Var, non pas pour de basse raisons touristico-climatiques mais parce que c'est un des rares endroits de notre beau pays où l'on peut être sûr de ne pas avoir de voisins communistes, c'est plus pratique, le libraire nous fait un prix de groupe pour « Le Figaro ».


Donc, le Var. Le Var se situe au Sud de la France, dans la partie la plus civilisée du territoire français. Néanmoins, aussi surprenant que cela puisse paraître, le Var est franchement limitrophe du Grand Nord. En effet, arrêtez donc un Varois dans la rue, pas trop fort, en le tenant par le déambulateur, et demandez-lui où se situe pour lui le Nord. Immanquablement, celui-ci vous répondra (si vous avez la chance de tomber sur un Varois qui ne soit pas sourd) la chose suivante: au dessus, environ, d'une ligne Montpellier-Grenoble, la neige tombe, l'hiver dure quatorze mois et les autochtones se nourrissent de phoques qu'ils pêchent en perçant la banquise.

Déjà, le Varois divise généralement son beau département en trois partie: la côte, régulièrement envahie par les hordes sales et bruyantes de Congés Payés gras et laids, le Moyen-Var, territoire encore à peu près civilisé et enfin, le Haut-Var, zone mystérieuse, noyée sous une forêt épaisse où s'ébrouent des sauvages cannibales dans des cascades d'eau turquoise.

Fort de cette assurance tranquille, le Varois mène une vie calme et douce dans sa belle villa les pieds dans l'eau , où il bronze en lisant les différents représentants journalistiques des sensibilités politiques varoises: « Var Matin », pour l'UMP; « Var Matin », pour l'UMP, et enfin « Var Matin », pour l'UMP. Régulièrement, le Varois choisit quel candidat UMP sera son maire, ou son conseiller général. Parfois, malheureusement, l'UMP perd l'élection et c'est un bolchevik Divers-Droite qui gagne. Les élus varois de droite, pardon je bafouille, sont des gens très bien et très sérieux. Ils ne font pas de culture (bahhhhhh, un truc de gauchistes) ou de social (bêrk!) par contre, ils ravissent leurs électeurs en plantant artistiquement des palmiers et en illuminant des guirlandes de Noël. Cependant, les élus varois sont assez dépressifs, et il leur arrive trop souvent de se suicider de deux balles dans le dos.


Les Varois parlent le Varois. Exemple: la phrase française « Je voudrais un café, s'il vous plait » se traduit en varois par « Non merci, vu les prix, je prends de l'eau ». En français, on dit « Excusez-moi monsieur, puis-je vous aider, vous semblez avoir besoin d'aide » alors qu'en varois on préférera « Non, désolé, débrouillez-vous, je donne jamais rien, moi, je suis pas intéressé. »; « jeune » se dit chez nous « moins de 50 ans »; « génial! Si on allait à la plage! » se traduit par «oh, non! encore? »; «horrible fachiste» par «sympathique militant légèrement radical» et « logements sociaux », euh.. le mot n'existe pas.


N'importe qui peut pas devenir Varois: il faut obligatoirement remplir les conditions suivantes a)être riche b) être vieux c) être de droite (certains me diront que les deux premiers critères induisent le troisième, c'est mesquin, chers amis). Je signale quand même que des dérogations sont exceptionnellement accordés aux citoyens corses, et aux membres de l'UDF. De ce fait, les Varois sont tous vieux et riches. Attention, quand un jeune riche mais vulgaire habite dans le Var, ce n'est pas un varois: c'est Nicolas Sarkozy qui vient au Fort de Brégançon.


Enfin, le Varois dispose d'un cadre de vie tout à fait exceptionnel, assez peu comparable à celui d'un habitant de Vierzon. En effet, le Varois peut aller à la Mer, visiter de superbes villages, tester ses connaissances pyrotechniques dans des fôrets où gambadent sous les cigales de rigolards et ventrus sangliers, ou même François Léotard.

Voilà, chers amis, c'était ma minute « j'habite un endroit plus joli que vous, et j'ai envie d'en parler ». Merci de m'avoir écouté.

A la semaine prochaine.

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