07 avril 2008

Abréviations

Cette semaine, Alain Rémond, dans une incroyable chronique, qui ferait même rire François Fillon, nous fait part d'une de ses passionnantes lectures, « Sigles, abréviations et faux-amis, dans les domaines du logement, de la retraite, du social et du médico-social » de M. Yves-Philippe de Laporte. M. de Laporte s'est en effet amusé pendant de longues années à recenser tous les organismes étatiques aux acronymes les plus divers (n'en tirons aucune conclusion sur l'état de la vie sociale de M. de Laporte). Ce qui laisse songeur Alain Rémond, qui, lui, a ses petits préférés, comme la MARTHE (Mission d'Appui à la Réforme de la Tarification de l'Hebergement en Etablissement pour personnes âgées), le PLAISIR (Planification Informatisée des Soins Infirmiers Requis), le PEDALO (Programme Excel des Aides au Logement), l'UPATOU (Unité de Proximité, de Traitement et d'Orientation des Urgences) ou encore le COCUBU (Commission du Contrôle Budgétaire).


Des acronymes poétiques et loufouques, c'est bien, mais il y a mieux. Il y a russe. Il y a le Niiomtplaboparmbetzhelbetrabsbomonimonkonotdtekhstromont, une vénérable institution soviétique, dont l'acronyme, 56 lettres, le plus long du monde, pourrait être traduire en français par : « Le laboratoire pour des opérations de couverture, de renfort, de béton et de béton armé pour les constructions composées-monolithiques et monolithiques du département de la technologie des opérations du bâtiment assemblé de l'institut de recherche scientifique de l'organisation pour la mécanisation de bâtiment et l'aide technique de l'académie du bâtiment et de l'architecture de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques ».


A l'heure qu'il est, merci messieurs les tombeurs de Mur et d'URSS, il est malheureusement probable que cet auguste laboratoire n'existe plus. Il a du disparaître en 1989, en même temps que les rêves de Robert Hue. Est-ce une bonne chose (le fait que le laboratoire ait disparu, pas les rêves de Robert Hue, suivez un peu, je vous en prie)? Probablement: pour le directeur de l'institut, que je nommerai arbitrairement avec de ridicule idées reçues, Monsieur Piotr Villonivitch, ça a du être un grand soulagement. Pourquoi, me direz vous, car vous êtes de bonne volonté et vous voulez que cette chronique sorte lentement des sables où elle menace de s'enliser, lentement également, hin, pourquoi? Mais c'est très simple. Prenez la vie quotidienne de cet homme. Vous n'imaginez donc pas le calvaire qu'endurait M. Villonovitch? Le coût de ses cartes de visites (78cm X 45cm), par exemple. Et puis les petites humiliations en société: « Et toi alors, Piotr, tu fais quoi dans la vie? ». Dans l'administration « Camarade Villonivitch, pouvez vous indiquer sur notre formulaire votre profession, sur la ligne en pointillés. Merci. » . Le chemin de croix de ses enfants dans la cour de l'école: « Mais, vas-y, dis le ce qu'il fait ton père, hin! Pourquoi tu le dis pas? ». Un vrai supplice, vous-dis-je. Donc, tant mieux. Reste quand même une dernière interrogation: qu'est donc devenu M. Villonovitch? Je pense personnellement, et si j'étais vous, je me ferais confiance, qu'il doit être désormais président du PaRaDem. Ou peut-être est-ce le directeur de l'UCRLTC (Union des Chroniqueurs qui Rament Lamentablement pour Trouver une Chute). Mystère.


A la semaine prochaine

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