18 mars 2007

Littérature

Littérature

Par Gilbert Trifouille,

Critique.

Hier, comme chaque samedi, j’ai acheté « Marianne ». Et alors, me direz vous. Je vous répondrai que j’en suis à peine à la deuxième phrase et que pour l’instant, je plante le décor.

Donc, j’étais en train de lire « Marianne », je feuillette, quand, soudain, que vois-je, une pub pour un livre. Je regarde de plus près et je m’aperçois qu’il s’agit du formidable livre de l’exceptionnel Alain Rémond, que lui-même se bénisse, « Chaque jour est un adieu suivi de Un jeune homme est passé », 7 euros TTC, vraiment, c’est une affaire, ce prix là , pour le futur prix Goncourt, pour ce chef d’œuvre incandescent de la littérature française, dans la lignée de Proust, Malraux, Flaubert ou Hervé Villard, c’est donné*.

Sur le bandeau de réclame, il est inscrit outre qu’il ya déjà 120 000 lecteurs (le million, le million !) cette citation de l’auteur génialissime et grandiose : « Mon enfance, je pensais que cela n’intéresserait personne ». Admiratif et les yeux embués de larme, je me décidais après quelques instants à tourner la page. Là, surprise, il y a un deuxième bandeau publicitaire. Cette fois, c’est pour un livre de Jean Jacques Depaulis et Pascal Marchand qui s’intitule « Le dernier secret de Jacques Chirac » sous titré « La 1 ère enquête sur l’enfance cachée du président ». Tiens, tiens, me dis-je, mises à côté, ces deux pubs sonnent étranges. Comme si « Marianne » avait voulu, par un subtil effet de contraste entre le livre d’Alain Rémond qui raconte son enfance admirable et ce bouquin sur celle du président peut être honteuse, s’acharner un plus sur Jacques Chirac.

C’est dans ce contexte que je découvre une troisième pub pour… un tourne-disques ! Oui, un tourne-disque. Façon polie de la part de l’hebdo d’enfoncer le clou du cerceuil du président en lui rappelant son âge vénérable ?

En tous cas, le doute n’est plus permis p.77, oui, Marianne s’acharne sur Chirac. En effet, une autre pub, encore, lève le voile. C’est une réclame pour une BD intitulée « section financière », présentée sous la mention « Quand l’ombre de la corruption pèse sur le dos des hommes ». Ca vous rappelle quelqu’un ?

Certains me diront que ma démonstration est grotesque vous ridicule ou totalement tirée par les cheveux ou encore écrit sous les coup d’un manque criant d’inspiration, et qu’ils attendent de voir ça écrit dans « Le Figaro », le poids de l’ennui, le choc des paupières, pour vérifier. Peut être…mais peut être aussi que cela est vrai que « Marianne » s’en est vraiment pris de façon détournau chef de l’état.

En tous cas, face à ces multiples interrogations, le plus prudent est sans doute d’aller sans tarder acheter « Chaque jour est un adieu » de Alain Rémond, futur membre perpétuel de l’Académie Française.

*Que les esprits chagrins trouvent étrange le fait que Alain Rémond ait droit à de la publicité dans « Marianne » chassent ces basses pensées de leur esprit.

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