12 mai 2008

Gallo

« Horniy, j'an soe horniy dou cou-la !
-
Qhi qé n-i a corr, don ??!??”
- “ Avizz ! n’an vennla corr unn vnaeü a pâssae, pa” E yèll-si qé d’anségnae o son daï unn vouèliéy de gouéziaù qi taen a s'antt-pourgalae olmon la rabinn. »


Vous n'avez sans doute rien compris à ce dialogue (Fabien Lécuyer, in La souaètt dou bouaé-jouaerr) . Rassurez vous. C'est normal. Vous venez de lire de la littérature écrite en gallo, la langue des Bretons, notre sujet du jour. Or, pour déchiffrer le gallo, il faut être capable, si l'on ne fait pas partie des quelques initiés, de démêler un sombre et complexe écheveau syntaxique et langagier, tâche dans laquelle même de brillants esprits comme Pierre et Marie Curie n'auraient probablement pas réussi. Ainsi, comment donc retrouver l'écheveau au gallo, dans les Curie (1), sans en faire tout un foin? C'est mes chers amis toute la question.


Le gallo, comme je le disais, est la langue parlée en Basse-Bretagne, en Haute-Bretagne, ou même en Moyenne-Bretagne, en Bretagne-du-Milieu sans parler de la Bretagne-en-haut-un-peu-vers-la-gauche ou de la Bretagne-deuxième-porte-à-droite, et enfin, dans un bureau de « Marianne », par Alain Rémond car, en effet, le chroniqueur parle le gallo, il l'écrit même, la semaine dernière, dans sa rubrique, par exemple, ce qui a suscité un nombre tout a fait impressionnant de réactions de lecteurs indignés et éffarouchés par la qualification de « patois » qu' Alain Rémond a employé pour définir le gallo., si j'ai envie de faire une phrase encore plus longue.


Donc, le gallo n'est pas un patois, mais une langue, une vraie, reconnue par l'Union Européenne, et tout et tout. Alain Rémond le saura et a d'ailleurs rectifié sa petite erreur (vous avez bien lu: Alain Rémond et « erreur » sont dans la même phrase, incroyable mais vrai) dans sa chronique de cette semaine. Personnellement, (lecteurs impatients, c'est le passage où je donne mon avis) je n'ai rien contre les patois. Cette façon qu'ont les paysans analphabètes voir communistes d'outre-périphériques de converser en braillant des mots affreux m'est très sympathique. D'ailleurs, je parle moi-même quelques dialectes provinciaux. Oui, tout à fait, je connais par exemple parfaitement le patois du Gard, le fameux patois nîmois .(2)


Pour finir, je dois dire que pour ma part, j'attends impatiemment un « Bienvenue chez les Gallos », déclinaison bretonne du succès de Dany Boon, avec Alain Rémond dans le rôle titre. Ca serait bien. Rêvons un peu...


A la semaine prochaine.



(1)Ce brillant jeu de mot a été déposé au titre de la Loi su la Propriété Intellectuelle, article B-687, alinée E52, chez Maître Lefranc, du cabinet « Lefranc, Lefranc et Dupré », Paris VIIIeme.

(2)Ce jeu de mots ci est d'un ami nîmois que je tiens à remercier particulièrement non pas pour tenter piteusement de masquer le vide effarant de cette chronique, mais parce que c'est vraiment sincère.

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