30 mars 2008

Moustache

Quand j'ai vu le titre de la chronique d'Alain Rémond, « adieu moustache », je me suis dit, tiens, serait-ce donc là un nouveau décès tragique? (oui, je m'auto-interroge intérieurement, c'est très sympa, vous devriez essayer). Après Thierry Gilardi et Françoise de Panafieu, encore une disparition prématurée? (Au passage, je fais décidemment bien des parenthèses hors de propos, à l'occasion du décès du sympathique commentateur sportif, on nous a repassé plusieurs grands matchs de foot, dont un de 1995, où le PSG marquait des beaux buts en construisant des actions, et où Nantes jouait en 1ere division. C'est à ce genre de détails qu'on voit que l'on a changé de siècle). Alain Rémond aurait-il perdu un être cher? Vastes questions dont j'ai eu les réponses deux lignes plus bas.


Et bien, en fait, pas du tout. Alain Rémond parlait simplement de ce qui constitue l'un des plus importants phénomènes socio-culturo-psychologique du XXIe siècle,je veux bien sûr parler, vous l'aurez compris puisque c'est dans le titre, de la disparition sournoise mais certaine de la moustache. En effet, le taux de gens moustachus tend subrepticement de plus en plus vers Zéro. Et Alain Rémond de citer pour étayer son propos, si il en était besoin, quelques exemples. Ainsi, plus de ministres moustachus au gouvernement. Aucun, même en cherchant bien. Erik Orsenna est désormais imberbe.Régis Debray, qui était moustachu depuis peut-être sa propre naissance, est lui aussi à présent sans moustache ce qui, je pense a du faire retourner Che Guevara dans sa tombe. Remarquez, sachant qu'en 2007, Che Guevara avait déjà du se retourner dans sa tombe en voyant les scores de l'extrême gauche française aux présidentielles, il doit être à présent dans le bon sens, mais, je m'égare d'Austerlitz.


Donc, o rage o desepoir, o vieillesse ennemie, bisque bisque rage, damned, plus de moustache. C'est terrible. C'est affreux. Enfin, pour Alain Rémond, du moins. Parce que moi, franchement, je dis que ce n'est pas plus mal. Car je pose la question: Les moustachus sont-ils bien des gens comme nous? Précisons que je n'ai pas peur de réponde: non. Les barbus sont étranges. Bizarres. Le matin, ils passent de longs instants face au miroir, dans leur salle de bains. Ils font peur aux enfants. Des fois, ils votent à gauche. Quand je leur dit bonjour, ça pique. Attention, hin, j'ai de très bons amis moustachus. Mais quand même. Quand ils viennent, on range le service en argent et les bibelots de valeur. Pas par manque de confiance. Par précaution.


Bon, ne faisons pas d'amalgames hâtifs. C'est vrai qu'il y a des moustachus très bien. Tenez, Alain Rémond lui même, avoue cette semaine avoir été moustachu. Mais, quelques cas isolés peuvent-ils vraiment racheter tous leurs congénères? Je ne le crois pas. Les moustachus sont des gens méchants et dangereux. Chut, ne le répetez pas, c'est un secret, mais les moustachus font partie du vaste complot gauchisto-bolcheviko-islamisto-franc-maçonnique pour la domination du monde. Je le tiens de source sure. C'est Eric Zemmour qui me l'a dit.


A la semaine prochaine.



24 mars 2008

Fosses

Donc, la droite a perdu les municipales. La gauche aussi, dans certaines villes (la mienne,au hasard). Dans les deux cas, c'est parfois plutôt bêtement, comme nous le raconte « Le Canard Enchaîné » (oui, parce que des fois, je lis également le « Canard Enchaîné »): « A Sceaux (Hauts-de-Seine), la candidate PS qui avait recueilli 24% des voix au premier tour, a oublié de déposer sa liste pour le second. Du coup, le maire sortant, Philippe Laurent, a été réélu dans un fauteuil[...]. Le candidat UMP arrivé en tête au premier tour à Fosses (Val d'Oise, 10 000 habitants) ne s'est pas inscrit à temps, lui non plus, pour le second tour. Idem pour la liste PS aux Sables-d'Olonne (Vendée). Et pour le conseiller général sortant de Vézelise (Meurthe-et-Moselle). »


Alors là, je dois dire que je suis perplexe. Ça me dépasse. En dehors du fait que ça n'ait strictement rien à voir, de près ou de loin, avec Alain Rémond (qui nous raconte lui, la vente du château de Giscard, pour un prix qui doit égaler la valeur d' au moins trois diamants de Bokassa), dont je suis pourtant censé vous expliquer le talent incommensurable dans ces chroniques, ça me laisse pantois. Dubitatif. Pour réaliser, j'essaie un peu d'imaginer la scène. Prenons par hasard le candidat UMP à Fosses (Val d'Oise, 10 000 habitants) qui s'appelle apparemment M. Michel Traversino, comme je l'ai découvert à la suite d'une palpitante et périlleuse enquête d'investigation, car je suis un vrai journaliste, comme Charles Villeneuve. Mettons que nous sommes quelques temps après le premier tour, le jour où les candidats doivent s'inscrire en préfecture avant une heure indiquée. Précisons que nous sommes quelques minutes après cette heure fatidique, que je fixerai à 18h tapante, comme ça, au feeling. Donc, si vous avez suivi, nous sommes le 11 Mars, à 18h03, chez Monsieur Traversino qui vient justement de rentrer, les hasards sont merveilleux, de sa permanence électorale, et qui trouve, attendri, Madame Traversino et M. Traversino Junior en train de l'attendre patiamment pour regarder « Des chiffres et des lettres» (si tant est que ça soit toujours à l'antenne à 18h). M. Traversino à Mme Traversino: « Bonjour, chérie». Mme Traversino à M. Traversino: « Bonjour, chéri ». M.Traversino à M. Traversino Junior: « Bonjour, mon chéri ». ( Pourquoi les Traversino se disent-ils « bonjour », alors qu'un minimum de logique devrait les pousser à dire « bonsoir » à18h? Mystère ). Reprenons. M. Traversino: « Ah, quelle excellente journée de campagne, je la sens plutôt bien cette élection, puisque je le rappelle, au risque de ne pas paraître naturel du tout quand je m'exprime dans un cadre familiale , j'ai remporté 44% des suffrages! Ne trouves-tu pas, chérie? » Mme Traversino, d'un ton innocent, sans penser aux tragiques conséquences de ces paroles : « Oui, bien sûr. Au fait, Michel, comment s'est passé le dépôt de ta liste à la préfecture comme tu devais le faire impérativement avant 18h, tiens, c'est vrai que ce chroniqueur ne sait absolument pas écrire des dialogues naturels et que les siens sont pour le moins poussifs, alors, comment ça s'est passé? » M.Traversino: « Diantre! Fichtre! J'ai oublié de déposer ma liste! Argh! Me voilà fichu! Et puis,vivement que ce dialogue s'arrête, je parle d'une façon de plus en plus ridicule! ». Mme Traversino: « Mon dieu! ». M. Traversino Junior: « Bonne chance, mon papa. » Bertrand Renard à Laurent Romejko, dans le poste TV: « C'est très bien, Patrice. Le compte est bon ».


Le pire pour M. Traversino, ça a quand même du être la réaction de la ville de Fosses (Val d'Oise, 10 000 habitants). Imaginons le pauvre homme dans sa permanence. Réunion stratégique au QG de M.Traversino, avec toute l'équipe de campagne, pas encore au courant de l'affreuse boulette de leur champion, qui se fait interpellé par un de ses co-listiers « Bon, ben, Michel (M. Traversino, avais-je oublié de le préciser, s'appelle Michel), écoute je pense que c'est faisable, hier tiens, avec toute l'équipe on s'est couché à 2h du matin pour être au top niveau tract et démarchage, et vu tout l'argent et l'énergie qu'on a investi dans cette campagne depuis un an, ça serait une catastrophe que nos adversaires gagnent. T'es d''accord avec moi, Michel, non? ».... Pauvre M. Traversino. A l'heure qu'il est, je pense qu'il a du déménager. Si c'est le cas, j'espère que ce sera lui le candidat de l'UMP dans ma ville, en 2014. Ça serait sympa. Rêvons-un peu.


Sinon, M.Barros* et M.Vaillant (oui, j'aime bien mettre des « M. » partout, ça fait genre, j'écris comme « Le Monde ») les adversaires (PS et DVG) de M. Traversino ont du bien rire.(Je précise que M. Barros, après un dépouillement d'un suspens insoutenable a remporté 100% des suffrages exprimés et 29 des 29 sièges du conseil municipal. Comme quoi, la Russie n'est pas si loin que ça de Paris.) Les militants UMP, moins. Les habitants de Fosses (Val d'Oise, 10 000 habitants) eux, ont accueilli la nouvelle avec une lueur d'ennui poli, malgré le caractère extraordinaire de la nouvelle, car avez-vous déjà vu des habitants de Fosses sceptiques? Pas moi, en tous cas.


A la semaine prochaine.

18 mars 2008

Défaite

Les défaites, ce n'est jamais très agréable à vivre, les supporters parisiens en savent quelque chose. Mais, parmi tous les genres de défaites, les sportives sont peut-être les plus faciles à encaisser: futilité du sujet, et puis, après tout est-on vraiment responsable du fait que Trézeguet tire mal ses coup francs? Non, assurément. En plus, vos ennemis, les gagnants, sont généralement loin, très loin, et ce n'est vraiment pas de chance si trois fleuves, un océan ou cinq départements ne vous séparent pas d'eux. Alors que les défaites électorales, c'est beaucoup plus embêtant. Même celles d'enjeu a priori modeste, mais qui revêtent tout à coup une importance folle. D'abord, c'est, je pense, le stress et l'angoisse du dépouillement, qui sont le pire. Je ne sais pas si vous êtes déjà allé dans un bureau de vote lors de municipales dans un petit village. Il est 19h30, vous arrivez gaiement et joyeusement insouciant, pauvre malheureux. Et là, aux mines sombres de vos amis, de vos proches, des gens partageant les mêmes sensibilités politiques que vous, vous prenez comme un gros coup de poing très douloureux dans l'estomac. On devient blanc, la gorge nouée. On s'approche, près des bulletins en train d'être dé pouillés. On écoute les gens parler « Oui, il a deux voix de retard, mais je tiens d'une source sûre, qu'à l'école maternelle, il est devant, etc. ». On espère secrètement, que dans les dernières centaines, un miracle survienne. On regarde, un peu écœuré, les adversaires du camp d'en face sourire jusqu'au oreilles, et sortir à leurs amis, en vous regardant sadiquement, « Alors, t'as mis le champagne au frais? ». Les plus démoralisés vont à la mairie, où à la permanence électorale, en attente des résultats définitifs qui tombent, dans le hall, sous les hourras qui ne sont pas les vôtres, acclamant le nouveau champion qui fait un discours très émouvant disant qu'il est très ému d'être très ému, et que si ses adversaires sont émus, lui aussi est très ému, comme quoi, on est tous ému, qu'on peut tous ensemble être très ému, qu'il faut être tous ensemble très ému, et que ça prouve bien qu'il sera le maire, en cet instant très ému, de tous ses concitoyens eux aussi tous très ému, ce qui l'émeut beaucoup, comme c'est émouvant, il en est tout ému.


Bon, le pire (vous me direz: « vous avez dit: le pire... il y pas trois lignes, faudrait savoir, vous pourriez dire: le plus désagréable, etc. », peut-être, c'est pas faux, mais je vous répondrai de me ménager quand même un peu, hin, je suis sous le choc) ce sont les gens, persuadés qu'on a gagné qui vous appellent: « Alors, c'est bon, hin, on a combien d'avance? », auxquels il faut expliquer gentillement toute l'étendue du désastre. Et puis, il y a après. Que faire? Quand on gagne, on sait très bien que faire. On fait la fête en buvant (avec modération, bien sûr) du champagne. On fait le tour de la ville en klaxonnant. On passe devant les adversaires en criant des slogans très peu en conformité avec des règles de fair-play et d'esprit sportif. Bref, c'est la joie, l'ivresse, la déraison. Toute chose dont on s'aperçoit avec horreur que ce sont les adversaires qui vont en user, sur votre dos, dans de révoltantes réjouissances.


Et oui, on s'imaginait déjà à leur place, en train de saluer une belle victoire, et rien que d'imaginer ce qu'ils sont en train de passer en mousseux, ça vous met hors de vous. D'autant plus que là, vous êtes affalé dans un coin d'une salle sombre, ambiance quasi-funèbre, entre deux assiettes de cacahuètes, écoutant votre voisin dire que lui, depuis le début, il savait, il l'avait bien dit, il avait vu juste.


Après, c'est aussi, la semaine qui suit. Gros changements dans la vie de votre commune, qui d'une manière ou d'une autre vous touchent, plus ou moins directement. Chasse aux sorcières et perte de repères.

En plus, vous vous apercevez avec effroi que vos adversaires se sont affreusement infiltrés dans votre vie quotidienne, ce qu'ils vous font la semaine suivante cruellement et incessamment ressentir avec des phrases du genre, le lundi matin, au boulot: « On vous a bien eu, pas vrai? » ou « Ben dis donc, pas trop triste? Moi je suis crevé, si tu savais à quelle heure je me suis couché... ». Mais bien sûr que oui, je suis triste bande d'infâmes charognards, pas la peine de s'appesantir là dessus, quand même, ça va oui! (remarquez, je fais moi-même exactement pareil quand je me retrouve en position de force. A partir de là, est-ce tout à fait morale de faire ces reproches à mes collègues?, me direz-vous. Et bien, c'est gentil de votre sollicitude en de tels instants, votre soutien me touche beaucoup).


Mais bon, 6 ans, ça passe vite. Vous verrez la prochaine fois. Qui rira bien, rigolera vers la fin.

12 mars 2008

Vache

A quoi sert-donc le progrès si on ne peut même pas empêcher les vaches de roter? C'est la délicate question que se pose Alain Rémond dans sa chronique hebdomadaire de « Marianne ». En effet, les vaches, passez moi l'expression, rotent. Jusque là, rien de bien inquiétant. Quel est le problème, alors, me direz-vous? C'est que le rot de vache contient du méthane (CH4). Beaucoup de méthane (CH4). C'est pourquoi, la prochaine que, sur une petite route d'une de nos belles campagnes,en allant chercher par une belle journée de printemps, un peu de pain au village voisin dont on entend sonner la cloche de l' église ancestrale aux murs couverts de glyscine, à l'ombre d'un vieux pommier, les pîeds crottés de boue, accoudé à la barrière nacré d'un champ à l'herbe grasse, regardant les blés dorés s'agiter au soleil de mai, vous croisez par hasard le regard tendre et chafouin d'un de ces lourds bovins, noble et majestueux, au pas tranquille de sénateur radical-socialiste, approchez vous de lui, n'hésitez pas, et dès que vous êtes suffisament prêt de sa grosse tête pour apercevoir la lueur d'affection douceureuse qu'il y a dans ses yeux, jetez lui donc une pierre, paf dans sa tête. Et oui, cette bête ignoble, malgré son aspect fort sympathique qui plait tant aux enfants est en train de réchauffer patiamment et sadiquement la planète, mettant ainsi à l'épreuve la biodiversité, et faisant fondre la banquise, où vivent nos amis les ours polaires, qui eux, ne rotent pas du méthane, ou alors, si, mais c'est une histoire de fous.


Donc, il faut empêcher les vaches de roter. « Il est bien difficile d'agir sur les ruminants » se désole « Le Monde », le poids de l'ennui, le choc des paupières. Difficile d'agir sur les ruminants? Dans la France du « Monde », peut-être! Dans celle du conservatisme et de l'immobilsime cégétisite, sans aucun doute! Mais dans celle de Nicolas Sarkozy, sûrement pas. Nicolas Sarkozy peut tout faire. N'a-t-il pas augmenté, depuis le début de son mandat, de façon phénoménale le pouvoir d'achat comme le ressentent tous les Français? La croissance dans notre pays n'est-t-elle pas de 3,5%? Si, puisque Jean-Marc Sylvestre l'a dit, et moi, je crois tout ce que me dit Jean-Marc Sylvestre. Or, si Nicolas Sarkozy a sauvé la France de la crise où elle s'enfonçait, il peut bien sauver le monde des rots des vaches.Certains affreux grincheux cependant crieront tout de suite qu' ils ne voient pas comment il peut faire, que c'est impossible, etc. Tttttttt. De tels propos sont désolants. Bien sûr que Nicolas Sarkozy a une solution pour tout. Et pour notre problème, celui qui nous intéresse (en tous cas, moi) depuis le début de cette chronique, également. C'est très simple. Pourquoi les vaches rotent? Parce qu'elles mangent. Par conséquent, empêchons les de manger. Pour toujours. De boire, oui, à la limite, on est pas sans coeur, non plus. Mais manger, ça non. Comme ça, plus aucun rot. Je sais ce que vous allez me dire: les vaches mourront. Et bien non, là est l'astuce. Elles se nourriront par intra-veineuse. De cette façon, non seulement plus de rot, mais nos campagnes auront toujours des vaches (sous perfusion, certes, mais on va pas chipoter). Et puis, si il y en a ne serait-ce qu'une seule vache qui s'avise de roter, on appelle le Président, et alors là, prenant son jet présidentiel, il atterit en pleine campagne corrézienne, il se plante devant la vache, sort délicatement la guitare de Carla Bruni, commence à lui jouer un air (le président sait tout faire) et dès que la vache est en confiance, paf la guitare sur la tête, et hop là, la vache, Brice Hortefeux, il l'envoie au Mali, on verra bien si elle continue à roter, non mais des fois.


Alors, ensemble, tout-ne devient-il pas possible?


02 mars 2008

Campagne

Ambiance champêtre cette semaine dans la chronique d'Alain Rémond, Salon de l'Agriculture oblige. Ce qui nous amène tout naturellement à cette interrogation bien obsédante, " Au fait, c'est quoi la campagne" ?. Et bien, c'est une excellente question, je vous remercie de me l'avoir posée, en plus, petits veinards, vous avez le droit à la réponse pas plus tard que tout de suite.


La campagne, c'est où? La campagne est une vaste zone s'étendant de là à là, et d'ici à d'ici. Exemple: Paris n'est pas à la campagne.


La campagne, pour quoi faire? Ah, ça, c'est une bonne question. On peut raisonnablement dire que la campagne n'est pas très utile, puisque dès que l'on veut y construire une autoroute ou un Palais des Congrès, certains rouspètent. Donc, la campagne sert uniquement à faire joli. Ah, non, suis-je bête, la campagne sert aussi à faire vivre Jean-Pierre Pernault.


La campagne, ça ressemble à quoi? C'est assez beau. Il y a des champs de betteraves mais aussi des champs de maïs sans oublier des champs de blé, et bien sûr des champs de tournesols. De temps en temps, quelques fermes. Mais, le plus intéressant à la campagne, c'est la flore et la faune. Exemple de flore remarquable: arbre, fleur, buisson, brindille, très rarement un palmier. Exemple de faune sympathique et familière: veau, vache, cochon, poule, lapin, militant du RPR, etc.


Il y a des choses à voir, à la campagne? Pas grand chose, ah si, dans certaines campagnes, les rivières sont vertes et sentent étrange, c'est assez splendide. Bon, avec un peu de chance, tentez tout de même l'expérience suivante: allongez vous dans un champ de maïs par temps chaud. Là, deux possibilités:1) Si il fait vraiment très chaud et que vous êtes vraiment très chanceux, vous pourrez déguster du pop-corn gratuitement 2) Sinon, plus vraisemblablement, vous pourrez très bien aussi assister à un affrontement entre faucheur d'OGM et CRS, un spectacle inoubliable dont la narration fera le sel de vos dîners de famille.


La campagne, c'est bien? Bof, c'est salissant. Et puis on mange des aliments qui n'ont pas tellement le goût d'E78 et de colorant B56. En plus, c'est bruyant. Pourquoi? Mais enfin n'entendez-vous pas dans nos campagnes mugir ces féroces soldats?


Et qui vit à la campagne? Les paysans, qu'on appellera affectueusement " péquenauds " ou " bouseux ", ou encore d'une manière plus officielle "agriculteur ". Qu'est-ce qu'un agriculteur? C'est quelqu'un qui conduit un tracteur, comme François Bayrou, mais pour de vrai. Comment reconnaître un agriculteur? Faîtes un test tout simple: en présence d'un individu d'apparence paysanne, prononcez dans la même phrase: Chirac, TF1 et Bruxelles, et testez sa réaction. Si dans ses yeux passe une lueur d'ennui poli, ce n'est pas un agriculteur. Si il a pleuré au son de " Chirac " et sauté à votre coup en tentant manifestement de vous étrangler en entendant " Bruxelles ", pas de doute, c'est un agriculteur.


Sont-ils dangereux? Comme les chiens ou les contrôleurs fiscaux, les agriculteurs sont tout à fait pacifiques si on ne les énerve pas. Cependant, si un agriculteur vous agresse parce que vous auriez refusé le sympathique bout de fromage qu'il vous proposait, s'il se fait menaçant, n'hésitez pas, balancez lui un « Casse-toi pauv' con », normalement, cela fonctionne très bien (nous déclinons quand même toute responsabilité en cas d'échec et de coup de fusil intempestif).


Bon, ben alors, si c'est pas terrible, pourquoi nous en parler? Mais, amis lecteurs, je vous rappelle que c'est vous qui m'avez posé la question sur ce sujet, en début de chronique. Faudrait quand même savoir ce que vous voulez.