26 novembre 2007

Rage

Rage

Je ne sais pas vous, mais moi, depuis quelque temps, je ne regarde plus mon chat comme avant. Je m’en méfie. Rapport à cet évènement dont l’importance gigantesque a honteusement été minimisé, la découverte d’un cas de rage sur un félin de Vendée car cela ne signifie pas seulement que nos chères petites bêtes sont menacées, non, cela veut dire et ce contrairement à ce que nous répète les médias, et je le dis sans pessimisme excessif, que toute l’Humanité, la Terre entière est à la merci de ce genre de fléau. Attention, je m’entends, je ne parle pas seulement de ces quelques milliards de gens vivant au dessous d’une latitude Perpignan-Ajaccio, de ces personnes vivant dans des pays lointains et pour lesquels, ah non moi je ne donne pas, on ne sait pas, si c’est pour enrichir des dictateurs ou des pourris d’humanitaires, non je préfère la SPA , non mais de toute les hommes, mêmes civilisés, comme vous et moi, ou Christine Lagarde !C’est pourquoi aujourd’hui, chers amis, nous allons parler dans un but pédagogique de prévention de ce sujet si propice aux chroniques drôles et légères, la rage humaine.

En effet, comme je l’ai déjà dit, je me répète, c’est gentil à vous de me le faire remarquer, devant ce nouveau risque d’une si grande ampleur à mi chemin entre la grippe aviaire et le choléra, il est urgent de s’armer pour lutter contre ce terrible fléau, bref, de savoir quoi faire.

Alors, pour commencer, il faut vous le dire, aussi triste et affreux que cela puisse être, il faut absolument que vous vous débarrassiez de vos animaux domestiques, sources premières de transmission à l’homme. Oui, je sais c’est totalement cruel de dire cela, mais croyez moi, c’est indispensable, le risque est trop grand, et puis quand c’est fait avec un tant soit peu d’humanité, cela n’est vraiment pas dramatique. Par exemple, vous n’avez aucune idée de cadeau de Noël pour votre grand-tante ? Offrez lui donc votre chat suspect que vous lui direz avoir trouvé la veille, dans le XVIème arrondissement qui plus est, c’est une donnée rassurante. Comment, tata ? Il ressemble étrangement au mien ? Mais non, pas du tout, voyons, le mien bave beaucoup moins.

Ensuite, sachez reconnaître les symptômes typiques de la maladie, pour vous en protéger. Par exemple, si votre voisin est couvert de pustules verts et qu’il n’est pas bénéficiaire de la CMU, vous pouvez légitimement vous en inquiétez. Ne vous laissez pas néanmoins devenir totalement paranoïaque : si vous êtes en présence d’une quarantaine de personnes salivant excessivement et tremblotant étrangement, ne vous affolez, c’est juste votre rendez-vous à l’Académie Française !

Enfin, si vous-même, avez été mordu par un chien contaminé, que vous avez des soupçons et surtout que vous ne savez pas la conduite à suivre, ne vous affolez pas, il existe quelques petits gestes appropriés qui vous éviteront une mort trop douloureuse : d’abord, protégez votre entourage et vos concitoyens, prévenez les et éloignez les de vous pour éviter toute contamination. Si vous n’avez pas assez d’argent pour faire passer un avis dans « Le Monde » ou bien si vos proches ne vous croient pas et continuent à vouloir vous fréquenter, employez les méthodes radicales et déclarez leur par exemple « Je soutiens François Hollande dans son action à la tête du Parti Socialiste pour lequel je compte voter aux prochaines élections » , aussitôt, vous vous retrouverez fort heureusement tout a fait esseulé et rejeté pat tous votre entourage, les protégeant ainsi. Si cela ne suffit toujours pas, rajoutez « Jean-François Copé est un homme très bien », mais le résultat risque d’être un peu excessif, je le crains.

Une fois que vous êtes coupé du monde et enfermé à double-tour dans votre chambre, n’allez pas voir votre médecin, voyons, soyez responsables et voyez les choses en face : vous êtes foutu, autant ne pas contribuer à creuser le déficit de la Sécurité Sociale. Non, attendez dans votre lit, et regardez une dernière fois vos programmes préférées (personnellement je vous conseille « Columbo », au moins si vous ne voyez pas la fin à cause de votre maladie, vous saurez déjà le nom de l’assassin). Une fois bien installé, patientez, si vous succombez dans les trois jours suivants, j’en suis sincèrement navré, la rage a fait une nouvelle victime, et j’ai perdu un client, euh… un lecteur, m’a langue a fourché, enfin je voulais dire un ami, bien sûr, un frère, etc. Sinon, si dans l’hypothèse où vous résistez à ces trois jours, et que vous décédiez le quatrième, félicitations, c’était cette douleur à l’estomac, non voyons chérie, un ulcère, qu’est ce que tu vas donc chercher là ? Cependant si vraiment vous voulez restez absolument en vie, pour voir je lequel des pôles fondra le premier à cause du réchauffement climatique, je ne vois plus qu’une solution, appelez Nicolas Sarkozy.

Voilà, j’espère qu’ainsi vous saurez vous protégez de la rage, ou tout du moins ne pas la propager. Au moins je vous aurais prévenu.

19 novembre 2007

Déçu

Déçu

Il est toujours douloureux de constater que ce sont les personnes que vous admirez qui vous déçoivent le plus. Non, je ne parle pas cette fois-ci de Nicolas Sarkozy mais bien, aussi inimaginable que cela puisse être, de SAS Alain Rémond. Et oui, chers amis, ma déception est à la hauteur de ma tristesse car, j’ose à peine l’écrire, Alain Rémond m’a déçu, profondément, pas plus tard qu’hier. Je mesure bien l’énormité de mes propos que j’aurais sans doute conspués il y a encore quelque temps s’ils s’étaient trouvés dans la bouche de quelqu’un d’autre. Cependant, je tiens à dire qu’une admiration passée et future n’en est aucunement anéantie par une désillusion présente et que mon grief actuel n’entachera nullement mon entouthiasme philorémond.

Mais me direz-vous, pourquoi un tel volte-face ? Je vous en prie, tout de même, ne me lancez pas des questions comme ça à l’improviste, ça bousille tout mon beau schéma narratif. Bien, disais-je avant d’être interrompu assez grossièrement, pour tenter d’expliciter ma profonde désillusion, commençons donc par établir les faits.

Tout cela a commencé ce week-end avec la chronique tant attendue d’Alain Rémond, intitulée cette fois-ci« Moi, Alain R, ex tête de liste dans le VIIème arrondissement à Paris ». Alors là, je dois vous dire, que j’ai immédiatement été piqué au vif par ce titre, parce que, sans me vanter, je crois pouvoir dire que je connais très bien le VIIème arrondissement, puisque j’ai vu au moins trois fois « Amélie Poulain », hein, tout de même, je vous en prie.

Mais lez pire, ce n’est pas le titre. Non, c’est un plutôt bon titre, vraiment pas mal, bicolore, mi-mystérieux, mi-exotique, pas de jeux de mots sortis de l’ « Almanach Vermot 1897 », non franchement très bien, mais bon, c’est vrai qu’on est même quand habitué. Par contre, on ne peut vraiment en dire autant du contenu, édifiant, décevant. Ca commence plutôt bien, un paragraphe émouvant et drôle, sur la solidarité intergénérationnelle, jeunes-vieux, expérience-fougue, une solidarité noble et idéale dépourvue de toute notion d’héritage, prix de maison de retraite, mauvaise surprise chez le notaire etc. …

C’est ensuite que ça se gâte. Alain Rémond parle de la candidature prochaine de Rachida Dati, Son Excellence la Garde des Sceaux, dans le VIIème, puis il établit le lien entre lui et elle, à savoir que lui aussi était, je cite« tête de liste d’extrême-gauche, moitié PSU, moitié Lutte Ouvrière, fièrement intitulée « Paris aux travailleurs » ». Première grosse désillusion. Mais Alain Rémond ne se contente pas de déclarer, comme ça, là, qu’il fut voire peut-être, je n’ose y penser, qu’il est encore, un affreux bolcheviko-communiste-arc-bouté-sur-des-privilèges-d’un-autre-temps-qu’il-faut-réformer, il en rajoute et il commet l’impensable, tenez vous bien, il se moque ouvertement sur Rachida Dati, oui on peut le dire, c’est proprement honteux.

Il entame une rengaine insupportable, comme quoi Rachida Dati serait parachutée, qui plus est sans grands risques, dans un quartiers le, VIIème sur lequel il ironise, dessinant l’image à demi-mots d’un arrondissement censé être tranquille, grand-bourgeois, touristique, propre,( !) et où il y aurait, où va-t-il chercher tout ça, « des ministères aux magnifiques façades dans des avenues distinguées » !

On voit bien qu’Alain Rémond, excusez-moi de le dire, n’y connaît rien au VIIème . Qu’il ne sait rien de ce quartier, ouvrier, industrieux, dont la richesse ne se trouve ni dans d’inutiles monuments grotesques qu’on trouve plus loin, ni dans ces usines de travail à la chaîne qui ont depuis longtemps fermé, ni dans ces tristement célèbres mines de charbon ou de houille près de l’Ecole Militaire (cf : « Germinal Boulevard Raspail » de Guy de Maupassant d’Emile Zola ou « Cosette mendie au Quai d’Orsay » de Victor Hugo), ni dans ce petit-commerce, de proximité écrasé par les grandes surfaces, ni dans ces marchés populaires, ni dans la diversité des origines de sa population, ni dans ces rues boueuses où piétine la carriole familiale qui va chercher l’eau rance au puits de la Rue de Varennes, pour la soupe du soir qui constitue l’unique repas quotidien et dans laquelle on met un bout de lard, parce que demain, tu iras faire les vendanges du Champ de Mars, il faut que tu prennes des forces, non, elle est dans le cœur de ces gens simples et bons, souvent d’ailleurs, qui souffrent mais sont dignes, qui n’ont rien mais qui n’ont besoin que de peu, et qui eux, travaillent certes moins que trente sept années et demi (l’espérance de vie entre la Rue des Saints-Pères et l' Avenue de Suffen ne dépasse pas malheureusement les quarante-deux ans) mais beaucoup plus dur en tous cas que de vulgaires cheminots cégétistes . De plus deux preuves viennent nous confirmer que le VIIème n’est définitivement pas ce quartier aisé et tranquille que fantasment certains : la rue de Grenelle, symbole des luttes sociales et des avancées sociétales ainsi que le siège du PS, parti du peuple ouvrier par excellence, s’y trouvent, qui pourrait donc imaginer qu’ils ne se soient pas implantés dans l’arrondissement le plus populaire, le plus ouvrier et le plus vivant, autre part que dans ce VIIème ?

Ainsi, Alain Rémond n’y connaît rien, tout l’inverse de Rachida Dati, dont il se gausse injustement. Elle, au moins, a son diplôme de l’Institut International du VIIèmearrondissement comme l’indique son CV, sans parler du fait qu’elle ait étudié entre son année à Harvard et celle à Cambridge (ou est-ce l’inverse ?) à Sciences-Po, rue Saint-Guillaume, dont, faut-il le préciser elle est diplômée. Alors qu’en dites-vous messieurs les commentateurs aigris ?

C’est pourquoi aujourd’hui, chers amis, je peux dire avec tristesse, qu’Alain Rémond m’a déçu, mais je pense et j’espère que c’est la première et la dernière fois ; et je vous invite à crier avec moi , d’un ton résolu mais plein d’espoir « Allez Rachida ! ».

Déçu

Déçu

Il est toujours douloureux de constater que ce sont les personnes que vous admirez qui vous déçoivent le plus. Non, je ne parle pas cette fois-ci de Nicolas Sarkozy mais bien, aussi inimaginable que cela puisse être, de SAS Alain Rémond. Et oui, chers amis, ma déception est à la hauteur de ma tristesse car, j’ose à peine l’écrire, Alain Rémond m’a déçu, profondément, pas plus tard qu’hier. Je mesure bien l’énormité de mes propos que j’aurais sans doute conspués il y a encore quelque temps s’ils s’étaient trouvés dans la bouche de quelqu’un d’autre. Cependant, je tiens à dire qu’une admiration passée et future n’en est aucunement anéantie par une désillusion présente et que mon grief actuel n’entachera nullement mon entouthiasme philorémond.

Mais me direz-vous, pourquoi un tel volte-face ? Je vous en prie, tout de même, ne me lancez pas des questions comme ça à l’improviste, ça bousille tout mon beau schéma narratif. Bien, disais-je avant d’être interrompu assez grossièrement, pour tenter d’expliciter ma profonde désillusion, commençons donc par établir les faits.

Tout cela a commencé ce week-end avec la chronique tant attendue d’Alain Rémond, intitulée cette fois-ci« Moi, Alain R, ex tête de liste dans le VIIème arrondissement à Paris ». Alors là, je dois vous dire, que j’ai immédiatement été piqué au vif par ce titre, parce que, sans me vanter, je crois pouvoir dire que je connais très bien le VIIème arrondissement, puisque j’ai vu au moins trois fois « Amélie Poulain », hein, tout de même, je vous en prie.

Mais lez pire, ce n’est pas le titre. Non, c’est un plutôt bon titre, vraiment pas mal, bicolore, mi-mystérieux, mi-exotique, pas de jeux de mots sortis de l’ « Almanach Vermot 1897 », non franchement très bien, mais bon, c’est vrai qu’on est même quand habitué. Par contre, on ne peut vraiment en dire autant du contenu, édifiant, décevant. Ca commence plutôt bien, un paragraphe émouvant et drôle, sur la solidarité intergénérationnelle, jeunes-vieux, expérience-fougue, une solidarité noble et idéale dépourvue de toute notion d’héritage, prix de maison de retraite, mauvaise surprise chez le notaire etc. …

C’est ensuite que ça se gâte. Alain Rémond parle de la candidature prochaine de Rachida Dati, Son Excellence la Garde des Sceaux, dans le VIIème, puis il établit le lien entre lui et elle, à savoir que lui aussi était, je cite« tête de liste d’extrême-gauche, moitié PSU, moitié Lutte Ouvrière, fièrement intitulée « Paris aux travailleurs » ». Première grosse désillusion. Mais Alain Rémond ne se contente pas de déclarer, comme ça, là, qu’il fut voire peut-être, je n’ose y penser, qu’il est encore, un affreux bolcheviko-communiste-arc-bouté-sur-des-privilèges-d’un-autre-temps-qu’il-faut-réformer, il en rajoute et il commet l’impensable, tenez vous bien, il se moque ouvertement sur Rachida Dati, oui on peut le dire, c’est proprement honteux.

Il entame une rengaine insupportable, comme quoi Rachida Dati serait parachutée, qui plus est sans grands risques, dans un quartiers le, VIIème sur lequel il ironise, dessinant l’image à demi-mots d’un arrondissement censé être tranquille, grand-bourgeois, touristique, propre,( !) et où il y aurait, où va-t-il chercher tout ça, « des ministères aux magnifiques façades dans des avenues distinguées » !

On voit bien qu’Alain Rémond, excusez-moi de le dire, n’y connaît rien au VIIème . Qu’il ne sait rien de ce quartier, ouvrier, industrieux, dont la richesse ne se trouve ni dans d’inutiles monuments grotesques qu’on trouve plus loin, ni dans ces usines de travail à la chaîne qui ont depuis longtemps fermé, ni dans ces tristement célèbres mines de charbon ou de houille près de l’Ecole Militaire (cf : « Germinal Boulevard Raspail » de Guy de Maupassant d’Emile Zola ou « Cosette mendie au Quai d’Orsay » de Victor Hugo), ni dans ce petit-commerce, de proximité écrasé par les grandes surfaces, ni dans ces marchés populaires, ni dans la diversité des origines de sa population, ni dans ces rues boueuses où piétine la carriole familiale qui va chercher l’eau rance au puits de la Rue de Varennes, pour la soupe du soir qui constitue l’unique repas quotidien et dans laquelle on met un bout de lard, parce que demain, tu iras faire les vendanges du Champ de Mars, il faut que tu prennes des forces, non, elle est dans le cœur de ces gens simples et bons, souvent d’ailleurs, qui souffrent mais sont dignes, qui n’ont rien mais qui n’ont besoin que de peu, et qui eux, travaillent certes moins que trente sept années et demi (l’espérance de vie entre la rue des Saints-Pères et l'avenue de Suffren ne dépasse pas malheureusement les quarante-deux ans) mais beaucoup plus dur en tous cas que de vulgaires cheminots cégétistes . De plus deux preuves viennent nous confirmer que le VIIème n’est définitivement pas ce quartier aisé et tranquille que fantasment certains : la rue de Grenelle, symbole des luttes sociales et des avancées sociétales ainsi que le siège du PS, parti du peuple ouvrier par excellence, s’y trouvent, qui pourrait donc imaginer qu’ils ne se soient pas implantés dans l’arrondissement le plus populaire, le plus ouvrier et le plus vivant, autre part que dans ce VIIème ?

Ainsi, Alain Rémond n’y connaît rien, tout l’inverse de Rachida Dati, dont il se gausse injustement. Elle, au moins, a son diplôme de l’Institut International du VIIèmearrondissement comme l’indique son CV, sans parler du fait qu’elle ait étudié entre son année à Harvard et celle à Cambridge (ou est-ce l’inverse ?) à Sciences-Po, rue Saint-Guillaume, dont, faut-il le préciser elle est diplômée. Alors qu’en dites-vous messieurs les commentateurs aigris ?

C’est pourquoi aujourd’hui, chers amis, je peux dire avec tristesse, qu’Alain Rémond m’a déçu, mais je pense et j’espère que c’est la première et la dernière fois ; et je vous invite à crier avec moi , d’un ton résolu mais plein d’espoir « Allez Rachida ! ».

12 novembre 2007

Cintres

Quand on y pense, et c’est justement ce que je fais présentement, c’est fou comme Internet offre, par sa faculté incroyable à ouvrir de nouveaux horizons, des possibilités passionnantes et insoupçonnables (amis lecteurs, c’était la séquence « Soyons novateurs et prenons des risques dans nos opinions »). Aussi plat et bateau que cela puisse paraître, c’est pourtant vrai, comme vient nous le prouver une toute récente plongée, effectuée par moi-même, dans l’univers ténébreux du Net.

Prenez un sujet rabâché, quand ils sont en manque évident d’inspiration, par vos chroniqueurs favoris, je veux parler bien sûr des cintres (et je souligne avec force ici que cette propension à resservir ce sujet lorsqu’ils n’ont rien à dire les a toujours déshonorés). Vous pensiez avoir été suffisamment prévenu du danger qu’il y a de les côtoyer dans leur environnement naturel, de la menace qu’ils représentent pour nous tous, de leurs ruses, de leurs méthodes abjectes, de leurs fourberie, vous y songez de nouveau avec insouciance car vous croyez assez naïvement que, ça y est, c’est bon, je suis au courant. Et bien non. Vous vous trompiez. Ce n’est pas moi, c’est Internet qui vous le dit.

En effet, allez négligemment, comme ça, par hasard sur un des sites les plus compétents de la toile, Wikipédia et vous verrez toute l’immensité de votre crédulité. Examinez en particulier l’article sur les cintres, il est édifiant. Le cintre y est proprement décortiqué, de fond en comble. La matière, la forme, l’historique, tout est passé au peigne fin nous révélant des choses insoupçonnées et terrifiantes. Saviez-vous, par exemple que le cintre est l’objet central d’une scène du film inoubliable « Maman très chère » ou pire qu’on peut s’en servir pour fabriquer, un « trémomètre » ! Je parie que non. Ah ! Il est bel et bien fini le temps de l’insouciance, où vous viviez gais et joyeux sans savoir ce qu’était des « valets de nuits »…

Mais il y a mieux, il y a pire, il y a les sites de fabriquants. Par exemple « Le Géant du cintre », site qui réalise ses meilleurs ventes avec le bien-connu modèle « LGDC-81112-OO, 26-52cm(5O pcs) » et dont la conscience n’est apparemment pas proportionnelle à la taille, car il propose en effet des « cintres givrés »( !) qui déjà, rien qu’à l’énoncé de leur nom vous font perdre votre sourire et glacer le sang.

Ou encore la sinistre société « SOS-cintres » dont nous parle cette semaine Alain Rémond et qui met, en page d’accueil de son site, un vêtement cauchemardesque, composé en grande partie de cintres !

Sans oublier « Midi-cintres » qui nous jettent à la figure des chiffres effrayants (15 millions de cintres fabriqués annuellement depuis 14ans ce qui mis bout à bout représente « 45 OOO km soit un tour du monde ! ») ; sans parler des « Cintres du Jura », spécialistes du « sur-mesure » et qui, « en association avec les lapidaires et diamantaires, autre spécialité haut-jurassienne », proposent « un cintre incrusté de pierres » !

Et je ne vous parle pas de« PMP » qui se vante d’être, comme chacun le sait, « aujourd’hui seul en mesure de vous proposer une impression directe sur velours » ni même de « Gohé Cintres » qui écoulent sa funeste marchandise en « Italie, Espagne, Norvège, Royaume Uni, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Japon, Taiwan, Etats Unis ». Victimes de tous les pays unissons-nous !

La liste n’est pas exhaustive mais cela donne un bon aperçu de l’ampleur de l’affreux problème qui nous reste à résoudre pour vivre dans un monde où les penderies seraient libérées, mais qui n’est, à ce jour, que peu pris en compte, malheureusement, par les pouvoirs publics. Vite ! Un Grenelle des cintres !

06 novembre 2007

Grenelle

Grenelle


Le chat d’Alain Rémond est mort. Vous avez bien lu. Décidemment les mauvaises nouvelles s’accumulent en ce début novembre. Personnellement, il me faut bien deux mois pour me remettre d’Halloween. Et puis je ne vous parle pas de cette météo détraquée, des grèves ou du Prix Goncourt. Je crois donc pouvoir dire, et je pense que vous serez d’accord avec mois, que le mois de Novembre est un mois pourri, ennuyeux et déprimant. D’où notre sujet du jour : « Chers amis pleins d’idée et de bonne volonté, supprimons donc les mois pourris. Exemple concret : débarrassons-nous du mois de Novembre. »

Tout d’abord, je vous en prie, n’écoutons pas les habituels et inévitables esprits chagrins qui ne manqueront pas à coup sûr de s’arrêter à quelques légers détails mesquins de faisabilité. Et là, je dis non. Non, ne nous laissons pas arrêter dans notre mouvement généreux de réformisme éclatant sur la route du Progrès par les gardiens réactionnaires d’un ordre établi ne jurant que par les notions d’immobilisme et d’inaction quasi (attention je vais être violent) cégétiste. Car par exemple, que disaient-ils, ces gens-là, à propos du vaste problème écologique ? « Oui, c’est impossible, on va tous mourir, personne ne fera rien, on est foutu, l’Etat est en faillite etc. » Or que s’est-il passé ? Le Grenelle de l’environnement. Parfaitement. Il y a eu le Grenelle qui, vous en conviendrez, a fait taire ces mauvaises langues, puisqu’il a sauvé le monde du péril environnemental, et Jean-Louis Borloo de la déprime entre autre chose.

Ainsi, aux mêmes problèmes, opposons les mêmes solutions. Faisons donc un Grenelle des mois pourris. (J’attirerais votre attention sur un détail technique subtil : les commissions, type Balladur ou Attali, ne sont utilisées uniquement pour des problèmes de moindre importance, au contraire des Grenelle, usités pour des gros pépins. Démonstration au quotidien : Je ne me souviens pas où j’ai pu poser mes clés de voiture, donc, commission. On m’a volé ma voiture avec laquelle on a braqué une banque, et la police me soupçonne, donc Grenelle).

Ainsi, ce Grenelle des Mois Pourris réunirait, par exemple, tous les acteurs de la société civile française (à part, bien sûr, n’ayons pas peur des discriminations arbitraire et fantaisiste, les philatélistes bourguignons). Tous ces gens (environ 60 millions de personnes) se réuniront autour d’une table (d’environ 937km de long) et discuteront pendant quelques semaines des modalités du redécoupage de l’année, dans des tables rondes et des ateliers de travail, le tout, sous le haut-patronage de, je ne vois que lui pour s’acquitter d’une tâche de telle ampleur, François Fillon.

Pour finir, en prévision de ce Grenelle, voici quelques propositions préliminaires, (vous pouvez si le cœur vous en dit en faire de même dans vos commentaires) concernant ce qui me semble une priorité, le redécoupage de l’année et ses modalités :

-Je l’ai dit Novembre est lugubre. A la place, rallongeons donc de deux semaines le gai Décembre, et de deux autres Janvier, avec la neige qui tombe dans les sapins, les cadeaux, les étrennes mais surtout les fêtes de fin d’année, où la dinde aux marrons, les huîtres et les galettes des Rois nous sensibilisent un peu plus aux problèmes de la fin en Afrique subsaharienne.

-Supprimons par contre le ridicule février, qui par ses 28-29 jours nous complique la vie et nous perturbe. Répartissons les quatre semaines gagnées sur Mars et Avril, annonciateur des beautés printanières.

-Mai, où les jours fériés sont pléthoriques, est un vrai délice. Pour perpétuer cet état d’esprit, augmentons-le de trois semaines, entièrement fériées.

-Arrivent Juin et Juillet les raffinés, synonymes de joie, plage, repas sous la tonnelle, cigales (chers amis de Charleville-Mézières, préservez donc votre moral, sautez ce passage), soleil, vacances, sieste, châteaux de sable, glace sur le port, etc. A contrario, Août est étouffant et vulgaire, des hordes de congés payés sales et affreux, parfois même communistes, quand ce ne sont pas des étrangers-pas-de-chez-nous, y viennent envahir nos plages. Le bonus de temps sera réparti entre les trois mois précédents, ainsi rallongés.

-Enterrons également Septembre car avec lui vient l’angoisse, le stress, le désespoir, la dépression liée à la rentrée scolaire ou professionnelle mais surtout à celle, littéraire, de Bernard Henri Lévy.

-Une seule modification pour Octobre, qui n’est pas mal avec ses couleurs rougeoyantes d’automne, supprimons seulement les deux derniers jours pour nous débarrasser d’Halloween.

Alors, qu’est-ce qu’il en pense Al Gore ?