25 mars 2007

Littérature II

Littérature II

Il y a eut beaucoup de réactions postales à ma dernière chronique de la semaine dernière. Pour se donner une idée du contenu de ces missives, prenons en une au hasard, celle-ci par exemple :

« Charles Amédé Chabert Patelot,

Président du fan club extrémiste de Guy Konopnicki,

26, promenade Kassalda, 84000 Massigny sur Loire à Gilbert Trifouille,

Critique,

25, promenade Kassalda

84000 Massigny sur Loire

Objet : Etat fort négatif de mon contentement intérieur

Cher Monsieur,

La semaine dernière, ton papier, avec les copains, il nous a fait rire moyen. T’as parlé que du livre d’Alain Rémond et t’as pas vraiment été impartial. C’est le meilleur, et patati et patata. Pour te rattraper, pourquoi que tu parlerais pas du livre de Guy Konopnicki qui vient de sortir ? Hein, pourquoi pas ? En tous cas j’espère que tu vas le faire parce que sinon[…].

Veuillez recevoir, monsieur, l’expression chaleureuse,

de mes sentiments distingués ainsi que, éventuellement,

mon poing dans ta gueule.

Charles Amédé Chabert Patelot ».

Cher monsieur, c’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai reçu votre excellente proposition. Ainsi, chers amis, parlons de cet excellent bouquin qu’est « Elu », de Guy Konopnicki, futur Prix Nobel de Littérature.

Dans son livre vraiment super, l’auteur super qui écrit très très bien imagine que Le Pen est élu président de la République, mais c’est quand même vraiment super , tagada tsoin-tsoin, c’est formidable . L’histoire, pas du tout du tout invraisemblable est racontée avec des mots très très jolis et est vraiment très crédible, c’est vraiment super. Le livre que à côté, Littell, c’est de la gnognote, coûte à peu près 15 euros, c’est pas du tout cher, et puis on peut faire des efforts, youpi tralala boum, c’est aux éditions Hugo et c’est vraiment super.

PS ou UMP ou ce que vous voulez : Il est entendu que pour lire une critique plus l’objective de Konopnicki de « Marianne », il vaut mieux lire Christian Duplan de « Marianne », dans « Marianne ».

18 mars 2007

Littérature

Littérature

Par Gilbert Trifouille,

Critique.

Hier, comme chaque samedi, j’ai acheté « Marianne ». Et alors, me direz vous. Je vous répondrai que j’en suis à peine à la deuxième phrase et que pour l’instant, je plante le décor.

Donc, j’étais en train de lire « Marianne », je feuillette, quand, soudain, que vois-je, une pub pour un livre. Je regarde de plus près et je m’aperçois qu’il s’agit du formidable livre de l’exceptionnel Alain Rémond, que lui-même se bénisse, « Chaque jour est un adieu suivi de Un jeune homme est passé », 7 euros TTC, vraiment, c’est une affaire, ce prix là , pour le futur prix Goncourt, pour ce chef d’œuvre incandescent de la littérature française, dans la lignée de Proust, Malraux, Flaubert ou Hervé Villard, c’est donné*.

Sur le bandeau de réclame, il est inscrit outre qu’il ya déjà 120 000 lecteurs (le million, le million !) cette citation de l’auteur génialissime et grandiose : « Mon enfance, je pensais que cela n’intéresserait personne ». Admiratif et les yeux embués de larme, je me décidais après quelques instants à tourner la page. Là, surprise, il y a un deuxième bandeau publicitaire. Cette fois, c’est pour un livre de Jean Jacques Depaulis et Pascal Marchand qui s’intitule « Le dernier secret de Jacques Chirac » sous titré « La 1 ère enquête sur l’enfance cachée du président ». Tiens, tiens, me dis-je, mises à côté, ces deux pubs sonnent étranges. Comme si « Marianne » avait voulu, par un subtil effet de contraste entre le livre d’Alain Rémond qui raconte son enfance admirable et ce bouquin sur celle du président peut être honteuse, s’acharner un plus sur Jacques Chirac.

C’est dans ce contexte que je découvre une troisième pub pour… un tourne-disques ! Oui, un tourne-disque. Façon polie de la part de l’hebdo d’enfoncer le clou du cerceuil du président en lui rappelant son âge vénérable ?

En tous cas, le doute n’est plus permis p.77, oui, Marianne s’acharne sur Chirac. En effet, une autre pub, encore, lève le voile. C’est une réclame pour une BD intitulée « section financière », présentée sous la mention « Quand l’ombre de la corruption pèse sur le dos des hommes ». Ca vous rappelle quelqu’un ?

Certains me diront que ma démonstration est grotesque vous ridicule ou totalement tirée par les cheveux ou encore écrit sous les coup d’un manque criant d’inspiration, et qu’ils attendent de voir ça écrit dans « Le Figaro », le poids de l’ennui, le choc des paupières, pour vérifier. Peut être…mais peut être aussi que cela est vrai que « Marianne » s’en est vraiment pris de façon détournau chef de l’état.

En tous cas, face à ces multiples interrogations, le plus prudent est sans doute d’aller sans tarder acheter « Chaque jour est un adieu » de Alain Rémond, futur membre perpétuel de l’Académie Française.

*Que les esprits chagrins trouvent étrange le fait que Alain Rémond ait droit à de la publicité dans « Marianne » chassent ces basses pensées de leur esprit.

11 mars 2007

Allocution

Allocution.

Nous interrompons précipitamment nos programmes informatiques car on vient un l’instant d’apprendre que Jean Edmond Le Crouchard, l’infatigable doyen Haut Conseil pour le Rayonnement Intergalactique d’Alain Rémond voulait s’adresser à vous.

Mes chers amis philorémonds,

Mes chères amies philorémondes,

Bonsoir. Si je prends la parole à cet instant c’est pour réagir aux récents événements qui j’en suis sur, vous préoccupent.En effet, depuis que SAS Alain Rémond a révélé qu’il allait voter pour Ségolène Royal, un certain émoi a saisi la communauté philorémonde.

Je me fie aux propos indignés de M. Gilbert Henri de Renay-Gui, président de l’Association des Philorémonds de Neuilly sur Seine : « Saperlipopette. Parsembleu. Ventre saint gris. Flûte. ».

Je sais également que certains d’entre vous, à l’instar de Madame Andrée Gallipotin, du Club « Poterie et Macramé Philorémond », ont voulu, furieux, rejoindre M. Chabert-Patelot du Fan Club Extrémiste de Guy Konopnicki. Ils ont depuis vite déchanté car leur idole a exprimé la même opinion politique que SAS Alain Rémond.

On me rapporte aussi que cette tension palpable a parfois violemment tourné. Ainsi, j’apprends qu’il y a eut une bagarre dans une cabine téléphonique qui fit 12 blessés. Ou encore l’agression de M. Gontran Barbignon, le maire de Massigny, a coup de cure-dents. C’est intolérable. C’est inadmissible. Cela doit cesser. Il y a des bornes aux frontières de la limite que l’on ne doit pas franchir.

Face à ces nombreux problèmes, j’ai proposé que le Haut Conseil pour le Rayonnement Intergalactique d’Alain Rémond ne soutiendrait aucun candidat*et que les philorémonds pourraient choisir celle (ou celui, bien sûr, mais moins) pour qui ils voteraient

Ainsi, mes chers amis, tout rendre dans l’ordre (juste) sans excès de bravitude.

Jean Edmond Le Crouchard, doyen Haut Conseil pour le Rayonnement Intergalactique d’Alain Rémond.

*Je n’ai pas dit « candidate ».

04 mars 2007

Philosophie

Philosophie

Agence France Philorémond-MASSIGNY-12h : « La vie est-elle une bande d’annonce ? Et si oui de quoi ? » C’est ce que déclarait Alain Rémond dans la page 90 du n°515 de Marianne, paragraphe 6, ligne 102 à 103.

Jean Edmond Le Crouchard, l’increvable doyen du Haut Conseil pour le Rayonnement Intergalactique d’Alain Rémond a aussitôt proposé que cette interrogation rémondienne soit le sujet du traditionnel concours de philosophie du collège de Massigny sur Loire (13). Proposition bien entendu immédiatement adoptée par la vénérable institution.

C’est ainsi que samedi, les élèves massignois ont planché pendant deux 3 heures sur ledit sujet, en présence du maire, Gontran Barbignon, du proviseur, Philippe-Henri Darbier , de Jean Edmond Le Crouchard et de Marie Thérèse Cruchon , femme de ménage, qui faisait à ce moment les carreaux.

Après la durée de la composition, le public et le jury ont pu lire les copies, dans l’ensemble très bonnes.

Ainsi, celle du petit Louis Chabert-Patelot, dont le devoir, certes un peu bref, brille par la profondeur de sa pensée. Ainsi, à la question métaphysique, il a répondu « Oui. Non. Bof. »

Une concision du style très appréciée des correcteurs.

Léopold Van Peremersch, un jeune touriste d’outre Quiévrain de passage à Massigny, s’est lui aussi distingué par sa copie admirable. Le petit Léopold a en effet préféré effectuer une interprétation graphique du sujet à une longue dissertation. Dans un style dépouillé, il a dessiné, de façon quasi-schématique, une « maison et des bonhommes », le tout en dessous de la mention « Boum. Badaboum. Boum ». Une liberté de ton qui a beaucoup plu au jury.

Enfin, vers 11h30, il a fallu déterminer le gagnant. Le choix a été difficile mais c’est finalement Hubert de Lapaffet qui a décroché le premier prix, les mémoires complètes en trois volumes de Jean Pierre Raffarin, avec sa phrase sublime. Il avait en effet conclu son devoir par « Comme le disait Platon : “Pingouin dans les champs, hiver méchant. ” Je crois que cela répond assez bien au sujet. »

Un sens de l’à propos que les membres du jury ont justement récompensé.